Les alternatives au transfert de données à des tierces parties incluent les centres d’accès aux données sécurisés et les installations d’accès aux données à distance. En 2019-20, 11 pays sur 23 fournissaient un accès sécurisé à la totalité ou à la majorité des ensembles de données nationales désidentifiées sur la santé, par un accès aux données à distance, un centre de données de recherche ou les deux (Autriche, Corée, Danemark, États-Unis, France, Israël, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni (Écosse), Singapour et Slovénie).
L’accès aux données à distance est un service donnant accès à des données stockées sur un ordinateur ou sur un réseau depuis un lieu éloigné. Les services d’accès aux données à distance sont souvent sécurisés pour que les utilisateurs ne puissent avoir accès qu’aux données qu’ils sont autorisés à consulter, et qu’ils ne puissent modifier ou retirer/copier les données du système sans autorisation.
Six pays donnent accès à la totalité ou à la plupart des grands ensembles de données sur les soins aux demandeurs externes agréés, par le biais d’une installation d’accès à distance : le Royaume-Uni (l’Écosse), le Luxembourg, la Corée, la France, le Danemark et l’Autriche. La Suède et la Belgique donnent un accès à distance aux registres du diabète. L’Allemagne et les Pays-Bas assurent un accès à distance aux données sur les personnes hospitalisées. Les Pays-Bas proposent également ce service pour l’accès aux données sur les patients hospitalisés pour maladie mentale, aux registres des maladies cardiovasculaires et aux données sur la mortalité. La Finlande assure ce service pour les données sur la mortalité. L’Australie propose un accès à distance aux données sur les soins primaires et aux données sur les médicaments délivrés sur ordonnance par l’intermédiaire d’un entrepôt de données d’entreprise.
Un centre de données de recherche est un environnement physique sécurisé (une pièce, par exemple) au sein duquel l’accès aux données est octroyé. Les centres de données de recherche peuvent être équipés de dispositifs de sécurité physiques, comme un système de surveillance et un verrouillage des portes, ainsi que de dispositifs de sécurité informatique et de sécurité des données, par exemple des systèmes informatisés faisant en sorte que les utilisateurs ne puissent accéder qu’aux données qu’ils sont autorisés à consulter, et qu’ils ne puissent modifier ou retirer/copier des données du système sans autorisation.
Il existe un centre de données de recherche pour la totalité ou la plupart des ensembles de données sur la santé dans sept pays : la Corée, le Danemark, les États-Unis, Israël, le Royaume-Uni (l’Écosse), Singapour et la Slovénie (annexe B.52). L’Australie met à disposition un centre de données de recherche pour les données sur les soins primaires, les données sur les médicaments délivrés sur ordonnance et les données sur les soins de longue durée ; l’Autriche propose ce service pour les données sur les patients hospitalisés, les registres du cancer et les données sur la mortalité, les Pays-Bas pour le registre des maladies cardiovasculaires, les données sur les soins de longue durée et les données sur la mortalité et le Canada pour les registres du cancer et les données sur la mortalité. Quelques autres pays mettent à disposition un centre de données de recherche pour un seul ensemble de données : la Suède pour les registres du diabète, l’Allemagne pour les données sur les patients hospitalisés, la Finlande pour les données sur la mortalité et la Belgique et le Luxembourg pour les registres du cancer.
Les autorités nationales australiennes ont recours à des laboratoires de données accessibles à distance pour l’analyse des données recueillies en routine, ce qui permet aux chercheurs de se connecter à distance et d’analyser les données de manière sécurisée. Pour les registres du diabète en Belgique, l’accès aux données se fait à distance par l’intermédiaire de bureaux virtuels équipés du logiciel SAS Enterprise Guide, connectés à un serveur SAS et une base de données DB2. Au Luxembourg, un environnement infonuagique du secteur public est utilisé pour créer un bureau numérique par projet, où les demandeurs agréés accèdent aux données par l’intermédiaire du réseau interne de l’État ou d’un RPV avec authentification forte des utilisateurs. En Suède, le service d’accès à distance aux données des registres du diabète est le SODA (Secure Online Data Access, accès sécurisé aux données en ligne). Les utilisateurs de ce service ne peuvent pas télécharger ou copier des données, mais uniquement réaliser des analyses de données.
