La persistance d'un climat de faible confiance nuit non seulement à la cohésion sociale et à la participation politique, mais limite également la capacité des gouvernements à fonctionner efficacement et à répondre aux défis complexes qui se posent au niveau national et mondial. La confiance de la population est un pilier de la démocratie, car elle favorise le débat et la participation, encourage le respect de la loi et facilite les réformes. Face aux grands défis environnementaux, démographiques, fiscaux et technologiques, les gouvernements doivent redoubler d'efforts pour renforcer la confiance, gouverner efficacement et garantir la résilience démocratique.
Confiance dans les pouvoirs publics
Les pays sont confrontés à une crise de confiance qui devient de plus en plus préoccupante en période de ralentissement économique, d'urgence sanitaire et d'autres crises. Les démocraties ayant besoin de la confiance des citoyens pour fonctionner efficacement, l'enquête de confiance de l'OCDE fournit aux gouvernements les données, les outils et les solutions nécessaires pour évaluer la confiance dans les institutions publiques, comprendre les tendances à long terme et leur permettre de prendre des mesures politiques directes, ciblées sur les causes profondes du manque de confiance.
Messages clés
Pour une démocratie prospère et le bien-être des citoyens, il est impératif de renforcer la confiance dans nos institutions publiques. Pour ce faire, les gouvernements doivent veiller à ce que des services publics efficaces répondent aux besoins d'une population diverse, à ce que les décisions politiques soient transparentes et prises dans l’intérêt général, à ce que des contrôles et un équilibre entre les institutions soient en place et à ce que les citoyens puissent participer de manière significative aux décisions. En agissant sur ces fronts, on peut ouvrir la voie à une gouvernance plus réactive, plus fiable et plus crédible, capable de mieux répondre aux attentes et aux besoins des personnes qu'elle sert.
Réalisée tous les deux ans, l'enquête de l'OCDE sur la confiance mesure le niveau de confiance des citoyens dans leurs gouvernements et institutions publiques, en mettant l'accent sur les facteurs qui suscitent la confiance de la population - la réactivité des gouvernements, leur fiabilité, leur capacité à relever des défis complexes et mondiaux, leur intégrité, leur équité et leur ouverture - afin de mieux répondre aux défis de société les plus pressants. Cela permet aux pays d'adopter une stratégie globale de renforcement de la confiance qui englobe à la fois les interactions quotidiennes entre le gouvernement et la population et les questions politiques complexes.
Contexte
Les crises multiples peuvent ébranler davantage la confiance dans les institutions publiques
En 2023, environ quatre personnes sur dix (39 %) avaient une confiance élevée ou modérément élevée dans le gouvernement national de leur pays et une proportion plus importante (44 %) n'avait aucune confiance ou une faible confiance. La confiance dans le gouvernement varie considérablement d'un pays à l'autre et d'un groupe à l'autre. Elle est nettement plus faible chez les personnes qui ont l'impression de ne pas avoir voix au chapitre et chez celles qui éprouvent un sentiment d'insécurité financière. Dans les pays où les inquiétudes concernant le bien-être économique du ménage sont plus répandues, la confiance dans le gouvernement national tend à être plus faible. Globalement, les femmes, les jeunes et les personnes ayant un faible niveau d'éducation ont tendance à faire moins confiance au gouvernement que les autres groupes. La confiance a légèrement diminué depuis 2021, bien que les niveaux soient toujours plus élevés qu'après la crise financière mondiale. Dans un contexte de polycrise, des efforts devront être déployés pour renforcer la confiance.
Donner aux citoyens la possibilité de s'exprimer sur les actions du gouvernement est essentiel pour établir une relation de confiance.
Dans les démocraties, les élections libres et équitables constituent le principal instrument permettant au public de demander des comptes au gouvernement et au parlement. Cependant, les citoyens ne croient pas nécessairement qu'ils sont en mesure d'influencer la politique par le biais du système électoral. En 2023, une majorité (53 %) pense que le système politique ne permet pas aux gens comme eux d'avoir leur mot à dire ; et ceux qui pensent qu'ils n'ont pas de voix politique ont tendance à avoir une faible confiance dans le gouvernement. Il s'agit d'un appel à l'action pour que les gouvernements repensent les processus de participation et de représentation qui sont au cœur de la démocratie.
Les gens s'appuient sur des contrôles et des contrepoids pour rendre les institutions démocratiques responsables.
Les freins et contrepoids, ainsi que les garanties constitutionnelles, veillent à ce qu'aucune branche du gouvernement, y compris le gouvernement national exécutif, ne puisse prendre de décisions sans le contrôle des autres branches du pouvoir. En 2023, près de quatre personnes sur dix (38 %) pensent qu'il est probable que le parlement puisse tenir le gouvernement responsable de ses politiques. Dans les pays où les citoyens sont plus nombreux à croire aux mécanismes de contrôle et d'équilibre entre les différentes branches du gouvernement, la confiance dans le gouvernement national - et dans le parlement - est plus élevée. La même relation existe, bien que moins forte, entre la confiance dans la fonction de contrôle du parlement et la confiance dans le parlement.
Sujets associés
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