La pandémie de COVID-19 a donné aux gouvernements l’opportunité d'apporter un soutien ciblé à la relance verte.
Aujourd’hui, l’inflation élevée liée à la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine accroît les pressions sur les ménages et les pouvoirs publics. Il reste néanmoins essentiel de faire de la transition verte une priorité à long terme : des stratégies ambitieuses et tournées vers l’avenir sont nécessaires dans tous les secteurs.
D’après des estimations récentes, plus de 680 milliards USD sont consacrés chaque année dans le monde à des formes de soutien public qui peuvent nuire à l’environnement, parmi lesquelles les subventions à la production et à la consommation de combustibles fossiles et le soutien agricole préjudiciable à l’environnement. Autrement dit, en seulement deux ans, ces subventions annulent déjà les 1 090 milliards USD de dépenses vertes qui seront réalisées sur plusieurs années.
Qui plus est, les 67 % de dépenses de relance restantes ne peuvent pas être considérées comme neutres : 14 % ont un effet mitigé ou négatif avéré sur l’environnement, et 52 % ne sont vraisemblablement pas sans danger pour l’environnement, même si elles ne sont pas classées parmi celles qui ont des incidences environnementales directes.
Suivi des progrès
La base de données de l’OCDE sur la relance verte se concentre sur les mesures liées aux efforts de relance économique post-COVID-19 dont les impacts sur l’environnement sont clairement positifs, négatifs ou « mitigés » dans une ou plusieurs dimensions environnementales.
Elle recense quelque 1 494 mesures nationales présentant un intérêt pour l’environnement, réparties entre 41 pays et l’Union européenne, et couvre un éventail de dimensions environnementales au-delà des énergies et du climat pour inclure également la pollution (de l’air, par les plastiques), l’eau, la biodiversité et la gestion des déchets.
Les pouvoirs publics ne doivent pas laisser certaines contraintes les pousser à revoir leurs plans de relance verte à la baisse. Ces plans peuvent en effet contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre et la part de la demande énergétique satisfaite par les combustibles fossiles, tout en renforçant la sécurité énergétique.
Les pouvoirs publics doivent harmoniser les politiques publiques et les secteurs, et ce de manière pérenne. Des mesures réparties de manière disparate d’un secteur à l’autre sont autant d’occasions manquées de favoriser la durabilité et la transformation dans des secteurs essentiels, comme l’agriculture, la gestion des déchets et la sylviculture.
Les pouvoirs publics doivent investir davantage dans les compétences et dans l’innovation. Les mesures à l’appui de la reprise ciblées sur la formation professionnelle et l’innovation dans les technologies vertes sont relativement peu nombreuses. Il s’agit là encore d’une occasion manquée, car une attention accrue aux mesures susceptibles de stimuler la création d’emplois verts, notamment pour compenser les pertes d’emplois dans les autres secteurs d’activité, peut concourir à l’instauration d’une « transition juste ».
Pour assurer la transition vers une économie bas carbone, il est essentiel, entre autres, de mobiliser des investissements dans les infrastructures. D’ici 2030, il faut investir à peu près 6 300 milliards USD par an dans les infrastructures énergétiques, de transport, hydrauliques et de télécommunications pour soutenir la croissance et améliorer le bien‑être.
Ces dernières années, des milliers de milliards de dollars ont été consacrés à des investissements évalués sur la base de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).
Ces critères aident à sensibiliser les entreprises et les investisseurs et à renforcer leurs engagements, mais il est urgent de continuer à creuser ce sillon pour faire en sorte que les notations d’ESG soient adaptées aux objectifs. D’un marché à l’autre, il y a une large variété, et parfois des divergences, dans les méthodologies, les indicateurs de performance et les structures de produits qui s’y rapportent. Il reste beaucoup à faire pour rendre les investissements ESG plus équitables, plus transparents et plus efficaces.
La pandémie de COVID-19 met en évidence le besoin urgent de prendre en compte la résilience dans la finance, non seulement dans le système financier lui-même, mais aussi grâce au rôle des capitaux et des investisseurs pour rendre les systèmes économiques et sociaux plus dynamiques et capables de résister aux chocs externes. Il s'agit notamment des risques liés au changement climatique, qui, au-delà de la pandémie, sont peut-être les défis les plus urgents pour la stabilité et la résilience financières.
De la pollution de l’air et de l’eau au climat en passant par l’agriculture et l’économie circulaire, cette sélection porte sur toutes les dimensions de l’environnement, de la santé environnementale et de la durabilité. Elle rassemble des analyses et des données de l’OCDE embrassant une multitude de secteurs et d’enjeux, dont beaucoup donnent lieu à des remises en question dans le contexte de la crise du COVID‑19.