Le présent rapport aborde la question urgente des pertes et dommages liés au climat qui se font déjà ressentir et surviendront dans l’avenir. Il le fait sous l’angle de la gestion des risques. Il examine comment le changement climatique se manifeste et se manifestera dans différentes régions du monde au fil du temps, en s'intéressant à trois types d’aléa : les changements à évolution lente comme la montée du niveau de la mer ; les phénomènes climatiques extrêmes comme les vagues de chaleur, les fortes précipitations et les sécheresses ; enfin, les éventuelles modifications non linéaires de grande ampleur du système climatique lui-même. Le rapport étudie les approches envisageables pour réduire et gérer les risques en mettant l’accent sur l’action des pouvoirs publics, ainsi que sur le financement et l’utilité de la technologie dans l’efficacité des processus de gestion des risques. S'appuyant sur les expériences menées dans le monde entier, en particulier dans les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement, il met en lumière un certain nombre de bonnes pratiques et indique des marches à suivre.
L’essentiel du présent document a été rédigé avant que le Groupe de travail I du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) ne publie son compte-rendu dans le cadre de son sixième Rapport d'évaluation. Il n’en repose pas moins sur les mêmes travaux de recherche (ainsi que sur des travaux plus récents). Élaboré dans le cadre d'un projet couvrant une année, il a bénéficié des conseils et contributions spécifiques des plus grands spécialistes du changement climatique des milieux scientifiques, ainsi que des connaissances d'un large éventail d'experts issus de la recherche académique (notamment dans les domaines de l’économie et des sciences sociales), de l’analyse des politiques, des risques financiers, des risques de catastrophe et de la reconstruction travaillant pour des organisations internationales, des administrations nationales et des laboratoires d'idées. L’organisation d'une série d'ateliers réunissant des acteurs des pouvoirs publics et du monde scientifique et la constitution d'un groupe consultatif de haut niveau chargé d'accompagner l’élaboration du rapport se sont révélés particulièrement utiles, fournissant ainsi une large diversité de points de vue et de connaissances spécialisées.
Ce rapport s'adresse aux décideurs chargés d’étudier et d'évaluer les mesures envisageables pour réduire et gérer les risques de pertes et de dommages induits par le changement climatique. Par ailleurs, nombre de ses conclusions concernent de façon plus générale la société, notamment pour ce qui est de la gestion de l’environnement et des risques de catastrophe, ainsi que les ministères responsables des domaines dans lesquels il est de plus en plus nécessaire de prendre en compte les effets néfastes du changement climatique, tels que ceux de la finance, des infrastructures, de l’eau et de l'agriculture. Ce rapport distille des informations permettant de mieux comprendre certaines des grandes questions entourant ces risques. Il vise ainsi à enrichir la concertation politique et publique (au niveau international et national) et à encourager une action indirecte des acteurs du secteur privé et de la société civile.