Le harcèlement anti-LGBTI+ à l’école est un problème d’envergure mondiale. Plusieurs pays de l’OCDE soutiennent des organisations de la société civile qui interviennent directement auprès des élèves pour les sensibiliser à l’inclusion LGBTI+, dans le cadre de séances en classe de quelques heures. Cependant, aucune de ces interventions n’a été soumise à une évaluation d’impact rigoureuse : on ignore si elles contribuent à faire reculer le harcèlement anti-LGBTI+ − et donc s’il faudrait les intensifier, sachant qu’elles sont pour l’instant restreintes à une poignée de collèges et de lycées volontaires. Ce document présente les résultats d’une expérimentation inédite que l’OCDE a menée en France (région parisienne), de 2018 à 2022, auprès de plus de 10 000 élèves âgés de 13 à 18 ans pour mesurer l’impact des interventions de SOS homophobie, la principale association française luttant contre les discriminations et les violences anti-LGBTI+. Les résultats révèlent qu’il est possible d’améliorer durablement l’ouverture des élèves à l’inclusion LGBTI+ au cours de deux heures d’échanges structurés mais sans tabou. Nos conclusions contribuent ainsi à battre en brèche deux idées répandues : (i) non, ces interventions ne sont pas trop courtes pour avoir un quelconque impact ; et (ii) non, ce n’est pas parce que des propos homophobes et transphobes peuvent y être exprimés qu’elles sont contreproductives. Certes, des dynamiques de groupes négatives peuvent émerger, mais elles ne sont ni systématiques, ni suffisamment fortes pour dominer l’effet positif des interventions de SOS homophobie.
Lutter contre l’homophobie et la transphobie à l’école
Une évaluation d’impact inédite