Depuis la fin des années 80, le Canada a considérablement réduit le soutien à l’agriculture. Le soutien aux producteurs a baissé de moitié en pourcentage des recettes agricoles brutes entre la période 1986-88 et la période 2000-02, en grande partie du fait de l’arrêt du soutien des prix de marché (SPM) en faveur de l’industrie céréalière en 1995. Cette baisse s’est interrompue il y a quelques années, le soutien s’étant stabilisé durant la dernière décennie pour atteindre en moyenne 9.4 % des recettes agricoles brutes en 2020-22, en dessous de la moyenne OCDE.
Malgré les réductions antérieures, le SPM reste la principale forme de soutien aux producteurs, et cible tout particulièrement les secteurs du lait, de la volaille et des œufs. Ces produits bénéficient d’un système de gestion de l’offre faisant appel à des droits de douane, des quotas de production et des prix administrés qui permettent de maintenir les prix intérieurs au-dessus des prix internationaux. Dans la filière laitière, les transferts au titre d’un seul produit étaient particulièrement élevés en 2020-22, atteignant 32 % des recettes agricoles brutes. Le SPM moyen était moins important en 2022 qu’au cours des années précédentes, les prix à la frontière étant plus élevés que les prix intérieurs pour les œufs et la volaille, en raison de la grippe aviaire qui a touché les États-Unis.
Le Canada recourt également à des paiements fondés sur l’utilisation sans contraintes d’intrants variables, notamment les produits énergétiques. Combinées au SPM, ces mesures de soutien susceptibles de créer les distorsions les plus marquées représentaient 47 % des transferts bruts cumulés aux producteurs sur la période 2020-22, soit 4 % des recettes agricoles brutes. Les autres types de paiements budgétaires concernent principalement les outils de gestion des risques, qui ont joué un rôle plus important au cours des deux dernières années en raison de conditions météorologiques défavorables. Les autres catégories de paiements représentent une petite partie des revenus agricoles canadiens.
L’estimation du soutien aux services d’intérêt général (ESSG) équivalait à 3 % de la valeur de la production agricole en 2020-22, légèrement en deçà de la moyenne OCDE, et en baisse par rapport aux 6 % enregistrés au cours de la période 2000-02. Les dépenses consacrées aux systèmes d’inspection et de contrôle, ainsi qu’aux connaissances et à l’innovation agricoles représentaient dans chaque cas environ 40 % de l’ESSG au cours des dernières années. L’estimation du soutien total s’élevait à 0.4 % du produit intérieur brut en 2020-22.