En 2018, Israël a accueilli 28 000 nouveaux immigrés pour un séjour de longue durée ou à titre permanent (changements de statut compris), soit 6.6 % de plus qu’en 2017. Ce chiffre comprend 22.4 % de membres de famille. Environ 66 000 permis ont été délivrés à des travailleurs immigrés, temporaires ou saisonniers.
L’ex-URSS, les États-Unis et la France sont les trois principaux pays d’origine des nouveaux arrivants en 2018. Parmi les 15 premiers pays d’origine, la Russie a enregistré la plus forte hausse (+3 500) et la France la plus forte baisse (‑700) des entrées en Israël par rapport à l’année précédente.
En 2019, le nombre de primo-demandeurs d’asile a diminué de 41.9 %, pour s’établir à 9 400 environ. La majorité des demandeurs viennent de Russie (4 500), du Bélarus (700) et d’Inde (600). La plus forte hausse par rapport à 2018 concerne les ressortissants russes (+1 700) et la baisse la plus importante les ressortissants érythréens (‑6 200). Sur les 8 100 demandes traitées en 2019, 1.6 % ont fait l’objet d’une décision favorable.
Il n’y a pas eu de changements importants dans la politique d’immigration en Israël en 2018 et 2019. Pour la première fois depuis 2009, le budget du ministère de l’Alyah et de l’Intégration a diminué en 2019, mais Israël a continué d’encourager l’immigration des Juifs et le retour des citoyens israéliens ayant émigré. Le gouvernement a aussi poursuivi sa politique d’aide à l’insertion des immigrés juifs sur le marché du travail. Les mesures d’intégration ont été concentrées sur deux objectifs : l’intégration des nouveaux immigrés en provenance de pays européens comme la France, la Belgique, la Fédération de Russie et l’Ukraine, et l’amélioration de l’intégration des immigrés et des descendants d’immigrés en provenance d’Éthiopie. Des subventions salariales sont accordées à leurs employeurs. Afin de faciliter l’accès à l’emploi, les médecins ayant travaillé à l’étranger dans des spécialités demandées peuvent être recrutés dans les hôpitaux et obtenir leur autorisation d’exercer en Israël sans examen préalable.
En mai 2020, la Cour suprême a invalidé une partie de la loi de 2017 relative aux « infiltrés », qui imposait une déduction plus élevée sur les salaires des étrangers entrés illégalement ; ces sommes sont détenues par l’État et restituées aux intéressés à leur départ. Le taux de retenue pour ces personnes s’élève à présent à 16 %, comme pour tous les travailleurs étrangers en Israël. Les montants supplémentaires retenus ont été restitués en 2020. Israël a diminué le coût de l’emploi de travailleurs immigrés en réduisant la taxe imposée à l’employeur : depuis 2019, le secteur agricole en est exonéré, et la taxe a été abaissée à 15 % pour tous les autres secteurs. En février 2018, le gouvernement israélien a décidé que les travailleurs étrangers du secteur du bâtiment seraient autorisés à travailler dans les infrastructures ainsi que dans le logement.
En septembre 2019, l’Autorité pour la population, l’immigration et les frontières (PIBA) a avisé les employeurs qu’à compter du deuxième trimestre 2020, les travailleurs étrangers temporaires (hormis les experts) ne pourraient entrer en Israël que dans le cadre d’un mécanisme d’accord bilatéral. L’application de cette règle a été retardée par la suspension des admissions consécutive à la pandémie de COVID‑19.
La commission ministérielle sur l’intégration a décidé, en août 2018, de travailler à réduire les barrières linguistiques afin d’améliorer l’accès des immigrés permanents aux services administratifs publics les concernant. Une équipe interministérielle examinera les besoins d’accessibilité linguistique des immigrés et définira les services de l’État qui seront disponibles dans les principales langues parlées par les immigrés.
La COVID‑19 a eu des répercussions importantes sur les admissions et l’instruction des demandes. À la date de juillet 2020, le traitement des demandes de permis de travail est très réduit et il n’est possible d’obtenir un nouveau permis de longue durée qu’en cas d’urgence. Les renouvellements de permis temporaires sont assurés suivant la procédure habituelle ou accordés automatiquement à titre temporaire. Les visas de travail B‑1 pour les experts étrangers, les autorisations d’emploi de courte durée (SEA), les visas de travail de courte durée au titre de la procédure accélérée (STEP) et les visas de travail B‑1 « high-tech » (visa HIT) sont automatiquement prolongés de deux mois.
L’entrée est refusée aux personnes ne possédant pas la nationalité israélienne ou un titre de séjour en Israël, même si la PIBA peut accorder une autorisation exceptionnelle dans certains cas (par exemple, pour des professionnels des services d’urgence). Les détenteurs de permis de séjour, permanent ou de longue durée, valides peuvent rentrer en Israël sans restrictions, mais pas les titulaires de permis temporaires. Une mise en quarantaine de 14 jours est imposée à toutes les personnes, y compris aux ressortissants israéliens.
Les programmes d’aide à certaines catégories d’étrangers qui souhaitent quitter Israël volontairement sont toujours en vigueur, mais fonctionnent au ralenti compte tenu des circonstances.
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