09/04/2024 - En 2023, des températures mondiales record de l’ordre de 1.4 degré Celsius au-dessus des moyennes préindustrielles ont entraîné davantage de vagues de chaleur et d’inondations, un allongement de la durée des saisons de feux de forêt et des sécheresses à grande échelle. Un nouveau rapport de l’OCDE décrit la pression croissante que ces événements climatiques exercent sur les infrastructures dans tous les secteurs, depuis les réseaux d’électricité, de communication et de transport jusqu’au traitement de l’eau et des déchets, les pays en développement étant souvent plus durement touchés.
Le rapport intitulé Des infrastructures pour un avenir résilient face au changement climatique publié aujourd’hui au cours du Forum de l’OCDE sur les infrastructures recommande aux pouvoirs publics de prendre systématiquement en compte la résilience climatique dans la planification et les décisions relatives aux infrastructures, y compris en donnant la priorité aux projets durables, afin de réduire la vulnérabilité économique et sociétale et d’éviter les coûts à long terme. Les mesures de résilience face au changement climatique peuvent aussi protéger le rendement des investissements, garantir la continuité de l’activité et soutenir la croissance économique et le développement.
Lors de la dernière Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP28), les pays se sont engagés à renforcer la résilience de leurs infrastructures d’ici 2030. Ils devront agir pour y parvenir, et les autorités régionales et locales ont un rôle essentiel à jouer à cet égard, car elles sont à l’origine de 69 % des investissements publics présentant un intérêt pour le climat dans les pays de l’OCDE.
Les investissements nécessaires pour mettre ces opportunités à profit sont considérables : selon les analyses de l’OCDE, de la Banque mondiale et du Programme des Nations Unies pour l’environnement, il faudra consacrer 6 900 milliards USD chaque année aux infrastructures d’ici 2030 pour atteindre un niveau d’investissement compatible avec les Objectifs de développement durable et l’Accord de Paris. En parallèle, les actifs d’infrastructure représentent une fraction importante des dommages économiques, et les pertes économiques dues aux catastrophes ont été multipliées par huit entre les années 1970 et les années 2000, passant de 198 milliards USD à 1 600 milliards USD en moyenne. Les pertes subies par les entreprises dont les activités sont perturbées (manque à gagner, par exemple) s’en trouvent démultipliées.
« Bien choisis, les investissements dans les infrastructures peuvent améliorer la qualité de la croissance, en soutenant l’action climatique tout en protégeant la biodiversité, réduisant la pollution et renforçant la résilience face aux risques induits par le changement climatique », a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE Mathias Cormann. « Mais les investissements requis sont considérables. Pour libérer le potentiel des investissements privés dans la résilience face au changement climatique, il faudra planifier les projets à long terme, lever les obstacles réglementaires, mettre en place des mécanismes efficaces de partage des risques et, le cas échéant, faire un usage ciblé et stratégique des aides publiques pour attirer les fonds privés – surtout lorsque les délais nécessaires pour rentabiliser les investissements dans la résilience risquent de faire obstacle à la participation du secteur privé ».
Les pays en développement sont beaucoup plus exposés aux catastrophes climatiques, surtout les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement, qui sont entre 10 et 30 fois plus vulnérables que les pays de l’OCDE. Ils sont confrontés à d’importantes pénuries de ressources et à des coûts de financement plus élevés, ce qui limite leur capacité à bâtir des infrastructures de qualité. Pour relever ces défis, le rapport souligne la nécessité d’inventer de nouvelles formes de partenariats internationaux et d’accroître la mobilisation des ressources par les banques de développement.
Au-delà des besoins financiers, le rapport met également en évidence l’efficacité des solutions fondées sur la nature – comme le recours aux mangroves ou aux récifs coralliens pour réduire les risques d’inondations côtières ou d’ondes de tempête – qui constituent des mesures efficaces par rapport à leur coût pour protéger les actifs d’infrastructure et les services.
Le rapport formule des réflexions importantes à l’intention des responsables publics et des parties prenantes et propose des outils pour bâtir des infrastructures plus résilientes face au changement climatique.
Le Recueil de bonnes pratiques sur les infrastructures de qualité 2024 a également été lancé ce jour.
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