La première édition du Rapport sur la dette mondiale 2024: Les marchés obligataires dans un contexte de dette élevée s’intéresse aux marchés des obligations souveraines, des obligations d’entreprise et des obligations durables, et apporte des éclairages sur la situation actuelle des marchés, ainsi que sur des considérations connexes intéressant l’action publique, y compris sur les risques éventuels pour la stabilité financière.
Rapport sur la dette mondiale 2024
Forte augmentation de la dette obligataire à l’échelle mondiale
Les marchés des obligations souveraines et des obligations d’entreprise ont connu une croissance significative depuis 2008. L’environnement de financement favorable a contribué à l’essor des émissions obligataires et a ouvert ces marchés à des segments plus risqués, notamment à des États et entreprises moins bien notés.
Fin 2023, le volume total de la dette souveraine et de la dette obligataire des entreprises avoisine les 100 000 milliards USD, soit à peu près autant que le PIB mondial. Le montant total de la dette souveraine des pays de l’OCDE devrait atteindre 56 000 milliards USD en 2024, soit une augmentation de 30 000 milliards USD par rapport à 2008. Fin 2023, la dette mondiale obligataire d’entreprises a atteint 34 000 milliards USD, plus de 60 % de l’augmentation depuis 2008 est imputable aux sociétés non financières.
Le marché des obligations durables a émergé au cours de la dernière décennie et connaît une croissance rapide depuis 2018
Fin 2023, l’encours mondial des obligations durables émises par les entreprises et par le secteur public atteignait 4 300 milliards USD au total, contre 641 milliards USD il y a cinq ans à peine. Il s’agit donc d’une source essentielle de financement pour les gouvernements comme pour les entreprises qui souhaitent accélérer leur transition vers une économie bas carbone. Sur le marché des obligations durables, le secteur des entreprises représente plus de la moitié des émissions totales.
Des volumes considérables de dette devront être refinancés à court terme
Les conditions de financement favorables qui ont prévalu entre 2008 et 2022 ont permis à de nombreux États et entreprises d’emprunter à bas coût. Toutefois, environ 40 % des obligations souveraines et 37 % des obligations d’entreprises dans le monde arriveront à échéance d’ici 2026, ce qui nécessitera de nouveaux emprunts sur les marchés dans un contexte de taux d’intérêt plus élevés. Même si l’inflation reflue vers l’objectif fixé par les banques centrales, les rendements resteront probablement supérieurs aux niveaux observés au moment de l’émission initiale de la majeure partie de la dette.
Cette situation conduira à une intensification des tensions financières, en particulier dans les économies émergentes où le montant des obligations d’entreprises arrivant à échéance au cours des trois prochaines années est important, représentant 51 % (4 400 milliards de dollars) du total en 2023.
Les banques centrales ont absorbé une grande partie de l’augmentation des emprunts, mais elles ont commencé à se retirer des marchés obligataires
Une grande partie de l’augmentation des emprunts depuis 2008 a été absorbée par les banques centrales. Toutefois, à mesure que les banques centrales se retirent des marchés obligataires en opérant un resserrement quantitatif, une part croissante des obligations est achetée par des investisseurs plus sensibles aux prix, tels que les ménages et le secteur financier non bancaire.
Le nouvel environnement de financement nécessite un suivi étroit et appelle une réponse prudente de la part des pouvoirs publics
Le paysage macroéconomique actuel transforme les marchés obligataires mondiaux à un rythme sans précédent depuis des décennies. Cette mutation a de profondes répercussions sur les marchés de la dette et la stabilité financière à un moment où les contraintes financières s’accentuent.
Les dépenses publiques doivent être très ciblées et privilégier les investissements dans les domaines qui favorisent les gains de productivité et une croissance durable. Parallèlement, les autorités de surveillance des marchés doivent être très attentives à l’évolution des indicateurs de viabilité de la dette dans le secteur des entreprises et à l’exposition du secteur financier en cas de forte détérioration de la qualité du crédit.
De nouvelles améliorations doivent être apportées au marché des obligations durables afin d’en améliorer son efficience, en adoptant des normes rigoureuses relatives aux obligations durables et en imposant des examens externes de ces normes, pour faire en sorte que ces obligations produisent les effets positifs escomptés pour la société et l’environnement, et contribuent efficacement à la lutte contre le changement climatique.
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Pour de plus amples informations concernant le rapport, veuillez contacter : GlobalDebtReport@oecd.org
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27 septembre 2019