Dans les pays de l’OCDE, l’impôt sur le revenu et les cotisations de sécurité sociale représentent un peu plus d’un quart du salaire brut pour le salarié moyen, un ratio resté relativement stable durant les deux dernières décennies. En moyenne, le taux moyen net d’imposition des personnes physiques (TMNIPP), qui correspond à la somme de l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) et des cotisations de sécurité sociale (CSS) payés par les salariés, diminuée des prestations en espèces, était égal à 25.5 % du salaire brut des travailleurs célibataires rémunérés au salaire moyen dans les pays de l’OCDE en 2017. La Belgique, avec 40.5 %, présentait le taux le plus élevé, le Danemark et l’Allemagne étant les deux seuls autres pays affichant des taux supérieurs à 35 %. Les taux les plus faibles étaient relevés au Chili (7 %) et au Mexique (11.2 %), la Corée étant le troisième pays dont le taux était inférieur à 15 %.
Entre 2016 et 2017, le TMNIPP a progressé dans 20 pays, diminué dans 13 autres, et est resté inchangé dans deux pays (le Chili et la Hongrie). Si les variations observées s’expliquent le plus souvent par des modifications apportées à l’IRPP, il apparaît qu’un pays seulement a augmenté le taux légal de cette imposition (les Pays-Bas). Dans la plupart des cas, l’alourdissement de l’IRPP résulte d’une augmentation de la part des revenus soumis à l’imposition, elle-même due à une baisse du montant des abattements fiscaux et crédits d’impôt par rapport aux revenus. Au Canada, la diminution des CSS a également joué un rôle important dans la baisse du TMNIPP.
Une étude spéciale est consacrée aux effets du système d’imposition sur le revenu disponible des ménages avec enfants. En moyenne dans l’OCDE, les ménages avec enfants sont soumis à un TMNIPP inférieur à celui appliqué aux ménages de la même catégorie qui n’ont pas d’enfant, sachant que, pour les niveaux de rémunération moins élevés, l’écart est considérablement plus marqué dans le cas des travailleurs célibataires. Ce constat se vérifie dans la quasi-totalité des pays de l’OCDE : en 2016, les familles avec enfants et deux apporteurs de revenu bénéficiaient de TMNIPP inférieurs à ceux appliqués aux ménages sans enfant de la même catégorie dans 31 pays, et, dans le cas des travailleurs célibataires rémunérés aux deux tiers du salaire moyen, 34 pays appliquaient un taux inférieur aux travailleurs ayant des enfants. Les écarts entre les TMNIPP s’expliquent pour l’essentiel par les prestations en espèces plus élevées qui sont versées aux ménages avec enfants. Dans de nombreux pays, ces prestations sont complétées par des réductions de l’IRPP liées à l’imposition conjointe ou à des abattements fiscaux et des crédits d’impôt plus élevés réservés aux familles avec enfants.
La prise en compte des coûts et impôts versés par l’employeur permet de calculer le taux effectif d’imposition des coûts du travail pour le salarié moyen, ou coin fiscal, qui était égal à 35.9 % en 2017 dans l’OCDE, soit une légère baisse par rapport à l’année précédente. Le coin fiscal mesure l’écart entre le coût du travail pour l’employeur et le salaire net correspondant perçu par le salarié. Il correspond à la somme de tous les impôts sur le revenu des personnes physiques et des cotisations de sécurité sociale payés par les salariés et les employeurs, diminuée des prestations en espèces, et est exprimé en pourcentage du coût total du travail pour l’employeur.
Si la moyenne des pays de l’OCDE n’a enregistré en 2017 qu’une diminution mineure, de 0.1 point de pourcentage, le coin fiscal pour le salarié moyen s’est alourdi dans 18 des pays de l’OCDE par rapport à 2016, tandis qu’il a reculé dans 16 pays. Dans trois cas, les baisses ont été significatives : en Hongrie (-2.10 points de pourcentage), au Luxembourg (-1.76 point de pourcentage) et en Finlande (-1.18 point de pourcentage). Aucun pays n’affichait de hausse supérieure à un point de pourcentage.