La croissance du PIB de l’Indonésie a rebondi après la récession liée à la pandémie de COVID-19 et l’inflation a sensiblement diminué, mais l’exposition de ce pays aux incertitudes mondiales reste importante. Selon un nouveau rapport publié par l’OCDE, l’Indonésie doit continuer d’améliorer un environnement propice à la croissance de la productivité, tirer plus de gains de la transformation numérique et poursuivre ses avancées sur la voie de la neutralité carbone pour maintenir des niveaux élevés de croissance.
Selon la dernière Étude économique de l’OCDE consacrée à l’Indonésie, la croissance du PIB devrait rester solide, à 5.1 % en 2024 et 5.2 % en 2025. La consommation privée demeure le principal moteur de la croissance, tandis que les volumes d’exportation ont bénéficié du dynamisme de la demande mondiale de matières premières. La consommation restera vigoureuse et l’investissement privé devrait sans doute se redresser.
« En Indonésie, le revenu par habitant a plus que doublé au cours du dernier quart de siècle, sous l’effet de reculs importants de la pauvreté », a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE Mathias Cormann en présentant l’Étude à Jakarta. « En poursuivant les réformes structurelles, visant notamment à améliorer son climat des affaires, l’Indonésie pourra renforcer et améliorer encore la qualité de sa dynamique de croissance à l’avenir, ce qui lui permettra d’augmenter les revenus et de relever les niveaux de vie pour devenir une économie avancée d’ici à 2045 », a-t-il ajouté. « Un recours accru aux technologies numériques contribuera à stimuler les gains de productivité, notamment dans l’agriculture, sachant que les gains d’efficience et de productivité agricole lui permettront d’atteindre ses objectifs en matière de sécurité alimentaire ».
L’inflation est revenue à l’objectif. L’inflation globale a culminé à 6.0 % en septembre 2022 sur fond de flambée des prix des produits alimentaires et de l’énergie. Les taux d’intérêt élevés et l’appréciation de la monnaie ont atténué la hausse des prix. Cette situation a permis à la banque centrale de commencer à réduire son taux d’intérêt directeur en septembre. Le mois dernier, l’inflation globale s’est située, à 1.7 %, dans la fourchette de 1.5 % à 3.5 % retenue comme objectif par la banque centrale.
Le taux de chômage est descendu de 7.1 % à la mi-2020, au plus fort de la pandémie, à 4.9 % à la mi-2024, passant sous la fourchette de 5 % à 5.5 % ayant prévalu avant la pandémie.
La réduction du différentiel de taux d’activité entre les femmes et les hommes et le recul de l’économie informelle aideraient l’Indonésie à tirer le meilleur parti possible de sa main-d’œuvre disponible. Pour favoriser l’emploi formel des femmes, il faudrait faire basculer le financement du congé de maternité des employeurs vers l’assurance sociale.
Les tensions sur les dépenses publiques vont s’amplifier en raison de la transition verte et de la demande croissante de services publics émanant des personnes âgées plus aisées. Il est indispensable d’élargir la base d’imposition, notamment en réduisant le nombre des exonérations et en renforçant la répression. Cette évolution absorbera les tensions de plus en plus fortes sur les dépenses, tout en maintenant les soldes budgétaires à un niveau peu élevé.
L’amélioration du climat des affaires stimulerait la productivité. Il est possible d’abaisser les obstacles à l’investissement étranger et aux échanges internationaux, de mieux faire respecter la neutralité concurrentielle, ainsi que de rationaliser et d’améliorer la gouvernance des entreprises publiques. Continuer d’améliorer le système d’enseignement, notamment en harmonisant les programmes scolaires, renforcerait en outre la capacité productive de l’économie et améliorerait les niveaux de vie.
Le secteur numérique représente une part croissante de l’économie, mais l’Indonésie ne répond qu’en partie aux besoins en infrastructure qui s’y rapportent. L’accès au numérique et l’adoption des technologies numériques sont insuffisants, de même que les compétences dans ce domaine. Pour stimuler la transition numérique, l’Indonésie pourrait supprimer les réglementations inutiles. L’accès au numérique dans les zones rurales peut stimuler la productivité agricole et contribuer à la sécurité alimentaire.
Les écarts géographiques et ceux liés au genre ou à l’âge, qui entravent l’accès des particuliers à l’internet et aux outils numériques, ainsi que leur adoption, doivent être comblés. L’accès des entreprises à ces technologies, ainsi que leur adoption, progressent moins vite que dans les pays comparables. Un déploiement plus rapide de la technologie 5G et du haut débit fixe est essentiel.
Il faut intensifier la décarbonation en accélérant le démantèlement des installations de production d’électricité à partir du charbon, en augmentant la part des renouvelables dans le mix énergétique, en renforçant les mécanismes du marché et en investissant dans les transports en commun.
On trouvera ici une Synthèse de cette Étude économique reprenant ses principales conclusions et ses graphiques clés (vous êtes invités à inclure ce lien dans vos articles).
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L’Indonésie est un Partenaire clé de l’OCDE depuis 2007, aux côtés de l’Afrique du Sud, du Brésil, de la Chine et de l’Inde, et l’ouverture d’un bureau à Jakarta en 2015. En février 2024, l’Indonésie est devenue le premier pays d’Asie du Sud-Est candidat à l’adhésion, et en mars 2024, une Feuille de route concernant le processus d’adhésion de l’Indonésie à l’OCDE [C(2023)176/FINAL], définissant les modalités, les conditions et le processus d’adhésion de l’Indonésie, a été adoptée. Conformément à cette Feuille de route, 26 comités techniques de l’OCDE, composés d’experts de l’action publique représentant chacun des 38 Membres de l’Organisation et l’UE, réaliseront une évaluation approfondie de la législation, des politiques et des pratiques de l’Indonésie au regard des instruments juridiques de l’OCDE ainsi que de ses meilleures politiques et pratiques, couvrant de multiples domaines de l’action publique, notamment la politique économique, mais aussi les politiques sociales, du marché du travail, de l’éducation et de la santé.