Les inégalités de genre restent omniprésentes au sein de la société, de la sphère politique et de la vie économique. Le rapport de 2022 sur la mise en œuvre des Recommandations de l’OCDE relatives aux questions de genre montre que, même si les adhérents à la Recommandation sur l’égalité entre hommes et femmes en matière d’éducation, d’emploi et d’entrepreneuriat et à la Recommandation sur l’égalité hommes-femmes dans la vie publique ont mené des politiques visant à favoriser l’égalité des genres au cours des cinq dernières années, des écarts liés au genre continuent d’exister. La pandémie de COVID-19 a aussi exacerbé ces écarts et révélé une nécessité accrue de tenir compte de la problématique du genre dans l’élaboration des politiques.
La lutte contre les inégalités de genre n’est pas seulement un objectif en soi et un impératif moral. Elle peut aussi favoriser la croissance, la productivité, la compétitivité et le caractère durable des économies. Supprimer les écarts liés au genre au niveau des taux d’activité et des horaires de travail pourrait, en moyenne, faire progresser de 9.2 % le PIB de la zone OCDE d’ici 2060, soit un gain d’environ 0.23 point de pourcentage pour la croissance annuelle moyenne.
Les conclusions politiques de la RCM de 2023 de l’OCDE, qui ont rappelé l’attachement du Conseil à l’égalité des genres, ont montré que les Recommandations de l’OCDE relatives à la problématique du genre conservaient leur pertinence. Le Conseil y a encouragé l’OCDE à continuer d’intégrer l’égalité des genres et l’inclusivité au cœur de ses analyses. Cet engagement a également été exprimé dans la Déclaration de 2022 de l’OCDE sur l’instauration de la confiance et le renforcement de la démocratie et lors du lancement, le 25 novembre 2022, de l’Observatoire de l’OCDE sur la mobilité sociale et l’égalité des chances. Dans ces deux contextes, l’Organisation a réaffirmé l’importance des réponses à apporter sur le terrain de l’action publique pour s’attaquer aux facteurs d’inégalités, dans l’intérêt de la société dans son ensemble.
Les Recommandations de l’OCDE relatives à la problématique du genre mettent en relief le rôle que peut jouer la budgétisation sensible au genre pour systématiser la prise en compte de cette problématique tout au long du cycle budgétaire. Cette budgétisation implique de mettre systématiquement au service de l’égalité des genres les pratiques et les procédures liées au budget. Quand elle est bien mise en œuvre, la budgétisation sensible au genre aide les administrations publiques à garantir que la politique budgétaire contribue aux grands objectifs liés à l’égalité des genres, tels que l’élimination des écarts liés au genre sur le marché du travail.
Le présent rapport vient encore enrichir les ressources de l’OCDE sur la budgétisation sensible au genre en proposant une vue d’ensemble de la conception, de la mise en œuvre et de la pratique de cette budgétisation dans l’ensemble de la zone OCDE. Il s’appuie, pour ce faire, sur l’enquête de 2022 de l’OCDE sur la budgétisation sensible au genre, ainsi que sur les éléments recueillis dans le cadre des éditions précédentes de cette enquête (2016 et 2018). L’indice 2022 de l’OCDE sur la budgétisation sensible au genre montre que les pays ont adopté, en la matière, une démarche reposant sur une multiplicité d’initiatives.
Le présent rapport a été préparé par Krystle Gatt Rapa, Anne Keller et Scherie Nicol, de la Division de la gestion publique et de la budgétisation de la Direction de la gouvernance publique (GOV), sous la supervision d’Elsa Pilichowski, Directrice de GOV, et de Jón Blöndal, Chef de la Division de la gestion publique et de la budgétisation. Il a été préparé en vue de sa publication par Meral Gedik.
Le rapport a été visé par le Réseau de l’OCDE sur la budgétisation sensible au genre. Il a été approuvé par le Comité des hauts responsables du budget le 10 juillet 2023 et préparé en vue de sa publication par le Secrétariat de l’OCDE. L’OCDE tient à remercier tous les acteurs qui ont formulé des commentaires à son sujet.