18/06/2024 - Le Conseil de l’OCDE a décidé d’ouvrir des discussions d’adhésion avec la Thaïlande, qui devient ainsi le deuxième pays d’Asie du Sud-Est à être cette année candidat à l’adhésion à l’Organisation.
Cette décision s’appuie sur les nombreuses années d’approfondissement de la coopération avec ce pays, notamment par le biais des deux phases du Programme-pays relatif à la Thaïlande lancé en 2018, lequel vient appuyer le programme de réformes qui doit l’aider à atteindre le statut de pays à revenu élevé d’ici à 2038.
La Thaïlande participe également de manière très active au Programme régional pour l’Asie du Sud-Est (SEARP) depuis sa création en 2014, et elle en a assuré la co-présidence aux côtés de la Corée entre 2018 et 2022.
« Avec l’Indonésie et maintenant avec la Thaïlande, les Membres de l’OCDE ont pris la décision d’ouvrir des discussions d’adhésion avec la première et la deuxième économie de l’Asie du Sud-Est, l’une des régions du monde où la croissance est la plus dynamique », a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann.
« Cette décision démontre clairement la volonté de l’OCDE de continuer à renforcer, approfondir et élargir son engagement actif auprès de l’Asie du Sud-Est, région qui est une priorité stratégique pour notre Organisation », a-t-il poursuivi.
« Le processus d’adhésion profitera à l’Indonésie et à la Thaïlande aussi bien qu’à l’OCDE. L’adhésion aux normes et meilleures pratiques de l’Organisation aura un impact positif sur le développement et la croissance des pays candidats à l’adhésion et, plus généralement, de toute la région, et les travaux de l’OCDE bénéficieront de la contribution importante des deux plus grandes économies d’Asie du Sud-Est, ce qui renforcera la pertinence et l’impact de notre Organisation à l’échelle mondiale » selon le Secrétaire général.
Au cours de la dernière décennie, la Thaïlande a vu se développer sa participation aux organes de l’OCDE, à ses examens des politiques menées et à certaines de ses bases de données, et elle a en outre adhéré à plusieurs instruments juridiques de l’Organisation.
Le premier programme-pays signé en mai 2018 pour une durée de trois ans portait principalement sur des questions en lien avec la gouvernance, la transparence, l’instauration de conditions concurrentielles pour les entreprises et la croissance inclusive.
En mars 2023, ce programme a été renouvelé pour une deuxième phase, avec l’ajout d’un axe de travail consacré à la reprise verte et un accent mis sur la poursuite du rapprochement du pays avec les normes de l’OCDE.
« Depuis les années 60, la Thaïlande a fait des progrès économiques et sociaux remarquables, devenant l’un des premiers pays d’Asie du Sud-Est à avoir ouvert son économie, à œuvrer activement à son intégration dans les chaînes de valeur mondiales et à attirer l’investissement direct étranger », a déclaré M. Cormann.
« Le processus d’adhésion à l’OCDE contribuera à ancrer le programme de réformes de la Thaïlande à l’avenir, en continuant d’améliorer son attractivité pour l’investissement, afin de contribuer à y stimuler encore la croissance et l’amélioration des revenus et des niveaux de vie », a-t-il indiqué.
La décision d’ouvrir des discussions d’adhésion fait suite à une demande officielle présentée par la Thaïlande en février 2024 et s’inscrit dans le prolongement d’une évaluation menée par les pays Membres de l’OCDE en s’appuyant sur le Cadre pour l’examen de Membres potentiels, qui repose sur des données probantes.
Un projet de feuille de route pour l’adhésion en vue du processus d’examen technique va maintenant être préparé par le Secrétaire général pour être soumis au Conseil de l’OCDE.
Ce processus comprendra une évaluation rigoureuse et approfondie de l’alignement de la Thaïlande sur les normes, politiques et meilleures pratiques de l’OCDE, qui sera menée par plus de 20 comités techniques. À l’issue de ces examens techniques, des recommandations seront formulées sur tous les domaines dans lesquels des réformes devront encore être menées pour aligner la législation, les politiques et les pratiques de la Thaïlande sur les normes et meilleures pratiques de l’OCDE.
Les examens techniques couvriront un large éventail de domaines de l’action publique et porteront sur des questions prioritaires comme l’ouverture aux échanges et à l’investissement, les progrès en matière de gouvernance publique, les efforts engagés pour promouvoir l’intégrité et lutter contre la corruption, ainsi que la protection efficace de l’environnement et les mesures prises pour faire face au changement climatique.
Il n’y a pas de date limite pour l’achèvement d’un processus d’adhésion. Son issue et son calendrier dépendent de la capacité du pays candidat à s’adapter et à procéder aux ajustements nécessaires pour se conformer aux normes et meilleures pratiques de l’OCDE. Une fois que tous les comités techniques auront achevé leur examen et conformément à l’article 16 de la Convention relative à l’OCDE, la décision finale d’adresser au pays candidat une invitation à adhérer devra être prise à l’unanimité de tous les Membres de l’OCDE.
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