Certains signes indiquent que les perspectives mondiales ont commencé à s’éclaircir, bien que la croissance reste modeste. L’impact du resserrement de la politique monétaire perdure, notamment sur les marchés du logement et du crédit, mais l’activité mondiale se montre relativement résiliente, l’inflation recule plus rapidement que prévu et, dans le secteur privé, la confiance se redresse. Les déséquilibres entre l’offre et la demande sur les marchés du travail s’atténuent, le chômage restant à son plus bas niveau historique ou proche de celui-ci. Les revenus réels ont commencé à se redresser, parallèlement à la modération de l’inflation, et la croissance des échanges est redevenue positive. Les évolutions diffèrent toujours d’un pays à l’autre, la forte croissance affichée par les États-Unis et de nombreuses économies de marché émergentes compensant les résultats moins bons observés dans nombre d’économies avancées, tout particulièrement en Europe.
En 2023, la croissance mondiale s’est poursuivie à un rythme annuel supérieur à 3 %, malgré l’effet de freinage imputable au durcissement des conditions financières ainsi qu’à d’autres facteurs négatifs, dont la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine et l’évolution du conflit au Moyen-Orient. La croissance du PIB mondial devrait s’établir à 3.1 % en 2024 et à 3.2 % en 2025, soit des niveaux très proches du taux de 3.1 % enregistré en 2023. Ce rythme est inférieur à celui observé au cours de la décennie antérieure à la crise financière mondiale, mais proche des estimations actuelles des taux de croissance potentielle, tant dans les économies avancées que dans les économies de marché émergentes.
L’inflation globale a diminué rapidement dans la majorité des économies en 2023, sous l’effet du resserrement des politiques monétaires, de la baisse des prix de l’énergie et de la poursuite de l’atténuation des tensions au niveau des chaînes d’approvisionnement. La hausse des prix des produits alimentaires a également diminué fortement dans la plupart des pays, les bonnes récoltes de cultures essentielles comme le blé ou le maïs s’étant traduites par une baisse rapide des prix par rapport aux pics atteints après le début de la guerre en Ukraine. Globalement, l’inflation sous-jacente des biens a diminué de manière régulière, mais dans les services, elle a été plus tenace, demeurant nettement supérieure aux moyennes relevées avant la pandémie dans la majorité des pays.
L’intelligence artificielle (IA) pourrait relancer la croissance tendancielle de la productivité et accélérer l’innovation, même s’il est très difficile d’en estimer l’incidence sur la productivité. La part des entreprises qui utilisent l’IA a augmenté rapidement, mais la majorité d’entre elles sont de grande taille. L’effet net de l’IA sur la productivité agrégée dépendra de nombreux facteurs, notamment de la mesure dans laquelle les nouvelles technologies se diffuseront largement ou seront concentrées dans un petit nombre d’entreprises de premier plan, et de son rôle éventuel de renforcement plutôt que de remplacement de la main-d’œuvre.
Certains signes montrent que les perspectives mondiales ont commencé à s’éclaircir. L’activité reste plus résiliente que prévu, bien qu’avec des divergences considérables entre les économies, tandis que l’inflation diminue régulièrement et le chômage reste peu élevé. Selon les projections, la croissance mondiale devrait rester stable en 2024 et se redresser légèrement en 2025, l’inflation revenant vers son objectif dans la plupart des pays d’ici 2025. Les risques entourant les perspectives sont en train de se rééquilibrer, mais d’importantes incertitudes subsistent.