09/05/2023 - Si des progrès ont été accomplis ces dernières années, les pays de l’OCDE ont encore beaucoup à faire pour assurer l’égalité entre les genres selon un nouveau rapport de l’OCDE, les femmes et les filles continuant de se heurter à des handicaps et des obstacles inacceptables dans la plupart des sphères de la vie sociale et économique.
Le rapport Agir ensemble pour l’égalité des genres. Quelles priorités ? montre que des avancées ont été obtenues dans certains domaines d’action, notamment au regard du congé de paternité, de la transparence salariale, des possibilités d’emploi flexibles et de l’amélioration de la représentation des femmes aux postes de direction. Néanmoins, des défis de taille doivent encore être relevés : nécessité de renforcer la représentation des filles dans les filières offrant de meilleurs débouchés professionnels, rémunération inférieure des femmes, obstacles à l’entrepreneuriat et au travail indépendant pour les femmes, inégalités entre hommes et femmes au regard des revenus d’activité et de retraite, part disproportionnée des femmes dans les tâches familiales et domestiques non rémunérées, ou sous-représentation des femmes en politique et aux postes de direction dans l’administration.
Même dans les pays qui sont à l’avant-garde des politiques en faveur de l’égalité des genres, les femmes et les filles continuent de se heurter à des obstacles et d’être pénalisées à la maison, sur le marché du travail et dans la vie publique, indique le rapport. Aujourd’hui, les filles ont, en moyenne, un niveau d’études supérieur à celui des garçons, mais elles restent sous-représentées dans les filières qui offrent les meilleurs débouchés professionnels, comme les sciences, les technologies, l’ingénierie et les mathématiques (STIM). Ainsi, seul un nouvel étudiant sur cinq dans les filières TIC de l’enseignement supérieur était une femme en moyenne dans les pays de l’OCDE (données de 2020).
Des taux d’emploi plus faibles, un temps de travail hebdomadaire plus court, une forte ségrégation sur le marché du travail et la persistance de plafonds de verre sont autant de facteurs qui signifient que les femmes sont moins bien rémunérées que les hommes. Près de 60 % des agents de l’administration publique sont des femmes, mais elles représentent moins de 40 % des cadres dans le secteur public. Les femmes se heurtent également à des obstacles à l’entrepreneuriat et au travail indépendant. Combler les écarts entre les femmes et les hommes en termes de taux d’activité et de temps de travail pourrait entraîner une hausse moyenne de 9.2 % du PIB dans les pays de l’OCDE d’ici 2060, soit une progression de 0.23 % environ de la croissance annuelle moyenne. Les femmes consacrent en outre deux fois plus de temps que les hommes au travail non rémunéré en moyenne dans les pays de l’OCDE.
Les crises récentes, notamment la pandémie de COVID-19 et la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, posent de nouveaux problèmes en matière d’égalité des genres auxquels les pays doivent s’attaquer en imaginant de nouvelles politiques publiques, puisque les femmes sont souvent plus lourdement pénalisées que les hommes sur le plan économique et financier, notamment en termes de précarité énergétique, du fait des inégalités liées à l’épargne et au revenu.
« Même si les filles et les jeunes femmes ont de meilleurs résultats scolaires et un meilleur niveau de formation, les hommes restent plus susceptibles d’être pourvus d’un emploi, de gagner plus en moyenne, d’occuper des postes de décision dans les secteurs public et privé, et de mener des activités entrepreneuriales », déclare le Secrétaire général de l’OCDE M. Mathias Cormann. « Parallèlement, les crises que nous traversons actuellement – comme la pandémie de COVID-19 et ses effets persistants, les répercussions de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine, et la hausse importante du coût de la vie – risquent d’annuler certains des progrès accomplis en matière d’égalité des genres au cours des dix dernières années. Nous devons redoubler d’efforts pour remédier aux inégalités existantes et nouvelles entre les hommes et les femmes, ce qui contribuera à stimuler la croissance, la productivité et la compétitivité de nos économies, mais aussi leur vigueur, leur résilience et leur durabilité ».
Les inégalités entre les genres sont désormais prises en compte dans un plus grand nombre de domaines d’action, comme l’investissement direct étranger, l’environnement, l’énergie, le nucléaire, les échanges et les transports, où il reste beaucoup à faire pour parvenir à l’égalité, selon le rapport de l’OCDE. Il est aussi urgent d’éradiquer toutes les formes de violence basée sur le genre, ce fléau étant considéré par la plupart des pays de l’OCDE comme leur priorité n°1 dans la lutte pour l’égalité des genres.
Le rapport propose d’autres recommandations d’action pour les pays, notamment : continuer de lutter contre les stéréotypes liés au genre, encourager l’activité des femmes sur le marché du travail et une répartition plus équitable du travail rémunéré et non rémunéré entre les hommes et les femmes, améliorer la représentation des femmes dans le processus d’élaboration des politiques dans tous les secteurs et domaines de l’action publique, et assurer la collecte de données ventilées par genre.
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