Malgré des réductions significatives, le soutien du Japon aux producteurs reste parmi les plus élevés des pays de l’OCDE. En 2020-22, l’estimation du soutien aux producteurs (ESP) représentait 38 % des recettes agricoles brutes, un chiffre en baisse par rapport à 2000-02 (54 %), mais qui demeure deux fois plus élevé que la moyenne OCDE.
Au Japon, le soutien des prix du marché (SPM) reste la principale composante du soutien agricole et passe principalement par des mesures à la frontière, en particulier pour le riz, la viande porcine et le lait. La baisse du niveau du SPM observée entre 2021 et 2022 s’explique principalement par la réduction de l’écart entre les prix intérieurs et les prix à la frontière, en particulier pour le riz et la viande porcine. La légère baisse des prix intérieurs et la hausse des prix à la frontière, combinées à une dépréciation du yen japonais (JPY), ont contribué à cette évolution. Néanmoins, pour de nombreux produits, les prix des producteurs restent bien au-dessus des prix mondiaux, et le SPM qui en résulte constitue généralement la plus grande part des transferts au titre d’un seul produit (TSP).
Les paiements budgétaires aux producteurs prennent principalement la forme de paiements au titre de la superficie, des revenus ou de la production. En 2022, les paiements au titre de l’utilisation d’intrants variables ont connu une forte hausse liée à la mise en place de dispositifs de soutien qui visaient à compenser les effets de la flambée des prix des matières premières. La part des formes de soutien susceptibles de créer le plus de distorsions (à savoir le SPM, le soutien fondé sur la production et celui fondé sur l’utilisation d’intrants variables sans contraintes) a diminué, mais représentait encore 81 % de l’ESP en 2020-22.
En 2020-22, les dépenses consacrées aux services d’intérêt général (estimation du soutien aux services d’intérêt général, ESSG) équivalaient à 23 % du soutien total du Japon au secteur. L’ESSG représente près de 12 % de la production agricole en valeur, un chiffre supérieur à la moyenne OCDE, mais inférieur aux niveaux des années 2000. Environ 80 % de l’ESSG est consacrée au développement et à l’entretien des infrastructures agricoles (en particulier les systèmes d’irrigation), contre 11 % pour le financement des systèmes de connaissances et d’innovation agricoles. En 2020-22, l’estimation du soutien total (EST) pour le secteur agricole représentait 0.9 % du produit intérieur brut (PIB) du Japon, et la plus grande partie était affectée aux producteurs à titre individuel.