La montée des prix de l’immobilier d’habitation pendant la pandémie a encore réduit l’accessibilité financière du logement pour les primo-acquéreurs. La dégradation des possibilités d’accès à la propriété et le niveau élevé des loyers soulignent la nécessité d’engager des réformes structurelles pour accroître l’offre de logements neufs et modérer la demande de biens immobiliers d’habitation à acquérir.
Il est essentiel de modifier la réglementation relative à l’occupation des sols, ainsi que de renforcer l’efficacité des procédures d’urbanisme liées à la construction résidentielle, afin d’améliorer la réactivité de l’offre de logements. Il faut donner davantage de latitude au secteur de la construction pour qu’il puisse s’adapter à la demande de biens immobiliers d’habitation, tout en conservant des normes exigeantes dans d’autres dimensions. Des possibilités d’ajustement existent en ce qui concerne les règles d’occupation des sols, les normes de construction et les procédures d’urbanisme, en particulier dans les plus grandes villes.
Les avantages fiscaux dont bénéficient les propriétaires occupants en Norvège restent exceptionnellement généreux par rapport à ceux accordés dans d’autres pays de l’OCDE. Ils gonflent la demande de logements, détournent des ressources d’investissements plus productifs et tirent les prix des logements vers le haut, en particulier dans les villes où l’offre est limitée. Ces subventions fiscales favorisent en outre les personnes déjà propriétaires de leur logement au détriment des nouveaux accédants à la propriété.
Des pénuries de logements sociaux se sont fait jour dans les villes les plus chères, et les coûts de logement représentent une lourde charge pour les ménages du parc locatif privé. Au-delà des aides ciblées sur les acquéreurs de logements ayant de faibles revenus, il faut renforcer le soutien apporté aux locataires. Des investissements accrus dans le logement locatif social, conjugués à des allocations versées sous conditions de ressources aux occupants de logements locatifs privés, peuvent atténuer la pression exercée sur les ménages défavorisés par les coûts de logement.
On pourrait améliorer l’accessibilité financière du logement en réduisant l’imposition des revenus du travail des ménages modestes. Accroître le revenu disponible des ménages au moyen de baisses d’impôts peut contribuer de manière générale à atténuer le problème de l’accessibilité financière du logement. Cela peut également aider à résoudre les problèmes de bien‑être soulevés par d’autres augmentations de coûts, notamment celles liées aux mesures relatives au changement climatique. Un allègement des impôts sur le travail peut en outre renforcer l’offre de main-d’œuvre.