La collaboration de l’OCDE en Amérique latine et dans les Caraïbes (ALC) porte sur les défis en matière de développement et vise à mettre en place des réformes durables tout en appuyant l’intégration économique et le bon fonctionnement des institutions. L’OCDE compte quatre membres dans la région (Chili, Colombie, Costa Rica et Mexique) et trois autres pays sont actuellement engagés dans le processus d’adhésion (Argentine, Brésil et Pérou). L’OCDE travaille en étroite collaboration avec tous les pays de la région ALC afin de faciliter le dialogue sur les politiques à suivre, de promouvoir une action publique efficace et de soutenir des programmes d’action fondés sur les instruments juridiques de l’OCDE et les analyses reposant sur des données probantes.
Amérique latine et Caraïbes
La région Amérique latine et Caraïbes et l’OCDE
Messages clés
Dans les pays de la région ALC, la productivité n’a pas progressé assez vite pour suivre le rythme des économies avancées, ou pour combler l’écart qui les sépare de ces pays. Au cours des deux dernières décennies, la productivité du travail n’a représenté qu’un quart de la croissance moyenne du PIB dans cette région, alors qu’elle y a contribué à hauteur de 80 % dans d’autres économies émergentes. L’OCDE accompagne la région dans la conception et la mise en œuvre de réformes porteuses de gains de productivité, qui visent notamment à renforcer la concurrence et à améliorer l’environnement de l’investissement. Le programme de travail contribue aussi à diversifier les économies grâce aux échanges et à favoriser une meilleure intégration dans les chaînes de valeur régionales et mondiales, tout en réduisant la dépendance excessive à l’égard des ressources naturelles. L’OCDE aide les pays de la région ALC à favoriser l’innovation et l’adoption des nouvelles technologies par les PME, et à améliorer l’emploi formel et les compétences.
Les politiques sociales innovantes mises en œuvre dans la région ALC depuis les années 1990 ont contribué à réduire la pauvreté et les inégalités. Pourtant, la majorité des individus qui sont sortis de la pauvreté fait désormais partie d’une nouvelle classe moyenne vulnérable, qui représente 40 % de la population. Les personnes appartenant à ce groupe socio-économique occupent des emplois de faible qualité, relevant en général du secteur informel, qui sont associés à un degré médiocre de protection sociale et à des revenus faibles, souvent instables. L’OCDE aide à déterminer les moyens de renforcer les systèmes de protection sociale de la région, afin de briser le cercle vicieux de la pauvreté et de l’emploi informel. Elle aide la région à s’attaquer aux causes profondes de la stagnation de la mobilité sociale, en améliorant l’équité et la qualité des systèmes d’éducation et de santé, en étoffant les prestations d’éducation des jeunes enfants et en développant l’économie de la prise en charge, et en facilitant la présence d’un plus grand nombre de femmes au sein de la population active. Elle contribue également à réduire les disparités territoriales en donnant aux communautés les moyens d’agir grâce à des outils innovants tels que l’inclusion numérique, l’inclusion financière et l’économie sociale et solidaire.
En Amérique latine, 70 % des individus ont peu ou pas confiance dans les pouvoirs publics de leur pays. L’érosion de la confiance met en péril la démocratie, favorise la polarisation politique et sape la croissance et la cohésion sociale en dégradant la confiance des investisseurs et des consommateurs. Elle affaiblit également l’efficacité des politiques publiques, des programmes et des réglementations qui dépendent de la coopération et du respect des citoyens. L’OCDE aide les États à élaborer et mettre en œuvre des stratégies globales visant à promouvoir l’intégrité publique, à lutter contre la corruption active et passive, à améliorer la fonction publique et l’administration numérique en faveur d’une prestation plus efficace des services publics, et à renforcer les processus ouverts et participatifs d’élaboration des textes réglementaires et des politiques. Tous ces aspects renforcent la confiance, ce qui, conjugué à des stratégies de lutte contre la fraude fiscale, permet d’améliorer le recouvrement des recettes et de renforcer les institutions.
La région ALC est très exposée au changement climatique, 18 % des phénomènes météorologiques extrêmes associés au changement climatique étant concentrés dans les Amériques. Les dommages économiques connexes représentent 45 % des pertes matérielles mondiales dues aux phénomènes météorologiques au cours des 50 dernières années. Dans le même temps, plus d’un quart de l’énergie primaire de la région et plus de 60 % de la production d’électricité proviennent d’énergies renouvelables, soit le double de la moyenne mondiale. L’Amérique latine et les Caraïbes disposent également d’une grande partie des réserves répertoriées de minéraux critiques nécessaires à la transition verte. Cette région représente 40 % de la production mondiale de cuivre et fournit 35 % du lithium dans le monde. Au-delà du cuivre et du lithium, la région ALC dispose d’un important potentiel de production de graphite, de nickel, de manganèse et de terres rares. L’OCDE aide la région à élaborer et à mettre en œuvre des stratégies globales de durabilité environnementale, afin de renforcer sa résilience face aux événements liés au climat, tout en conseillant les États sur les solutions de substitution permettant de financer une transition verte et juste.
Contexte
La région Amérique latine et Caraïbes joue un rôle de plus en plus important et pertinent au regard de l’économie mondiale
La région ALC représente un PIB de près de 7 000 milliards USD, pour une population de 650 millions d’habitants.
Cela fait de la région la quatrième économie mondiale. Après l’Europe et l’Amérique du Nord, c’est aussi la région la plus démocratique du monde. Dotée d’abondantes ressources naturelles, elle abrite la plus grande forêt tropicale du monde et produit déjà l’essentiel de son électricité à partir de sources renouvelables (voir graphique).
La reconfiguration des chaînes de valeur mondiales, au même titre que les transitions numérique et écologique, ouvre de nouvelles perspectives de croissance et de développement.
Les obstacles structurels à la croissance et au développement
Des facteurs structurels, notamment les faibles niveaux d’investissement, la forte prévalence de l’économie informelle et le manque de confiance dans les pouvoirs publics, entravent la croissance et le potentiel de développement.
À 20 % du PIB, la région ALC affiche un niveau d’investissement total parmi les plus bas au monde, toutes régions confondues (voir graphique).
En 2022, le taux moyen d’emploi informel s’élevait à 48.7 % et, mesuré au niveau des ménages, 64.6 % de la population de la région dépend totalement ou partiellement d’une activité informelle.
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