20/06/2024 – La Norvège continue de bénéficier d’un niveau de vie élevé, son produit intérieur brut (PIB) par habitant étant nettement supérieur à la moyenne de l’OCDE, même si son avance à cet égard s’est réduite au cours des 15 dernières années.
D’après la dernière Étude économique de l’OCDE consacrée à la Norvège, la croissance du PIB devrait se hisser de 0.5 % en 2023 à 1.2 % en 2024, puis à 2.1 % en 2025. L’inflation évolue à la baisse en Norvège, si bien que le taux annuel d’inflation globale était passé sous la barre des 4 % au début de 2024. Le taux de chômage devrait rester stable aux alentours de 4 % en 2024 et 2025. Les risques qui entourent les perspectives économiques résident notamment dans une fragmentation géopolitique et dans l’impact des coûts d’emprunt élevés sur le marché du logement.
Le resserrement de la politique monétaire a fait baisser l’inflation, même si la dépréciation de la couronne norvégienne et l’augmentation du coût des transports, du logement et des produits alimentaires l’ont maintenue à un niveau nettement supérieur à l’objectif visé. Compte tenu de l’ampleur des dépenses engagées pendant la pandémie de COVID-19, il est nécessaire de durcir l’orientation de la politique budgétaire de la Norvège. Il importera de continuer à mener une politique monétaire restrictive, tout en déployant des efforts de maîtrise des dépenses publiques, pour ramener l’inflation au niveau de l’objectif visé.
« Le niveau élevé de ses dépenses publiques permet à la Norvège de fournir des services publics importants et de grande qualité, mais dans les temps à venir, la diminution des recettes pétrolières et les coûts liés au vieillissement démographique exerceront des tensions sur les finances publiques », a déclaré Luiz de Mello, Directeur de la Branche des études nationales du Département des affaires économiques de l’OCDE, lors de la présentation du rapport à Oslo, en présence du ministre norvégien des Finances, Trygve Slagsvold Vedum. « La mise en place d’une budgétisation à plus long terme, l’instauration d’une règle de dépenses visant à limiter les dépenses en proportion du PIB, et une amélioration de l’efficacité des programmes de dépenses contribueraient à ce que la situation des finances publiques norvégiennes reste saine. »
Mesurées en pourcentage du PIB, les dépenses publiques de la Norvège sont les plus élevées de la zone OCDE et s’accroissent rapidement. Pour enrayer cette tendance, il faudrait assurer une meilleure prise en compte du coût de l’action publique au niveau régional, renforcer la coordination et la coopération dans les domaines de la santé et de l’éducation, améliorer les incitations à limiter les dépenses de santé et d’invalidité, et revoir les subventions agricoles.
La Norvège reste un des pays de l’OCDE les plus productifs, mais les gains de productivité y ont fléchi au cours des dernières années. Favoriser l’acquisition de compétences correspondant mieux aux besoins du marché de l’emploi permettra de relancer la croissance de la productivité. Le marché du travail est tendu, ce qui se traduit par des taux d’emploi et d’activité qui figurent parmi les plus élevés de la zone OCDE. Le niveau des compétences est élevé et leur distribution est relativement égale, mais des pénuries de main-d’œuvre qualifiée sont apparues, en particulier dans le secteur technique et dans celui des soins de santé. Veiller à ce que le système éducatif permette d’acquérir des compétences solides et utiles, en renforçant le système d’enseignement et de formation professionnels, étayera les efforts déployés pour remédier aux pénuries de main-d’œuvre et aux problèmes d’inadéquation entre les compétences et les emplois.
Les émissions de gaz à effet de serre (GES) par habitant restent légèrement inférieures à la moyenne de l’OCDE et sont en recul, notamment du fait de l’électrification massive du secteur des transports intervenue ces dernières années. L’industrie est la principale source d’émissions de GES, et le coût de réduction de ses émissions est élevé. Taxer plus lourdement et plus largement les émissions de GES et donner la priorité aux réductions des émissions les moins coûteuses, après des analyses coûts-avantages minutieuses, contribuerait à faire diminuer les émissions de manière durable et plus efficiente.
Grâce à l’importance de ses sources d’énergie intérieures, la Norvège a bien résisté à la crise énergétique. Néanmoins, l’augmentation de la production d’électricité est plus lente que prévu, si bien que la demande devrait être supérieure à l’offre d’ici à 2030. Les écarts de prix de l’électricité entre régions se sont creusés, et il serait possible d’y remédier en simplifiant la procédure de délivrance des permis de production et de transport d’électricité sur tout le territoire norvégien.
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