Type d’entreprises le plus courant et principale source d’emploi, les petites et moyennes entreprises (PME) sont des acteurs essentiels de la résilience économique, de la productivité et de l’inclusivité. Or, du fait de leur taille, ces entreprises rencontrent des difficultés particulières dans l’accès au financement, aux compétences, aux technologies et au capital intellectuel nécessaires pour innover, stimuler la compétitivité et la croissance. Dans le sillage de la crise financière mondiale de 2008-09, ces difficultés sont venues creuser les écarts de productivité et de salaires qui existaient déjà de long date entre les PME et les grandes entreprises. Ces difficultés sont non seulement symptomatiques d’un fonctionnement non optimal des marchés du crédit et du travail, mais reflètent l’incidence de l’environnement réglementaire, par exemple de la charge administrative et du manque d’efficience des systèmes fiscaux, qui peut peser plus lourd sur les PME que sur les autres entreprises.
Dans un contexte de ralentissement de la croissance de la productivité et de creusement – ou de persistance – des inégalités, remédier à ces difficultés constitue une priorité de premier plan pour les pouvoirs publics. Les bouleversements majeurs que connaissent les systèmes socio-économiques, comme l’accélération de la transition numérique et la nouvelle révolution industrielle, l’intégration de plus en plus poussée de l’économie mondiale, la transformation de la nature du travail, les évolutions démographiques et les pressions environnementales, appellent des solutions innovantes.
Il est fondamental de mieux comprendre la nature même de ces difficultés et de savoir précisément où elles se posent ; à cet égard, ce n’est pas un hasard si partout dans le monde, les décideurs publics étudient attentivement les moyens à mettre en œuvre pour tirer parti des possibilités qu’offrent les PME de favoriser notamment la croissance inclusive, y compris l’adoption de politiques exemplaires qui s’avèrent efficaces dans d’autres pays.
Ce constat a trouvé un écho à la Conférence ministérielle sur les PME de 2018 au cours de laquelle des Ministres et des représentants de haut niveau de 55 pays membres et non membres de l’OCDE ont adopté la Déclaration ministérielle sur le renforcement des PME et de l’entrepreneuriat au service de la productivité et de la croissance inclusive (OECD, 2017[1]).
Dès lors, l’OCDE a intensifié ses travaux et leur a donné une nouvelle dimension afin de mieux comprendre dans quelle mesure le cadre de l’action publique peut influer sur les performances des PME et quels pourraient être les effets d’une amélioration des politiques publiques sur la durée, tout en tenant compte des situations et des réformes structurelles, de l’hétérogénéité de la population des PME et de la diversité des contributions que les PME apportent à la croissance inclusive.
Les travaux précédemment menés dans ce domaine constituent pour les pays une première étape dans l’observation de l’environnement économique et des performances des PME de leur pays à des fins de comparaisons internationales, et leur permettent de comparer l’efficacité des politiques publiques visant à favoriser le développement des PME et l’entrepreneuriat (OECD, 2017[2]). Cette nouvelle publication phare, qui paraîtra tous les deux ans, renforce le socle de données disponibles, élargit l’éventail des politiques examinées, et couvre un plus grand nombre de pays de l’OCDE et du G20.