Les marchés du travail restent très tendus dans la plupart des pays de l’OCDE, même si le nombre de postes vacants par demandeur d’emploi recule dans de nombreux pays. L’emploi s’est stabilisé à un niveau légèrement supérieur à celui constaté avant la crise du COVID-19, tandis que les taux de chômage dans la zone OCDE restent historiquement bas. Le taux d’activité augmente lui aussi ; le nombre d’inactifs en âge de travailler est plus bas qu’avant la crise du COVID-19, tandis que le nombre moyen d’heures travaillées par actif occupé est supérieur ou légèrement inférieur à son niveau d’avant la crise dans la plupart des pays.
Les tensions sur les marchés du travail ont entraîné une hausse des salaires nominaux, qui reste toutefois inférieure à l’inflation, d’où une baisse des salaires réels dans la grande majorité des secteurs et des pays de l’OCDE. La valeur réelle des salaires minimums légaux s’est maintenue grâce à des ajustements réguliers en fonction de l’inflation dans de nombreux pays de l’OCDE. Ces ajustements sont d’autant plus importants qu’une forte inflation pèse lourdement sur les ménages modestes. Les bénéfices des entreprises ont augmenté davantage que les coûts de main-d’œuvre dans de nombreux pays et secteurs, ce qui laisse à penser que la crise du coût de la vie n’est pas équitablement répartie.
Si l’adoption de l’IA dans les entreprises reste encore relativement faible, les progrès technologiques rapides, y compris de l’IA générative (comme ChatGPT), la baisse des coûts et le nombre croissant de travailleurs dotés de compétences en matière d’IA donnent à penser que les pays de l’OCDE pourraient être à l’aube d’une révolution de l’IA. Il est essentiel de recueillir des données nouvelles et de meilleure qualité sur l’adoption et l’utilisation de l’IA au travail, notamment sur les emplois qui vont changer, être créés ou disparaître, et sur l’évolution des besoins de compétences. Si l’on tient compte de l’ensemble des technologies d’automatisation, IA comprise, 27 % des emplois correspondent à des professions fortement exposées au risque d’automatisation. Les premières conclusions d’une nouvelle enquête de l’OCDE consacrée aux retombées de l’IA sur l’industrie manufacturière et le secteur financier dans sept pays mettent en lumière à la fois les opportunités et les risques associés à l’IA.
En 2022, l’OCDE a recueilli des données relatives à l’incidence de l’IA sur les travailleurs et leurs modalités de travail dans les secteurs de l’industrie manufacturière et des finances de sept pays. Ces données montrent que l’utilisation de l’IA dans le cadre professionnel peut avoir des retombées positives pour les travailleurs en termes de satisfaction au travail, de santé et de salaire. Néanmoins, elle entraîne aussi des risques liés à la protection de la vie privée, à l’intensité de travail et aux biais. L’enquête a mis en évidence une nette divergence entre l’avis des travailleurs sur l’utilisation actuelle de l’IA au travail et leurs craintes pour l’avenir. Les résultats de l’enquête mettent en lumière la nécessité d'une action urgente des pouvoirs publics pour veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte.
L’édition 2023 des Perspectives de l’emploi de l’OCDE présente les dernières évolutions des marchés du travail des pays membres. Elle analyse l’évolution de la demande de main-d’œuvre et les pénuries importantes enregistrées, ainsi que l’évolution des salaires en période de forte inflation. Elle dresse aussi l'inventaire des données disponibles quant aux répercussions de l’intelligence artificielle (IA) sur le marché du travail, et étudie comment trouver le juste équilibre pour remédier aux conséquences négatives éventuelles de l’IA sur les résultats au regard de l’emploi sans pour autant brider ses avantages.
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