Avec la levée progressive des mesures de confinement, la croissance économique devrait se redresser vigoureusement au second semestre de cette année. De fait, selon les projections, le PIB devrait progresser de 4.3 % en 2021 et de 4.4 % en 2022, bénéficiant du redémarrage de la consommation privée, de l’ampleur considérable de l’effort de relance budgétaire et de la vigueur de la demande extérieure, notamment en provenance des États‑Unis. Le chômage devrait se replier pour revenir à un niveau proche de ce qu’il était avant la crise dans le courant de 2022. Une mise en œuvre rapide et efficace du plan de relance de l’Union européenne (UE) donnerait un coup de pouce supplémentaire à la reprise.
Avec une inflation qui devrait rester inférieure à l'objectif de la Banque centrale européenne (BCE) d’ici fin 2022, la politique monétaire devrait demeurer accommodante. De même, les autorités budgétaires nationales devraient continuer à mener des politiques expansionnistes jusqu’à ce que la reprise s’accélère, et s’attacher de plus en plus à favoriser le redéploiement des ressources en faveur de la décarbonation et de la transformation numérique. Il faut impérativement stimuler l’investissement public. Une fois la crise passée, la zone euro devra aussi définir une nouvelle stratégie de politique monétaire, en prévoyant de réagir aussi fortement lorsque l’inflation se situera au-dessus ou en dessous de l’objectif de la BCE, renforcer l’efficacité des cadres budgétaires, notamment en veillant à ce qu’ils suscitent une plus forte adhésion des États membres, et se doter d’instruments budgétaires communs permanents. Il est par ailleurs indispensable d’accélérer la cession des prêts non performants pour permettre un redéploiement du crédit vers les entreprises efficientes.