En Malaisie, la croissance est restée vigoureuse malgré de multiples difficultés, parmi lesquelles la pandémie de COVID‑19, les perturbations des chaînes d’approvisionnement et les conséquences de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine. Le développement économique a résisté, soutenu par une forte demande intérieure, un chômage de faible niveau et une inflation modérée.

Selon la dernière Étude économique de l’OCDE consacrée à la Malaisie, la croissance du PIB, qui était de 3.6 % en 2023, devrait atteindre 4.9 % en 2024 puis 4.7 % en 2025. Cette croissance est tirée par l’envolée de la demande intérieure et un rebond des exportations, notamment dans le secteur de l’électronique. L’inflation devrait rester stable, à 2.8 % en 2024 et 2.7 % en 2025, contre 2.5 % en 2023, grâce au maintien d’une orientation prudente de la politique monétaire à court terme.

Le déficit budgétaire s’est nettement creusé pendant la pandémie, les autorités ayant pris des mesures pour en limiter les répercussions économiques dans de nombreux secteurs, mais il s’est réduit depuis lors. Les finances publiques risquant d’être marquées par une hausse des tensions sur les dépenses liées à la protection sociale, à l’éducation, à la santé et aux soins de longue durée, la Malaisie doit accélérer l’assainissement budgétaire en cours, notamment en supprimant progressivement les subventions et en levant des recettes supplémentaires grâce à des réformes fiscales adaptées et à une amélioration de l’administration de l’impôt.

Elle doit aussi redoubler d’efforts pour faire reculer la pauvreté et renforcer l’égalité des chances au sein de sa population. Les actuels programmes d’aide sociale, notamment les subventions publiques, doivent être mieux ciblés pour pouvoir bénéficier véritablement aux ménages vulnérables. Il faudra élargir la couverture du régime de retraite pour aider les personnes âgées et se préparer au vieillissement démographique. Une meilleure adéquation entre l’enseignement supérieur et les besoins du marché du travail offrirait de meilleures perspectives aux travailleurs et contribuerait à rehausser la productivité.

« Les très bonnes performances économiques de la Malaisie ouvrent la voie à une convergence plus rapide des niveaux de vie par rapport aux pays plus prospères de l’OCDE » a déclaré le Directeur de la Branche des études nationales de l’OCDE, M. Luiz de Mello en présentant l’Étude à Putrayaja aux côtés du ministre malaisien de l’Économie, M. Rafizi Ramli. « Pour asseoir une croissance plus inclusive et plus durable, le pays doit mettre en œuvre des politiques d’aide sociale bien ciblées, exploiter au mieux le potentiel productif des petites entreprises et intensifier ses efforts en faveur du climat. »

Parmi les Malaisiens, nombreux sont entrepreneurs ou travaillent dans de petites entreprises. Pour que la Malaisie puisse tirer parti d’une croissance économique saine et durable, les auteurs de l’Étude recommandent de stimuler la productivité des micro, petites et moyennes entreprises en rationalisant les aides, en encourageant la transformation numérique et en diversifiant l’accès aux financements. Assouplir la réglementation du marché aura également pour effet de favoriser la concurrence, en permettant à un plus grand nombre de micro, petites et moyennes entreprises de se développer et de réussir à l’exportation, ce qui contribuera encore au renforcement de l’économie nationale.

Le pays doit s’attaquer aux défis climatiques en supprimant progressivement les subventions aux combustibles fossiles et en instaurant une tarification du carbone. La mise en place d’un cadre de financement et d’assurance des risques de catastrophe contribuera à accroître la résilience face à des phénomènes météorologiques extrêmes comme les inondations, vagues de chaleur et tempêtes auxquels la Malaisie est particulièrement exposée.

On trouvera ici une Synthèse de cette Étude économique reprenant ses principales conclusions et ses graphiques clés (vous êtes invités à inclure ce lien dans vos articles). 

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