L’évaluation des écoles est une pratique naissante au Maroc. Le pays a introduit récemment un audit régulier des établissements scolaires qui couvre certains aspects de l’évaluation externe des écoles. Le Maroc a encouragé également les écoles à mettre en place des auto-évaluations dans le cadre du Projet d’Établissement. Cependant, les capacités limitées en évaluation tant au niveau des écoles qu’aux niveaux régional et central, l’absence de normes de qualité claires pour les écoles et une culture de la gestion et de la planification scolaire balbutiante, constituent de réelles limites au développement des pratiques d’évaluation.
Le Maroc pourrait développer une approche plus systémique de l’évaluation externe en se basant sur les outils et les capacités existantes aux niveaux de l’IGAP et de l’inspection pédagogique. L’IGAP, a qui devrait revenir le mandat pour l’évaluation externe des établissements, se doit de développer ses indicateurs afin d’y mettre plus l’accent sur l’évaluation de l’enseignement et des apprentissages en classe, au lieu de l’exigence de conformité administrative qui domine actuellement. À cette fin, il est conseillé que les inspecteurs pédagogiques, source d’expertise en évaluation des pratiques pédagogiques au Maroc, soient associés à l’évaluation des établissements en prenant en charge la partie évaluation de la qualité de l’enseignement à travers l’observation des pratiques en classes d’enseignement et d’apprentissage.
Le Maroc reconnait l’importance de renforcer les capacités d’auto-évaluation au sein des écoles. Ce rapport présente quelques actions d’appui que le Ministère pourrait introduire sur le court terme pour renforcer les pratiques d’auto-évaluation. Tout d’abord, le MNEFP pourrait mettre en place des questions simples auxquels les écoles devraient répondre et une liste d’indicateurs et de ressources qu’elles peuvent utiliser. Sur le court terme toujours, le Ministère pourrait aussi fournir un appui technique externe à travers des coachs qui viendraient accompagner les établissements dans leurs activités d’auto-évaluation. Il est aussi conseillé dans un premier temps de concentrer l’appui externe en priorité dans les écoles primaires, en particulier en zones socio-économiques défavorisées avant de généraliser le dispositif à l’ensemble des établissements scolaires.
Enfin, il est important que le Ministère et les AREF apportent un appui à la fois technique et financier aux écoles pour leur permettre d’appliquer les recommandations des évaluations externes et internes. Comme c’est le cas pour l’auto-évaluation, il est conseillé que cet appui soit concentré dans un premier temps sur les écoles dans les zones rurales et les zones défavorisées.