Les pouvoirs publics des pays développés ont recours depuis longtemps à des mesures visant de manière directe ou indirecte (par la biais de la fiscalité) à encourager l’ensemble de la population à se constituer un capital grâce à l’épargne, l’accession à la propriété immobilière, les fonds de pension, l’investissement dans la formation (capital humain) ou l’entreprise. Bien souvent, ces mesures ne bénéficient pas aux pauvres. En effet, l’action publique ne stimule pas l’épargne pour ces catégories, elle a même plutôt un effet dissuasif. Pourtant, ce livre montre que les pauvres ont envie d’épargner et qu'ils parviennent à mettre de côté des sommes modestes, parfois au prix de sacrifices beaucoup plus importants que ne l’imaginent les décideurs et les catégories favorisées. Élargir les politiques de constitution du patrimoine aux pauvres peut être un élément décisif dans la lutte contre la pauvreté et l’aliénation sociale et économique. En terme de bien-être social, ces politiques ont des effets que la garantie de ressources ne saurait à elle seule générer.
Cette publication fournit le contexte indispensable à un débat fructueux sur les mérites et les inconvénients de la constitution de patrimoine chez les pauvres. Elle définit les notions fondamentales sur lesquelles reposent les dispositifs de constitution de patrimoine, ainsi que les avantages qu’y voient ses tenants du point de vue de la politique sociale. Enfin, cette publication décrit des programmes et des projets concrets.