En 2017, le ratio moyen non pondéré impôts/PIB dans les 26 pays d’Afrique couverts par cette publication [désigné ci-après « moyenne des pays d’Afrique (26) »] s’est établi à 17.2 %. Le ratio impôts/PIB correspond aux recettes fiscales totales (y compris les cotisations de sécurité sociale) exprimées en pourcentage du produit intérieur brut (PIB). La moyenne des pays d’Afrique (26) est inférieure à celle de la région Amérique latine et Caraïbes (ALC) à 22.8 % et à celle de la zone OCDE (34.2 %). En 2017, les ratios impôts/PIB s’échelonnaient entre 5.7 % au Nigéria à 31.5 % aux Seychelles, et près des trois quarts des pays se situaient entre 11.0 % et 22.0 %. Le ratio impôts/PIB dépassait 22 % dans quatre pays (Afrique du Sud, Maroc, Seychelles et Tunisie).
Les recettes fiscales ont progressé de 1.5 % du PIB en moyenne entre 2008 et 2017, portées par la hausse des recettes de la TVA (0.7 point de pourcentage) et celle des impôts sur le revenu et les bénéfices (0.3 point), due entièrement à une augmentation de 0.7 point des recettes tirées des impôts sur le revenu des personnes physiques. L’accroissement du ratio impôts/PIB moyen des 26 pays d’Afrique était supérieur à celui des moyennes ALC et OCDE entre 2008 et 2017 (1.3 point de pourcentage dans les deux cas). La moyenne des pays d’Afrique (26) est stable depuis 2015, à 17.2 %, car les hausses enregistrées dans certains pays ont été compensées par des baisses dans d’autres.
Les impôts sur les biens et services constituent la principale source de recettes fiscales dans les pays couverts par cette publication, puisqu’ils ont généré 53.7 % du total des recettes fiscales en moyenne en 2017, la TVA à elle seule contribuant à 29.4 % du total. Les impôts sur le revenu et sur les bénéfices ont procuré 36.2 % des recettes fiscales. Cette structure fiscale est comparable à celle de la moyenne ALC, sauf pour les cotisations de sécurité sociale : dans la région ALC, les cotisations de sécurité sociale, en pourcentage du PIB, étaient plus de deux fois supérieures au niveau enregistré en Afrique.
En 2017, les impôts sur les biens et services représentaient la principale source de recettes fiscales pour 21 pays, allant de 36.6 % du total en Tunisie à 78.5 % au Togo. Dans les cinq autres pays (Afrique du Sud, Botswana, Eswatini, Guinée équatoriale et Nigéria), les impôts sur le revenu et sur les bénéfices généraient la majeure partie des recettes fiscales totales. C’est en Tunisie (30.7 % du total), au Maroc (19.3 %) et en Égypte (15.0 %) que la part des cotisations de sécurité sociale dans le total des recettes était la plus élevée.
En moyenne, en 2017, les recettes tirées des taxes environnementales s’élevaient à 1.3 % du PIB en Afrique, soit un peu moins que la moyenne non pondérée de l’OCDE de 1.6 % du PIB (chiffre de 2016), mais plus que la moyenne ALC de 0.9 % du PIB. La même année, les recettes provenant des taxes sur les produits énergétiques ont généré 70 % du total des recettes tirées des taxes environnementales en moyenne, suivies des taxes sur les transports et sur les véhicules à moteur.
Le ratio des recettes de TVA (RRT), analysé pour la première fois dans cette publication, correspond à l’écart entre les recettes de TVA qui seraient perçues si les taux normaux étaient uniformément appliqués et les recettes effectivement collectées. Cet écart peut résulter des exemptions, des taux réduits, des pratiques de fraude et d’optimisation fiscales, ainsi que des défaillances de l’administration fiscale. En 2016, l’Afrique du Sud et le Togo enregistraient le RRT le plus élevé (respectivement 0.66 et 0.65), tandis que le Nigéria, la République démocratique du Congo et la Guinée équatoriale affichaient le RRT le plus bas (respectivement 0.19, 0.17 et 0.07). En 2016, le RRT moyen en Afrique s’élevait à 0.37 et était inférieur à la moyenne ALC de 0,59 et à la moyenne de l’OCDE de 0,56.