Aux Pays-Bas, les données sur les patients hospitalisés et les données sur les patients hospitalisés pour maladie mentale sont accessibles par un service d’accès aux données à distance du Bureau central de la statistique. Un service d’accès aux données à distance pour les données sur les soins de longue durée est proposé au sein de l’Institut Vektis. Des centres de données de recherche sont mis à disposition pour les registres des maladies cardiovasculaires et les données sur la mortalité.
En France, la loi limite le traitement des données aux environnements conformes aux exigences de sécurité. L’accès aux données nationales de santé désidentifiées se fait par des plateformes d’accès à distance mises à disposition par les organismes qui respectent ces exigences de sécurité. Les données administratives couplées sur la santé (SNDS) sont accessibles par une plateforme gérée par la CNAM (SNDS). D’autres plateformes offrent également un accès à distance aux données de santé comme la plateforme d’accès aux données hospitalières gérée par l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH) et une plateforme donnant accès à un vaste ensemble de données économiques et sociales par l’intermédiaire du Centre d’accès sécurisé aux données (CASD) pour le compte de plusieurs organismes publics.
En Autriche, le centre de données de recherche sécurisé est le SafeCentre, mis en place par Statistics Austria. En Corée, le système d’analyse à distance est géré par le Service national d’assurance maladie (NHIS) et le Service d’examen et d’évaluation de l’assurance maladie (HIRA).
Aux États-Unis, l’accès aux données médicales personnelles désidentifiées (données à accès restreint) est assuré au sein des centres de données de recherche du National Centre for Health Statistics, qui dispose de quatre sites sur la côte est, ainsi que par un réseau de centres de données de recherche statistique implantés sur tout le territoire, géré par le Bureau du recensement des États-Unis.
En Belgique, dans le centre de données de recherche pour les registres du cancer, les utilisateurs ont accès à un ordinateur relié à un système qui donne accès aux seuls ensembles de données autorisés et ne permet pas de télécharger ou de copier des données sans autorisation. En Slovénie, les utilisateurs ont accès à plusieurs progiciels standard (SPSS, SAS, MS) dans une pièce spécifique d’un bâtiment sécurisé sans connexion Internet.
La Finlande a créé une nouvelle autorité chargée des permis d’accès aux données de santé et sociales (Findata) pour encourager l’utilisation secondaire de données de santé et données sociales, faciliter le processus de délivrance des autorisations d’accès aux données et protéger la confidentialité et la sécurité des données. Dans le cadre de cette initiative, la Finlande met en place un service d’accès aux données à distance qui donnera accès à la majorité des ensembles de données nationales.
Au Canada, l’Institut canadien d’information sur la santé établit un environnement analytique sécurisé offrant aux chercheurs et autres utilisateurs de données un accès virtuel aux données des ensembles de données nationales sur la santé. Cet environnement offrira également un accès plus rapide aux données et une sécurité accrue grâce à des améliorations de la désidentification. Au Canada, certains ensembles de données sur la santé sont accessibles par l’intermédiaire des centres de données de recherche de Statistique Canada, répartis sur tout le territoire.
De manière générale, le nombre d’analystes ayant accès à des données sur la santé dans des centres de données de recherche ou par l’intermédiaire de services d’accès à distance aux données varie beaucoup d’un ensemble de données à l’autre. La Corée et la France sont les pays qui comptent le plus d’utilisateurs externes de données sur une année. La Corée a indiqué que plus de 3 000 analystes externes ont accès aux données nationales de santé du NHIS et de l’HIRA (1 500 chacun) par an. Depuis 2017, la France a reçu 450 demandes d’accès aux données administratives couplées sur la santé (SNDS). L’Australie a indiqué que plus de 1 000 analystes extérieurs avaient accès aux données sur les soins de longue durée chaque année, mais qu’il y avait moins d’accès aux données relatives aux personnes hospitalisées (100) et aux soins d’urgence (50). Les États-Unis ont indiqué que plus de 1 000 analystes externes avaient accès aux données sur la mortalité. Le nombre d’utilisateurs externes variait selon les ensembles de données sur la santé, de 1 à 500 aux Pays-Bas, de 33 à 300 en Suède, de 10 à 100 en Finlande, de 5 à 83 par an au Canada, de 4 à 20 en Estonie et de 2 à 20 en Slovénie ; il était proche de 40 en Allemagne, et inférieur à 100 à Singapour.