En 2022, à la suite de l’agression militaire de grande ampleur menée par la Russie contre l’Ukraine, le soutien aux producteurs agricoles a connu de profondes transformations. Le 24 février 2022, l’Ukraine est entrée dans une période de loi martiale qui a entraîné une réorientation de la majeure partie du soutien public à l’agriculture au profit de la sécurité et de la défense. En conséquence, la quasi-totalité des programmes de soutien traditionnels a été suspendue en 2022, en dépit d’un certain nombre de nouvelles mesures visant à soutenir la production agricole pendant la guerre. Ces mesures comprenaient des allègements fiscaux, des procédures réglementaires simplifiées et un soutien financier temporaire sous la forme de subventions.
Depuis 2011, le soutien aux producteurs agricoles, mesuré par l’estimation du soutien aux producteurs (ESP), est resté proche de zéro, s’établissant en moyenne à -0.4 % des recettes agricoles brutes en 2020-22. L’ESP se compose principalement du soutien des prix du marché (SPM), qui est resté négatif pendant la majeure partie des deux dernières décennies, avec des prix moyens à la production inférieurs aux prix de référence internationaux. Du fait de mesures de protection douanières, les prix intérieurs du sucre et des produits carnés sont supérieurs aux prix de référence internationaux, tandis que l’avoine, le tournesol et le lait sont implicitement taxés. Le soutien budgétaire aux producteurs, dispensé principalement sous la forme d’un soutien au titre des intrants et d’avantages fiscaux pour des prêts à court terme et la formation de capital fixe, représente moins de 1 % des recettes agricoles brutes. Les mesures ukrainiennes les plus susceptibles de créer des distorsions de la production et des échanges, à savoir le SPM et les paiements au titre de l’utilisation d’intrants variables sans contraintes, représentent 85.2 % des transferts aux producteurs.
En moyenne, en 2020-22, le soutien aux services d’intérêt général (estimation du soutien aux services d’intérêt général, ESSG) a représenté 0.6 % de la production agricole en valeur, un chiffre faible comparé aux autres pays étudiés dans le présent rapport et en baisse par rapport à 2000-02 (1.3 %). La plus grande partie de ce soutien est destinée aux services d’inspection et de contrôle, ainsi qu’aux établissements d’enseignement agricole. Le soutien total au secteur en pourcentage du produit intérieur brut (PIB) a diminué entre 2000-02 et 2020-22, passant de 0.4 % à 0.1 %.