L’économie coréenne se redresse après le choc inflationniste mondial, et la croissance du produit intérieur brut (PIB) bénéficie de la vigueur des exportations. Pour renforcer sa résilience et sa croissance, la Corée doit consolider ses finances publiques, intensifier la concurrence, relever ses taux de natalité, qui sont faibles, et réagir aux conséquences du vieillissement démographique. La réduction des émissions de gaz à effet de serre imputables à l’industrie et à la production d’électricité constitue une autre priorité.
Selon les projections figurant dans la dernière Étude économique de l’OCDE consacrée à la Corée, la croissance du PIB devrait s’établir à 2.6 % en 2024 et 2.2 % en 2025, en hausse par rapport aux 1.4 % enregistrés en 2023. La croissance de la Corée est tirée par de solides perspectives à l’exportation, grâce au redémarrage de la demande de puces électroniques sur fond d’essor des investissements dans l’intelligence artificielle. Les auteurs de l’Étude soulignent que le pays doit diversifier ses échanges et ses chaînes de valeur de façon à atténuer les risques associés aux tensions géopolitiques et aux perturbations affectant les marchés étrangers et les intrants en provenance d’autres pays. L’inflation devrait se replier pour revenir de 3.6 % en 2023 et 2.5 % en 2024 aux alentours de l’objectif de 2 % retenu par la banque centrale, ouvrant la voie à un assouplissement de la politique monétaire d’ici la fin de l’année.
Relever le taux de fertilité qui, à 0.7 enfant par femme en 2023, est le plus bas du monde, est devenu une priorité pour les autorités coréennes. Il est essentiel d’améliorer l’équilibre vie professionnelle-vie privée et de réduire les inégalités entre les genres pour relever le taux de fertilité et l’emploi des femmes, deux impératifs pour lutter contre le déclin de la population et la faiblesse du taux de natalité. La Corée devrait aider les parents qui travaillent en adaptant les systèmes de garde d’enfants à leurs besoins, en étendant le congé parental à l’ensemble de la population active, en durcissant les sanctions en cas de discrimination au travail et en renforçant les capacités de suivi de l’inspection du travail. Rendre l’éducation moins coûteuse, atténuer le dualisme du marché du travail et alléger parallèlement les coûts élevés du logement pourraient également encourager les jeunes à fonder une famille.
La Corée doit aussi prendre des mesures pour contrer les conséquences négatives, sur le marché du travail, du vieillissement rapide de sa population. Il faudrait inciter les seniors à continuer de travailler en supprimant progressivement le système de rémunération fondé sur l’ancienneté et l’âge obligatoire de départ à la retraite propre à chaque entreprise, en relevant l’âge légal de la retraite et en offrant des possibilités d’amélioration des compétences et de reconversion. Faciliter l’immigration permettrait d’attirer un plus grand nombre de travailleurs très qualifiés et de mieux intégrer les travailleurs étrangers peu qualifiés.
La Corée devrait également stimuler la productivité, surtout dans les petites et moyennes entreprises (PME). De fait, si la part des PME dans l’emploi est la plus importante de toute la zone OCDE, leur productivité ne se situe qu’à environ un tiers de celle des grandes entreprises, malgré le montant élevé des subventions que l’État leur octroie. Des réformes s’imposent pour regrouper les programmes d’aide aux PME, dont le nombre dépasse 1 600, en un ensemble plus compact, mieux coordonné et mieux ciblé, et pour lever les obstacles réglementaires à une concurrence équitable.
La Corée est l’une des économies de la zone OCDE dont l’intensité énergétique est la plus forte, et la gestion de la transition climatique sera importante. Bien qu’environ les trois quarts des émissions de gaz à effet de serre de la Corée soient plafonnées au titre du système d’échange de quotas d’émissions, les limites devront être considérablement durcies si le pays veut réussir à réduire ses émissions de 40 % par rapport à 2018 d’ici 2030 conformément à son objectif. Améliorer l’efficacité énergétique et mettre en œuvre des réformes de la réglementation favorables au marché dans le secteur de l’électricité devraient également figurer parmi les priorités.
On trouvera ici la Synthèse de l’Étude économique de la Corée reprenant ses principales conclusions et graphiques clés.
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