En 2018, le Mexique a accueilli 39 000 nouveaux immigrés pour un séjour de longue durée ou à titre permanent (y compris dans le cadre d’un changement de statut), soit 18 5 % de plus qu’en 2017. Ce chiffre comprend 15.1 % de travailleurs immigrés, 50 % de membres de famille (y compris les accompagnants) et 14.9 % de migrants humanitaires. Environ 2 900 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale inscrits dans l’enseignement supérieur et 36 000 à des travailleurs immigrés temporaires ou saisonniers.
Le Vénézuela, les États-Unis et le Honduras comptent parmi les trois premières nationalités des nouveaux arrivants en 2018. Parmi les 15 premiers pays d’origine, le Vénézuela a enregistré la plus forte hausse (+2 900) et les États-Unis la plus forte baisse (‑200) en termes de flux d’entrées au Mexique par rapport à l’année précédente.
En 2019, le nombre de personnes ayant déposé une première demande d’asile a augmenté de 140 %, pour s’établir à 70 000 environ. La majorité des demandeurs viennent du Honduras (30 000), du Salvador (9 000) et de Cuba (8 700). La plus forte hausse depuis 2018 concerne les ressortissants du Honduras (+16 000). Sur les 25 000 décisions prises en 2019, 49 % sont positives.
En 2019, le Mexique a accueilli plus d’un demi-million d’étrangers en situation régulière, soit une augmentation de 58 % depuis 2015. La majorité venait des États-Unis, du Vénézuela et du Honduras. Le ministère de l’Intérieur (Secretaría de Gobernación) a estimé qu’environ 300 000 immigrés étaient en situation irrégulière en 2017. Les flux d’émigration et de retour, principalement à destination et en provenance des États-Unis, restent importants, de même que les flux de réfugiés et de demandeurs d’asile, principalement en provenance d’Amérique centrale.
Si la politique migratoire et la lutte contre la fraude relèvent toutes deux du ministère de l’Intérieur, qui est responsable de l’Institut national des migrations (INM) et de la Commission mexicaine d’aide aux réfugiés (COMAR), la responsabilité de la coordination politique est désormais partagée avec le ministère des Affaires étrangères, qui préside la Commission intersecrétariats chargée du suivi global des questions migratoires (Comisión InterSecretarial de Atención Integral en Materia Migratoria), créée le 19 septembre 2019. La Commission a pour mission de coordonner la mise en œuvre des politiques, programmes et actions du gouvernement fédéral en matière de migrations. La Commission a également vocation à contenir les migrations irrégulières de transit depuis l'Amérique centrale via la frontière sud du pays, tandis que tous les flux migratoires réguliers continuent de relever du ministère de l'Intérieur.
Premièrement, afin d’améliorer le contrôle des migrations irrégulières de transit, le gouvernement a désigné en juin 2019 la Garde nationale nouvellement créée pour renforcer les opérations de contrôle des migrations de l’INM. La Garde nationale peut placer en rétention les immigrés sans papiers en coordination avec l'INM. En tant que contre-mesure, il est prévu de prêter assistance aux individus qui souhaitent rester au Mexique, de leur proposer des voies d'accès à un statut migratoire régulier et de faciliter leur pleine intégration dans la société mexicaine.
Deuxièmement, le gouvernement mexicain a accepté la stratégie américaine unilatérale des Protocoles de protection des migrants (MPP), également connue sous le nom de « Remain in Mexico » (Restez au Mexique). Les réfugiés et les demandeurs d'asile aux États-Unis sont renvoyés au Mexique le temps que leurs demandes soient traitées par les tribunaux américains. Fin 2019, on estimait à 70 000 le nombre de demandeurs d’asile attendant leur date de comparution devant les tribunaux américains dans les villes frontalières du Mexique. Après leur retour au Mexique, les individus relevant des MPP ont reçu un permis de visiteur de 180 jours (forma migratoria multiple) qui ne les autorise pas à travailler. Ceux qui souhaitent rester au Mexique ont eu accès à des voies de régularisation, mais cela les a contraints à renoncer à leur demande de statut de réfugié aux États-Unis.
L’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP) entre l’Australie, le Canada, le Japon, le Mexique, la Nouvelle-Zélande et Singapour a pris effet le 30 décembre 2018. Cette version révisée du Partenariat transpacifique (TPP) initial offre aux visiteurs d’affaires, aux investisseurs et aux travailleurs qualifiés un accès réciproque aux marchés du travail ; elle n’a pas modifié le système d’immigration en vigueur au Mexique.
En mars 2020, suite à l’annonce par le gouvernement des États-Unis de la suspension de toutes les audiences dans le cadre du programme « Remain in Mexico », et en dépit des restrictions mondiales des déplacements dues à la COVID‑19, le Mexique a continué d’accepter les demandes de statut de réfugié et a prêté assistance pour garantir le retour des étrangers dans leur pays d’origine.
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