Le choc sans précédent qu’a connu le secteur du tourisme a poussé les pouvoirs publics, à tous les niveaux, ainsi que le secteur privé, à agir de manière coordonnée afin de favoriser une reprise durable et résiliente et la pérenniser. En dépit de ses lourdes répercussions qui ont menacé la survie de bon nombre d’entreprises, le choc a produit quelques effets positifs. En effet, il a provoqué aux plus hauts niveaux une prise de conscience de l’importance du tourisme sur le plan économique et social, qui a incité les pouvoirs publics à prendre des mesures aussi inédites les unes que les autres afin d’aider les entreprises, les travailleurs du secteur et les visiteurs, avec, à l’appui, de nouvelles collaborations entre secteurs public et privé. De son côté, la pandémie a accéléré la dynamique en faveur d’un tourisme plus durable et plus résilient. Forts de ces expériences, les décideurs publics ont désormais la capacité de s’attaquer aux défis qui se posent aujourd’hui et se poseront demain au secteur du tourisme.
Le rétablissement d’une mobilité sûre et de la confiance des consommateurs demeure une priorité, de même que le soutien aux entreprises et destinations touristiques fragiles, confrontées aux pénuries de main d’œuvre et de compétences, ou encore les investissements nécessaires pour diversifier l’offre touristique. Il est également essentiel de ne pas laisser passer les occasions de s’atteler aux priorités à long terme, de repenser le système touristique et de le préparer à faire face aux chocs futurs tout en évoluant vers des modèles plus solides, plus justes et plus durables de développement touristique.
Pour ce faire, il faut à la fois tirer les enseignements du passé et regarder vers l’avenir. Pour bâtir un avenir meilleur pour le secteur, il faut corriger les faiblesses structurelles qui l’ont entravé par le passé, ne serait-ce que pour éviter de retomber dans les travers d’un développement touristique déséquilibré et garantir les emplois, le bien-être et les autres avantages qu’apportent les flux touristiques aux collectivités locales. À terme, il faudra accélérer la transition verte de la reprise et l’action climatique, et prendre les mesures d’atténuation et d’adaptation nécessaires, y compris en matière de financement et d’investissement, pour que le tourisme puisse jouer son rôle. Dans le même temps, il faudra faire en sorte que le secteur puisse tirer pleinement parti des possibilités offertes par la transition numérique (domaine dans lequel de nombreuses entreprises et destinations touristiques sont encore à la traîne malgré un recours accru au numérique pendant la pandémie), notamment en ce qui concerne l’accès aux compétences et aux infrastructures.