La croissance économique de la Slovénie a bien résisté à de multiples chocs, notamment aux inondations dévastatrices de 2023 et aux effets économiques au sens large de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine. Toutefois, des perturbations continuent de menacer la croissance et mettent en lumière la nécessité de réformes structurelles pour renforcer durablement son développement économique, d’après la dernière Étude économique de l’OCDE sur la Slovénie.
L’OCDE prévoit que la croissance du PIB devrait passer de 1.6 % en 2023 à 2.3 % en 2024, pour atteindre 2.7 % en 2025, à la faveur du rebond de la consommation privée et du ralentissement de l’inflation. L’inflation devrait refluer de 7.2 % en 2023 à 3.3 % en 2024, avant de remonter légèrement à 3.5 % en 2025. Le taux de chômage devrait rester stable, à 3.7 % en 2024 et 3.5 % en 2025.
Le marché du travail slovène reste tendu. Les hausses du salaire minimum ont permis aux salaires réels de continuer à progresser plus rapidement que la productivité du travail. Cette forte croissance des salaires, conjuguée aux aides budgétaires non ciblées accordées pendant la crise énergétique, a accentué les tensions inflationnistes.
« Au cours des cinq dernières années, la Slovénie a connu une croissance économique plus forte que celles de la zone OCDE et de la zone euro. La Slovénie est en bonne voie pour que ses revenus convergent avec ceux des pays à revenu élevé », a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann, lors de la présentation de l’Étude à Ljubljana, aux côtés du Premier ministre de la Slovénie, Robert Golob. « Dans le cadre de la poursuite d’une politique visant le progrès et la résilience économiques, une accélération de l’assainissement budgétaire contribuerait à faire baisser l’inflation et à reconstituer des marges de manœuvre budgétaires. Dans ce contexte, relever l’âge effectif de départ à la retraite contribuerait à atténuer les tensions sur les dépenses à long terme. La promotion de l’offre de logements, notamment par une meilleure planification de l’occupation des sols, afin d’améliorer l’accessibilité financière du logement devrait également être une priorité essentielle de l’action publique en Slovénie. »
Les problèmes d’accessibilité financière du logement prennent de l’ampleur, car le secteur du logement en Slovénie est mis à rude épreuve par une forte demande et une offre insuffisante. Des réformes de grande ampleur sont nécessaires pour rationaliser les procédures d’occupation des sols et de permis, améliorer l’offre de logements sociaux et promouvoir la concurrence sur le marché hypothécaire. L’augmentation du coût de la vie au cours des deux à trois dernières années a mis en évidence la nécessité et l’urgence d’une transition vers des logements économes en énergie, en conjuguant réglementation et mesures de soutien efficaces.
Le taux d’emploi des femmes est élevé en Slovénie, mais il serait possible de l’accroître encore en mettant en œuvre des réformes visant à supprimer les contre-incitations à l’activité des deuxièmes apporteurs de revenu. Les écarts salariaux entre les genres sont, de manière similaire, relativement faibles ; néanmoins, des services de garde d’enfants abordables et de qualité, des modalités de travail flexibles et des politiques de lutte contre les stéréotypes sexistes dans les choix éducatifs et professionnels pourraient contribuer à les réduire encore.
Des efforts supplémentaires sont également nécessaires pour parvenir à la neutralité en gaz à effet de serre d’ici à 2050, en particulier dans les secteurs de l’agriculture, de l’énergie et des transports. Les émissions de gaz à effet de serre par habitant sont aussi élevées qu’il y a 35 ans. Une plus grande harmonisation des prix du carbone, notamment en réduisant les incitations fiscales à l’utilisation de combustibles fossiles, sera essentielle pour atteindre les objectifs climatiques. Il conviendrait en outre d’accélérer le déploiement des énergies renouvelables pour accélérer la transition énergétique et garantir la sécurité énergétique.
Les journalistes souhaitant obtenir de plus amples informations sont invités à contacter Johanna Gleeson, à la Division des médias de l’OCDE (tél. : +33 1 45 24 97 00).
Coopérant avec plus d’une centaine de pays, l’OCDE est un forum stratégique international qui s’emploie à promouvoir des politiques conçues pour préserver les libertés individuelles et améliorer le bien-être économique et social des populations dans le monde entier.