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L’indicateur conjoncturel de fécondité a diminué de moitié entre 1960 et 2022, passant de 3.3 enfants par femme à 1.5, en moyenne à l’échelle de l’OCDE – et donc en dessous du seuil de renouvellement des générations, qui se situe à 2.1 enfants par femme. Ce déclin de la natalité va transformer en profondeur les sociétés, les populations et les familles, et pourrait avoir une incidence non négligeable sur la croissance économique et la prospérité.
Principales conclusions :
Amorcé dès les années 1960, le recul de la fécondité a marqué une pause pendant les années 2000 avant de reprendre au sortir de la crise financière de 2007/08. En 2022, l’indicateur conjoncturel de fécondité s’établissait à 1.5 enfant par femme seulement, en moyenne dans l’OCDE, et même à 1.2 en Espagne et en Italie – la dernière place revenant toutefois à la Corée, avec 0.7 enfant par femme en 2023, d’après les estimations.
Les femmes mettent au monde leurs enfants à un âge de plus en plus tardif, à savoir 30.9 ans en moyenne en 2022, contre 28.5 ans en 2000. L’infécondité progresse concomitamment : en Espagne et en Italie, environ une femme sur quatre née en 1975 n’a jamais eu d’enfant. Au Japon, la proportion atteint 28 %. Les naissances de troisième rang (ou de rang supérieur) représentent environ 20 % du total, mais avec de larges variations entre les pays.
Le choix d’avoir ou non un enfant dépend d’un large éventail de facteurs, comme la sécurité économique et financière, le coût de l’entretien des enfants, les normes sociales, la situation personnelle, l’état de santé, ainsi que la situation du marché du travail et la politique familiale en vigueur. Une bonne partie de ces paramètres ont changé au cours des décennies. Les jeunes aujourd'hui ont plus de peine à acquérir leur indépendance financière et à trouver leur place sur les marchés du travail et du logement : le renchérissement du coût du logement a une incidence négative sur l’indice conjoncturel de fécondité.
L’enchaînement des crises mondiales (pandémie de COVID-19, enjeux climatiques, crise du coût de la vie) a accentué le sentiment d’insécurité chez les jeunes, ce qui n’est pas pour les aider à devenir parents. Les jeunes trouvent de plus en plus un sens à leur vie en dehors de la parentalité et il est de mieux en mieux accepté de ne pas avoir d’enfant.
Lorsque les femmes ont la possibilité de conjuguer activité professionnelle et vie de famille, et de participer à la vie économique sur un pied d’égalité avec les hommes, les résultats économiques sont meilleurs, et les taux de fécondité plus élevés. La multiplication des possibilités de concilier vie professionnelle et obligations familiales et l’importance croissante accordée à l’égalité des genres au sein de la société ont contribué à la transformation des rôles dévolus aux hommes et aux femmes au sein de la cellule familiale et dans les ménages constitués de deux apporteurs de revenu. Le congé parental rémunéré et l’accès à des services de garde abordables et de qualité sont autant de mesures qui aident hommes et femmes à travailler et qui ont un effet positif sur la fécondité. Le soutien financier aux familles, en particulier pour le logement, devient de plus en plus important.
Panorama de la société 2024 : Les indicateurs sociaux de l’OCDE, l’OCDE répond à la demande croissante de données quantitatives sur le bien-être social et son évolution. Ce rapport propose un chapitre spécial consacré à l’évolution de la fécondité, qui examine les données issues des dernières analyses de l’OCDE quant à l’incidence des résultats sur le marché du travail, du coût du logement et de différents paramètres de la politique familiale (congé parental, accueil des jeunes enfants et aides financières par exemple) sur les tendances en matière de fécondité, et qui met en lumière les principaux enjeux de l’action publique.