Trouver un équilibre entre indicateurs propres au contexte et indicateurs standard

Défi

Jusqu’en 2015, la Direction suisse du développement et de la coopération (DDC) permettait aux gestionnaires en charge des programmes et projets bénéficiant de son soutien de choisir les indicateurs de résultats. Les indicateurs choisis étaient donc adaptés au contexte et alignés sur les priorités et besoins locaux. En revanche, cette liberté de choix a entraîné la multiplication des indicateurs spécifiques au contexte pour un résultat semblable, ce qui rendait impossible l’agrégation des résultats au niveau des programmes ou de l’organisation. La difficulté consistait à produire des éléments factuels agrégés à des fins de reddition de comptes et de pilotage et à standardiser suffisamment les données de manière à créer un système numérisé. Pour aligner plus finement les résultats sur l’Agenda 2030, la Suisse a aussi lié sa stratégie de coopération internationale 2021-24 aux Objectifs de développement durable (ODD).

Approche

La Suisse a mis au point un système global de mesure de l'impact de sa coopération internationale. Dans le prolongement de discussions internes, un accord a été trouvé en 2016 pour introduire une liste comportant un à cinq indicateurs de référence agrégés par thème prioritaire. Des comptes rendus de programmes ainsi que l’expérience du personnel thématique de la DDC ont servi à identifier et définir des indicateurs ancrés dans la réalité. Ces indicateurs ont principalement été choisis au niveau des produits pour garantir leur attribution.

Une évaluation externe du système de gestion axée sur les résultats de la DDC a suggéré de moins se concentrer sur la redevabilité et les résultats de la coopération et davantage sur les résultats du développement et leur utilisation en vue du pilotage et de l'apprentissage. La DDC a donc décidé de conserver les indicateurs de produits et de sensibilisation les plus pertinents et d'ajouter des indicateurs de réalisations thématiques. Depuis 2020, la liste comprend 83 indicateurs standard, sachant que chacun d’entre eux contribue à une cible des ODD. Le cas échéant, les indicateurs de réalisations peuvent être des indicateurs des ODD.

La DDC est également en train de créer un système numérisé de gestion des données des résultats afin d’améliorer l’exploitation des données des résultats à des fins de pilotage, d'apprentissage et de reddition de comptes. Les programmes de coopération de la DDC sont invités à s'assurer que 50% au moins des indicateurs utilisés soient des indicateurs standard. Les autres peuvent être déterminés librement, ce qui permet aux programmes de rester en accord avec les spécificités liées à leur contexte. Ce mélange d'indicateurs sera revu dans les années à venir et adapté en conséquence.

Graphique 1. Notification des résultats : la stratégie de coopération internationale 2021-24 de la Suisse et l’Agenda 2030

Source : Direction suisse du développement et de la coopération.

Résultats

Parue en 2020, la première édition du rapport de responsabilité de l’organisation contenait des résultats agrégés couvrant un large éventail de situations. Ce rapport, qui a reçu un accueil très favorable, a clairement démontré les résultats et la valeur de la coopération internationale de la Suisse. Il a permis au profane de comprendre les résultats obtenus par la Suisse en matière de coopération pour le développement.

Le système d'indicateurs apporte aussi la preuve de la manière dont les programmes de la DDC contribuent aux objectifs de la stratégie de coopération internationale de la Suisse et à l’Agenda 2030.

Les résultats standardisés liés aux cibles des ODD permettent à la DDC :

• de rendre compte de la manière dont elle contribue à l’Agenda 2030

• d’aligner ses objectifs au niveau local et national sur les cibles des ODD auxquelles les pays et institutions partenaires s'attachent en priorité

• d’agréger les résultats à différents niveaux pour renforcer le pilotage, l'apprentissage et la redevabilité.