Il est impératif de soutenir la reprise économique à court terme tout en menant des réformes pour rehausser la croissance potentielle à long terme. Des efforts visant à améliorer le climat des affaires ainsi qu’à établir un ordre de priorité des différentes réformes seront indispensables pour en maximiser l'impact sur la croissance. Il est nécessaire d'aider le secteur du tourisme pour l’aider à faire face aux conséquences de la crise. À moyen terme, développer le tourisme et les investissements dans les infrastructures de transport peut stimuler la croissance et la création d’emploi pendant la phase de reprise. Les restrictions réglementaires restent relativement fortes. En particulier, on peut citer le niveau élevé de l’intervention de l’État dans l’économie, les obstacles à l’entrée sur le marché d’opérateurs nationaux et étrangers, la complexité des règles de délivrance des autorisations et permis et la protection des entreprises en place vis-à-vis de la concurrence, par exemple dans les services juridiques et les industries de réseau.
L’Afrique du Sud bénéficierait d'une plus forte intégration dans les chaînes de valeur mondiales. La participation aux chaînes de valeur mondiales est particulièrement marquée dans l’industrie et pourrait être encore accrue en exploitant le potentiel des chaînes de valeur régionales. Dans les services, en revanche, cette intégration a été freinée. Les sociétés sud-africaines doivent acquitter de lourds droits de douane sur leurs marchés d’exportation. Les mesures de facilitation des échanges devraient porter sur les obstacles non tarifaires et notamment, sur l’amélioration de la qualité des infrastructures et de leur accessibilité, ainsi que sur l’accès au crédit à l’exportation et à l’assurance-crédit.
Une politique énergétique plus verte pourrait être facteur de croissance. L’Afrique du Sud est l’un des 20 premiers émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre. L’intensité du PIB en émissions de CO2 est en léger repli depuis 2000. L’instauration d’une taxe carbone en juin 2019 a été une mesure positive. La part des énergies renouvelables dans les approvisionnements en énergie primaire est proche de la moyenne de l’OCDE. Toutefois, le charbon entre pour 75 % dans la production d’électricité et constitue la principale source d’énergie dans les processus industriels.
Développer l’investissement public dans les infrastructures permettrait de stimuler la croissance potentielle. L’investissement public dans les infrastructures a diminué ces dernières années. En particulier, les infrastructures de transport demeurent insuffisantes, un secteur qui, en outre, pâtit d’un déficit de maintenance. Les autorités prévoient de créer un fonds de financement des infrastructures avec le secteur privé, des institutions de financement du développement et des banques multilatérales de développement. Le succès de ce fonds dépendra de sa capacité à lever des ressources auprès du secteur privé.
Le tourisme aura besoin d'un soutien élargi à court terme. Le nombre d’arrivées de touristes internationaux est passé de 4.5 millions à plus de 10 millions entre 1995 et 2017, une progression qui s’est accompagnée d’un triplement de l’emploi en lien direct avec le tourisme. Quoique cette activité joue un rôle de plus en plus grand dans l’économie depuis la fin de l’apartheid, sa contribution demeure en deçà de la moyenne de l’OCDE (graphique 2). En outre, la pandémie récente et les mesures d’endiguement prises en réaction ont provoqué une crise sans précédent dans le secteur du tourisme. Cela étant, ce secteur continue d’offrir des opportunités considérables dans une économie marquée par une croissance faible et un chômage élevé. Rationaliser les services de visa et mettre en place des services de visa électroniques pour les touristes internationaux pourraient favoriser l’ouverture internationale de l’Afrique du Sud. L’allègement des pesanteurs administratives pourrait favoriser une intégration plus poussée du secteur du tourisme dans les chaînes de valeur locales et amplifier davantage son impact sur l’économie intérieure. Pour que le tourisme soit générateur d’une croissance inclusive et durable, il faut que ses bénéfices profitent à toutes les zones du territoire. Des infrastructures de transport et d’hébergement sont nécessaires pour rapprocher les touristes et les sites d’intérêt.