Après la sévère contraction du PIB en 2020, la croissance économique devrait rebondir en 2021, portée par le rattrapage de la demande de biens de consommation et d’investissement, avant de se modérer en 2022. La recrudescence dramatique des cas de contamination depuis février a fragilisé la reprise naissante et risque d’aggraver les difficultés financières des entreprises et des banques. Alors que l’anxiété de la population face à la pandémie gagne du terrain et que les mesures de confinement se multiplient, les indicateurs à haute fréquence laissent penser qu’un ralentissement marqué pourrait avoir lieu entre avril et juin, mais son impact global sur l’année devrait être modéré. La hausse des prix de gros et de détail reste élevée, mais reste dans la fourchette cible de la banque centrale.
Le lourd tribut que le COVID-19 continue de faire payer aux plus pauvres impose de donner la priorité à des politiques qui permettront d’atténuer les séquelles de la pandémie, en particulier chez les enfants déscolarisés pendant des mois, et d’élargir les possibilités d’investissement et d’emploi. Le secteur bancaire reste fragile, même si la proposition de créer une société de recouvrement d'avoirs et la privatisation programmée de deux banques publiques témoignent de la volonté des autorités de mener à bien des réformes. L’ampleur des réserves de change devrait offrir au pays une marge de manœuvre suffisante pour gérer l’éventualité à terme d’un tarissement des entrées de capitaux ou de sorties de capitaux, dus à un choc extérieur.