La pandémie de coronavirus a atteint l’économie israélienne en profondeur. Les mesures de suspension d’activité et l’incertitude forte qui règne ont provoqué une contraction brutale de la production. Des salariés ont été licenciés en grand nombre, annihilant certains des gains d’emplois réalisés antérieurement. La récession est arrivée à un moment où l'économie se portait bien, avec une croissance du PIB proche de son niveau potentiel, un chômage historiquement bas et une dette publique relativement modique. Or, la crise menace d’aggraver les difficultés sous-jacentes d’Israël que sont le niveau élevé de la pauvreté, les écarts de revenus et les fortes disparités de productivité entre un secteur des hautes technologies florissant et des secteurs protégés à la traîne.
Des mesures de confinement ont été mises en place rapidement et, combinées aux dispositions supplémentaires prises pour renforcer la capacité du système de santé, ont aidé à limiter le nombre de nouvelles contaminations au cours de la première vague de la pandémie. Toutefois, une seconde vague, alors que l’activité avait largement repris, s’est révélée plus difficile à contenir. Le gouvernement et la banque centrale ont mis en place un large dispositif pour protéger la population et les entreprises des conséquences économiques des mesures de fermeture.
Le marché du travail a sévèrement été touché. Plus d’un million de salariés ont dû quitter temporairement leur emploi dans le sillage des fermetures d’entreprises (Graphique 1). Nombre d’entre eux sont retournés travailler lorsque l’activité a repris, à la faveur des aides publiques versées pour les réembaucher. Il reste que la gravité du choc et de possibles restructurations d’activités laisseront de nombreux candidats à l’emploi sans réponse. Les politiques publiques de reconversion et d’aide à la recherche d’emploi seront d’une importance cruciale.
La reprise s'annonce lente (Tableau 1 ;Graphique 2). L’activité a amorcé une reprise à la fin d’avril. Toutefois, la seconde salve de suspensions d’activités décidée en septembre, le climat de forte incertitude, le chômage et les nouvelles règles de distanciation pèseront sur le rétablissement de la demande de consommation et l’investissement des entreprises. La demande globale, atone, bridera la croissance des exportations.