6. Pour de nombreuses administrations fiscales ou leurs activités, le basculement des communications sur papier vers le numérique est impossible sans de profondes modifications, lesquelles peuvent inclure la mise en place de systèmes numériques de contrôle sécurisés1. Le volume de communications reçues par courrier reste donc potentiellement important, dont une partie peut être de nature très générale et une autre partie liée à des versements ou des remboursements, et donc revêtant un caractère d’urgence. (Il s’agira par exemple de cas où seuls des documents sur papier seront acceptés, où des documents d’identification originaux ou autres documents probants doivent être transmis, ou de cas où une signature manuscrite est requise.)
7. Pour certaines administrations fiscales, le courrier postal peut être adressé à des locaux de bureaux en sous-effectif, ce qui risque d’entraîner d’importants retards dans l’ouverture et le traitement ultérieur des documents. Lorsque les bureaux sont tout simplement fermés, le courrier peut être entreposé dans des espaces de stockage temporaires ou gardé dans les bureaux de poste. Outre les risques de graves difficultés découlant du fait que des courriers ne seront ni ouverts, ni traités, l’entreposage de ces courriers peut également augmenter le risque de perte ou de vol, et dans ce second cas, le risque d’une exploitation frauduleuse ou d’une divulgation publique des informations à caractère personnel de contribuables, voire d’usurpations d’identité.
8. Les mesures d’atténuation possibles peuvent ainsi consister à :
conseiller aux contribuables de communiquer avec les administrations par le biais de moyens électroniques pour les demandes générales ou de routine, et de n’inclure aucune information sensible dans ces échanges ;
opérer une distinction entre les communications générales et les communications sensibles liées à la fiscalité en conseillant les contribuables et en les invitant à adresser leurs demandes sensibles aux centres qui sont en mesure de les traiter ;
conseiller aux contribuables et aux agents de renvoyer les documents importants accompagnés des indications appropriées sur les enveloppes, de sorte à que les courriers soient triés et acheminés plus facilement, en veillant à ce qu’aucun élément ne permette d’identifier la nature des contenus, que ce soit par la population générale ou les employés des services postaux ;
accepter les communications par courrier électronique (copies numérisées) ou par fax, par exemple, en lieu et place des documents originaux ou sur papier. Cela peut nécessiter un assouplissement des règles en vigueur sur les formes de communication et des prescriptions en matière de documentation (par exemple, en acceptant les signatures électroniques). Dans ce cas, il peut être utile d’augmenter le nombre de contrôles nécessaires dans le processus de vérification (par exemple, dans le cas d’un envoi électronique, au moins deux formes d’identification peuvent être demandées ou une question de contrôle peut être posée à partir des informations détenues par l’administration fiscale) ;
travailler en collaboration avec l’unité chargée de la délinquance fiscale afin d’identifier les signes de fraude à l’identité découlant du détournement de courrier, comme un nombre inhabituel de modifications apportées aux coordonnées (adresses, comptes bancaires, etc.) dans une zone géographique spécifique ;
conserver les courriers non ouverts dans des locaux sécurisés plutôt que dans de simples installations de stockage.