La Côte d’Ivoire s’est fixé comme objectif d’atteindre le statut d’économie émergente d’ici 2020. Cependant, les recettes fiscales de la Côte d’Ivoire sont insuffisantes au regard de ses besoins croissants d’investissements publics en matière d’infrastructure, d’éducation et de santé. La politique fiscale n’est pas qu’une question de ressources : la Côte d’Ivoire devra également chercher à réformer un système qui génère de nombreuses distorsions dans le comportement des acteurs économiques, qui ne joue qu’un rôle limité dans la redistribution et l’inclusion et qui manque de transparence. Pour cela, les priorités devront être d’évoluer vers une structure fiscale où les impôts qui créent le plus de distorsions, tels que les droits de douane, sont progressivement remplacés par des impôts plus neutres ; d’élargir le filet fiscal à un plus grand nombre de contribuables afin d’éviter que la charge fiscale ne pèse que sur un nombre limité d’acteurs du secteur formel ; de simplifier et d’accroître la cohérence du système fiscal ; de rationaliser les nombreuses exonérations, particulièrement en matière de TVA, d’impôt sur les sociétés et d’impôt sur le revenu; de renforcer les règles en matière de fiscalité internationale pour tendre à ce que les entreprises multinationales paient leur juste part d’impôts ; de renforcer les capacités de l’administration fiscale ; et de promouvoir le « civisme fiscal ». La Côte d’Ivoire ne pourra pas se contenter de réformes partielles mais a besoin d’une réforme fiscale de fond mise en oeuvre de façon graduelle pour répondre à ses besoins d’économie émergente.
Atteindre l'émergence : Les défis fiscaux de la Côte d'Ivoire
OECD Taxation Working Papers