Aux États-Unis, le soutien aux producteurs agricoles a diminué en 2022, les programmes de paiements temporaires liés à la pandémie de COVID-19 ayant pris fin. Son niveau est inférieur à la moyenne OCDE depuis de nombreuses années : en 2020-22, il a représenté 9 % des recettes brutes en moyenne, ce qui marque un net recul par rapport aux 20 % enregistrés au milieu des années 1980 et au début des années 2000. Les réformes politiques entamées dans les années 1980 ont progressivement réduit le niveau de soutien et la place des aides fondées sur les prix dans la panoplie des moyens d’action utilisés. La part des transferts susceptibles d’entraîner les plus fortes distorsions s’est élevée à 15 % en 2020-22, ce qui est, là encore, inférieur à la moyenne OCDE et bien en deçà des valeurs maximales. Au cours de cette même période, les prix perçus par les agriculteurs n’ont dépassé les cours mondiaux que de 1 % en moyenne, contre 11 % en 2000-02. Cet écart s’explique surtout par le soutien des prix du marché (SPM) découlant du soutien aux frontières (notamment des contingents tarifaires) du sucre. Les prix à la production de la plupart des produits de base correspondent aux prix à la frontière, et la valeur des transferts budgétaires destinés à des produits de base spécifiques représente généralement moins de 10 % des recettes agricoles brutes correspondantes.
Alors que le SPM a diminué, le soutien budgétaire a augmenté, couvrant principalement la gestion des risques, l’assurance récolte et, plus récemment, l’indemnisation d’urgence. Du fait de sa nature contracyclique, le soutien budgétaire est lié aux fluctuations des prix du marché, de telle sorte que lorsque les prix des produits de base sont élevés (comme en 2012-13), les niveaux de soutien sont plus bas. Les prix intérieurs des produits de base ont de nouveau augmenté ces dernières années, ce qui a entraîné une baisse de l’aide globale malgré les dépenses supplémentaires consacrées aux programmes d’aide en cas de catastrophes liées à la sécheresse et à d’autres phénomènes exceptionnels.
Les programmes intérieurs d’aide alimentaire visant à soutenir la consommation représentent près de la moitié du soutien total que les États-Unis consacrent à leur agriculture. Les dépenses consacrées aux services d’intérêt général (Estimation du soutien aux services d'intérêt général, ESSG) ont représenté 2.6 % de la valeur de la production agricole en 2020-22, ce qui est moins que la moyenne OCDE (3.4 %). La composante la plus importante (30 %) concernait l’infrastructure institutionnelle de l’assurance récolte, devant le transfert de connaissances agricoles et la commercialisation et la promotion. Le soutien total à l’agriculture s’est établi à 0.5 % du produit intérieur brut (PIB).