07/11/2023 - Il ressort d’un nouveau rapport de l’OCDE que les systèmes de santé des pays membres sont soumis à des pressions financières accrues du fait de priorités concurrentes en matière de financement public. Selon les estimations de l’édition 2023 du Panorama de la santé de l’OCDE, les dépenses de santé dans les pays de l’OCDE représentaient 9.2 % du PIB en 2022, contre 9.7 % en 2021. Même si ce chiffre dépasse les niveaux de 2019, les dépenses de santé en pourcentage du PIB en 2022 restaient inférieures à leur niveau de 2019 dans 11 pays membres.
Les dépenses de santé par habitant dans les pays de l’OCDE ont atteint près de 5 000 USD en moyenne en 2022. Les États-Unis sont ceux qui dépensent le plus pour la santé, avec 12 555 USD par habitant, suivis de la Suisse avec 8 049 USD et de l’Allemagne avec 8 011 USD (après prise en compte des différences de pouvoir d’achat). C’est au Mexique, en Colombie et au Costa Rica que les dépenses de santé estimées par habitant sont les plus faibles, avec respectivement 1 181 USD, 1 640 USD et 1 658 USD.
« Face à une demande croissante de services due à l’effet conjugué du vieillissement des populations et de modes de vie nocifs pour la santé, les systèmes de santé doivent faciliter un accès plus rapide et de meilleure qualité à des soins abordables, tout en s’attaquant aux séquelles persistantes du COVID-19 sur la santé mentale et physique », a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE, M. Mathias Cormann. « L’accélération de la transformation numérique de nos systèmes de santé et l’adoption de technologies numériques dans ce domaine peuvent encore transformer les systèmes de santé et en améliorer l’efficacité. Un accès rapide et abordable à des soins de qualité est un impératif économique aussi bien que social, car il permet à chacun de prendre pleinement part à la société, avec à la clé une amélioration du taux d’activité et de la productivité des travailleurs. »
L’édition 2023 du Panorama de la santé met en lumière la santé numérique et les possibilités qu’elle offre de transformer les systèmes de santé. La lutte contre la pandémie de COVID-19 a accéléré la transformation numérique dans les pays de l’OCDE, mais il reste encore beaucoup à faire. Conformément à la Recommandation de l’OCDE sur la gouvernance des données, le Panorama de la santé 2023 propose une liste de points à vérifier pour renforcer les systèmes de santé numérique.
Les principaux indicateurs de la santé montrent que les populations ne sont pas encore entièrement remises de la pandémie et que beaucoup souffrent encore de maux psychiques et physiques. L’espérance de vie a diminué de 0.7 an en moyenne dans les pays de l’OCDE entre 2019 et 2021. Si les données provisoires pour 2022 laissent entrevoir une amélioration dans certains pays, l’espérance de vie reste inférieure à son niveau d’avant la pandémie dans 28 pays.
Les effectifs dans le secteur médicosocial continuent de croître, mais les craintes de pénurie s’accentuent. Le vieillissement des populations accroît la demande de professionnels de santé et de soins de longue durée. Parallèlement, la dégradation des conditions de travail affaiblit l’attractivité des professions de santé. Dans l’ensemble de la zone OCDE, 57 % des médecins et infirmiers hospitaliers estiment que le niveau des effectifs et le rythme de travail conduisent à des situations dangereuses. Depuis peu, une forte inflation érode les salaires, y compris dans le secteur de la santé. Si l’on analyse les tendances à plus long terme, les salaires réels dans le secteur de la santé ont augmenté dans la plupart des pays de l’OCDE, mais la Finlande, l’Italie, le Portugal, l’Espagne et le Royaume-Uni ont vu les salaires réels stagner ou baisser au cours des dix dernières années.
En 2021, les crises cardiaques, AVC et autres maladies circulatoires ont causé plus d’un décès sur quatre, tandis que le COVID-19 a été à l’origine de 7 % de l’ensemble des décès. Près d’un tiers de l’ensemble des décès auraient pu être évités grâce à des actions de prévention et des interventions plus efficaces et plus rapides.
Malgré une couverture maladie universelle dans la plupart des pays de l’OCDE, les obstacles à l’accès aux soins persistent, car les lacunes de la protection financière les rendent moins abordables pour les ménages à bas revenu. Les paiements directs représentent en moyenne un peu plus d’un cinquième de l’ensemble des dépenses de santé dans la zone OCDE. Les individus situés dans le quintile de revenu inférieur sont en moyenne trois fois plus susceptibles de reporter des soins ou d’y renoncer que ceux du quintile de revenu supérieur.
Les délais d’attente pour les interventions non urgentes, déjà problématiques depuis longtemps dans de nombreux pays, ont été aggravés par le COVID 19. Les délais pour une arthroplastie de la hanche ou du genou, deux interventions chirurgicales courantes non urgentes, se sont raccourcis depuis le pic de la pandémie, mais restent plus longs qu’avant dans la plupart des pays.
La qualité des soins s’améliore en termes de sécurité et d’efficacité, et l’on cherche davantage à placer la personne au cœur du système. La sécurité des prescriptions dans le cadre des soins primaires a progressé dans la plupart des pays, avec une réduction du volume moyen d’antibiotiques, d’opioïdes et de prescriptions à long terme d’anticoagulants.
La conférence de presse est accessible en direct sur internet via ce lien.
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