Les jeunes d’aujourd’hui sont nos dirigeants de demain. Ce sont eux qui impulseront les efforts nécessaires à la création d’un avenir plus prospère, plus équitable et plus résilient. Mais ces mêmes jeunes dont l’action sera si déterminante ont été frappés de plein fouet par la pandémie de COVID-19.
Plus que jamais, il est essentiel d’investir dans les compétences, l’éducation, des emplois de qualité et la santé mentale pour leur permettre de redynamiser leurs perspectives de formation et de carrière. Il s’agit de leur donner les moyens d’aborder l’avenir en toute confiance, afin qu’ils puissent devenir la meilleure version d’eux-mêmes.
L’OCDE fait de la participation des jeunes une priorité absolue pour une relance forte et inclusive. Donner une place aux jeunes dans l’élaboration des politiques et tirer parti de leur résilience, de leur créativité et de leurs idées devrait être la norme, et non plus l’exception.
Anja Meierkord, de l’OCDE, explique comment les pouvoirs publics pourraient résoudre le problème du chômage élevé des jeunes et réduire la fracture numérique grâce à la formation tout au long de la vie.
L’accès aux financements constitue un obstacle majeur pour les jeunes entrepreneurs à la tête d’entreprises sociales, selon l’édition 2022 de l’Enquête de l’OCDE sur les jeunes et l’entrepreneuriat social (YSE).
Pour 76 % environ des répondants, le financement représente un défi pour les entreprises de ce type (à savoir une activité entrepreneuriale privée s’attachant à poursuivre des objectifs d’ordre social, environnemental et économique spécifiques et non à maximiser les bénéfices à des fins d’enrichissement personnel), soit une proportion supérieure à toutes les autres catégories d’entreprises. Soixante-huit pour cent des répondants citent l’accès aux marchés et les structures de soutien institutionnel au nombre des obstacles. L’aide au développement des entreprises et l’accompagnement dans l’acquisition des connaissances et compétences nécessaires représentent aussi des défis majeurs.
Dans les pays de l’OCDE, 34 % des individus en âge de voter ont entre 20 et 39 ans. Seuls 22 % des parlementaires en revanche ont moins de 40 ans (de 8 % pour la France à 36 % pour la Norvège).
La représentation des jeunes dans les institutions publiques contribue à une meilleure prise en compte de la pluralité des opinions dans les décisions publiques. Cela favorise la redevabilité des décisions publiques tout en permettant une plus grande réceptivité des services publics face aux besoins et aux préférences de l’ensemble des citoyens. Cela peut également contribuer à renforcer la confiance de la population.
Quelles mesures supplémentaires peuvent prendre les pouvoirs publics pour donner aux jeunes les moyens d’agir et veiller à ce qu’ils puissent faire entendre leur voix ?
Les conséquences du COVID-19 ont accentué certains problèmes rencontrés par les jeunes, problèmes dont la résolution exigera un effort conjoint entre différents secteurs, parties prenantes et générations.
C’est la raison pour laquelle l’OCDE a créé Youthwise, un Conseil consultatif formé de jeunes gens brillants, âgés de 18 à 30 ans, qui lui apportent ainsi leurs points de vue et leurs idées.
Les jeunes font état de niveaux d’anxiété et de dépression beaucoup plus élevés depuis le début de la pandémie de COVID-19 par comparaison avec l’ensemble de la population adulte, d’où un creusement des écarts existants.
En juillet 2021, 44.8 % des jeunes faisaient état de symptômes d’anxiété aux États-Unis, contre 27 % des adultes, tandis que 38.6 % déclaraient souffrir de dépression, contre 22.1 % des adultes. Selon des données antérieures de l’OCDE (datant de mars 2021), les jeunes étaient 30 à 80 % plus susceptibles de faire état de symptômes dépressifs ou anxieux en Belgique, en France et aux États-Unis.
Afin de mieux cibler les ressources supplémentaires allouées à la santé mentale, il conviendra de recueillir de nouvelles données et de mener des analyses complémentaires pour définir quelles sont les catégories de jeunes – comme les femmes, les personnes LGBTI+ ou encore les jeunes issus de milieux socio-économiques défavorisés – susceptibles d’avoir besoin d'un accompagnement plus poussé.
L’insertion des jeunes sur le marché du travail est étroitement liée à leur parcours et à leur développement personnels – mais aussi à la croissance économique et à la cohésion sociale.
La soudaine montée du chômage résultant de la fermeture des économies pendant la pandémie de COVID-19 touche différemment les diverses tranches d’âge : le coup porté aux 15-24 ans a été beaucoup plus dur que pour les autres groupes. Les séquelles laissées sur les jeunes ont nui à leur bien-être individuel et diminué la capacité de production des économies. Elles ont ainsi souligné la nécessité d’investir dans les jeunes pour créer des emplois de qualité et leur donner confiance quant aux perspectives qui s’offrent à eux.
Quelles mesures peuvent prendre les pouvoirs publics et les décideurs pour les aider ?
Le sentiment d’être coupé de la société a gagné une bonne partie de la population durant la pandémie de COVID-19. Le nombre de personnes se déclarant d’accord ou tout à fait d’accord avec l’affirmation « Je me sens isolé » a fluctué au gré des durcissements et assouplissements successifs des restrictions imposées aux déplacements.
L’impression d’isolement était particulièrement forte chez les jeunes si l’on compare à la période qui a précédé la pandémie : elle était systématiquement plus prégnante que chez leurs aînés à différents moments de la crise. Les jeunes adultes ont enregistré l’une des plus fortes détériorations de l’état de santé mentale, des liens sociaux et du degré de satisfaction à l’égard de la vie en 2020 et 2021. Ils sont en outre confrontés à des perturbations et à la précarité de l’emploi.
Dans ce nouveau rapport, l’OCDE cherche à voir comment les politiques de relance axées sur le bien-être à long terme peuvent être utiles aux plus fragiles et contribuer à la reconstruction du capital naturel, humain et social après la crise du COVID-19.
Les villes attirent depuis longtemps les jeunes en début de carrière, mais la technologie et l'essor du télétravail modifient-ils la dynamique entre les villes et la campagne ? Explications par Jonathan Barr de l'OCDE.
L’isolement et la solitude sont des facteurs de risque dans le développement des troubles mentaux. Shunta Takino de l’OCDE étudie les solutions envisageables par les pouvoirs publics pour renforcer leur soutien.
Les jeunes font face à des difficultés particulières au moment du passage à la vie active. Stéphane Carcillo de l’OCDE nous dit comment les responsables de l’action publique peuvent les aider.
Anthony Gooch
Directeur du Forum de l'OCDE
Veerle Miranda et Shunta Takino
Économiste et analyste politique, Direction de l'emploi, du travail et des affaires sociales de l’OCDE
Éric Charbonnier
Analyste à la Direction de l'éducation et des compétences de l'OCDE
Clara Young
Éditrice principale à la Direction de l'éducation et des compétences de l'OCDE