L’économie autrichienne a enregistré de bons résultats au cours des dernières décennies. Elle se classe au 9e rang des 38 pays de l’OCDE en termes de produit intérieur brut (PIB) par habitant. Néanmoins, les déficits budgétaires enregistrés depuis plusieurs années sont amples, le gouvernement ayant aidé les ménages et les entreprises à amortir l’impact des chocs liés à la pandémie de COVID-19 et aux prix de l’énergie. La poursuite des réformes destinées à renforcer la productivité, à améliorer la mobilité sociale et à accélérer l’action climatique placerait le pays sur une trajectoire de croissance plus forte et permettrait d’améliorer encore le niveau de vie de la population, selon un récent rapport de l’OCDE.
D’après la dernière Étude économique de l’OCDE consacrée à l’Autriche, la croissance du PIB devrait se redresser pour s’établir à 0.2 % en 2024 et à 1.5 % en 2025, parallèlement au raffermissement de la demande intérieure, après la contraction de 0.7 % observée l’année dernière. Le déficit budgétaire a diminué en proportion du PIB par rapport au sommet qu’il avait atteint pendant la pandémie, mais il est resté relativement élevé, à 2.6 %, en 2023 et devrait demeurer stable jusqu’en 2025, sans amélioration. L’inflation, qui a nettement augmenté à la suite de la flambée des prix de l’énergie et s’est diffusée aux services essentiels, devrait refluer de 7.7 % en 2023 à 3.7 % en 2024, puis à 2.9 % en 2025.
« L’économie autrichienne est solide et devrait rebondir après la récession de l’année dernière. Des réformes budgétaires, améliorant l’efficience des dépenses et la viabilité du système de retraite, peuvent contribuer à renforcer la résilience de l’économie face aux futurs chocs », a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann, lors de la présentation de l’Étude à Vienne, aux côtés du ministre autrichien des Finances, Magnus Brunner, du ministre du Travail et de l’Économie, Martin Kocher, et de la ministre de l’Action climatique, de l’Environnement, de l’Énergie, de la Mobilité, de l’Innovation et de la Technologie, Leonore Gewessler. « Reconstituer des marges de manœuvre budgétaires, renforcer la productivité en réduisant les obstacles à l’investissement du secteur privé et moderniser les infrastructures numériques, renforcer la mobilité sociale en améliorant les perspectives offertes aux femmes, aux enfants issus de milieux socio-économiques défavorisés et aux immigrés, et accélérer l’action climatique en rehaussant les prix du carbone et en décarbonant les transports et l’approvisionnement énergétique contribueront à alimenter une croissance résiliente en Autriche. »
Au-delà des réductions de dépenses à court et moyen termes, les autorités budgétaires doivent remédier aux tensions sur les dépenses à long terme. Les dépenses de retraite, de soins de santé et de soins de longue durée devraient augmenter sensiblement au cours des prochaines décennies en raison du vieillissement démographique. Il est également possible d’améliorer l’efficience des dépenses de soins de santé – par exemple en réduisant le poids des soins hospitaliers dans les services de santé au profit des soins ambulatoires. Par ailleurs, un transfert de charge fiscale, consistant à alléger les prélèvements sur le travail pour accroître les taxes environnementales et les impôts périodiques sur la propriété immobilière, favoriserait une croissance durable.
En Autriche, la croissance de la productivité ralentit depuis quelques années. En termes de taux d’entrée des entreprises sur le marché, le pays se classe à l’avant-dernier rang des pays de l’UE, laissant penser qu’il y a une marge pour renforcer la dynamique du marché. Il faudrait assouplir la réglementation dans le secteur des services, notamment les conditions strictes d’entrée sur le marché de certains services professionnels. Faciliter l’apport de capital-risque, par exemple en supprimant le biais en faveur de l’endettement dans le traitement fiscal de l’investissement privé, favoriserait l’innovation. Poursuivre le développement du très haut débit contribuerait à maximiser les avantages de la transformation numérique.
Il faut par ailleurs ouvrir davantage de perspectives aux catégories vulnérables pour améliorer la mobilité sociale. Il sera essentiel de réduire le déficit de compétences des élèves défavorisés et d’améliorer l’intégration des immigrés pour assurer l’égalité d’accès au marché du travail. Développer l’accès à des services de garde d’enfants de qualité et améliorer la conception du congé parental contribuerait à rééquilibrer la répartition travail rémunéré-travail non rémunéré entre les hommes et les femmes et à réduire les écarts salariaux entre les genres.
La production d’énergie de l’Autriche est sobre en carbone en raison des ressources hydroélectriques du pays. Cependant, la consommation intérieure d’énergie est fortement tributaire des importations de combustibles fossiles. Une stratégie claire et globale en matière d’énergies vertes permettrait à l’Autriche d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2040. Il faudrait en priorité relever les prix du carbone, supprimer les subventions inefficaces et réduire les contraintes administratives qui freinent les investissements verts. L’adaptation aux conséquences du changement climatique exigera des investissements considérables et une extension de la couverture d’assurance contre les catastrophes naturelles, notamment les inondations.
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