Les revenus fluctuent dans le temps à mesure que les individus entrent sur le marché du travail, évoluent dans leur carrière, arrêtent parfois de travailler pour s’occuper de leurs enfants ou d’autres membres de leur famille, puis partent à la retraite. Mais ces changements ne sont pas tous prévisibles ni bienvenus. Une perte d’emploi inattendue, un temps de travail variable ou une maladie peuvent provoquer des chocs sur les revenus auxquels il est difficile de faire face. Dans les pays européens de l’OCDE, il est fréquent que les individus changent plusieurs fois par an de statut d’emploi, et pour la plupart, ces changements ne se traduisent pas par une progression pérenne des revenus. L’exposition à des fluctuations fréquentes des revenus est associée à du stress, de l’anxiété, une mauvaise santé et de moins bons résultats en termes de développement des enfants ; elle est d’autant plus problématique que l’instabilité des revenus touche principalement les personnes vulnérables face au risque de pauvreté, comme les chômeurs, les personnes sans sécurité de l’emploi ou celles qui vivent dans des ménages à revenu unique ou dans des ménages jeunes.
Un équilibre précaire ? Instabilité des revenus et insécurité économique en Europe (version abrégée)
1. Instabilité des revenus
Abstract
1.1. Pourquoi porter notre attention sur l’instabilité des revenus ?
La plupart des individus, sinon tous, verront leurs revenus évoluer à un moment ou à un autre de leur vie, un phénomène souvent qualifié d’« instabilité des revenus » dans les travaux publiés. L’instabilité des revenus survient lorsque les individus entrent sur le marché du travail, à mesure de leur évolution professionnelle, lorsqu’ils réduisent leur temps de travail pour s’occuper de leurs enfants ou quand ils partent à la retraite. Si certains de ces évènements sont prévisibles et peuvent avoir des effets positifs sur le revenu et le bien‑être global des individus, les baisses de revenus peuvent avoir des conséquences négatives. Les évènements imprévus comme la maladie, l’éclatement de la famille, la perte d’emploi ou la réduction non voulue du temps de travail peuvent entraver sensiblement l’aptitude des individus à préparer l’avenir et faire face à leurs obligations financières au quotidien. L’instabilité des revenus qui en résulte peut influer négativement sur le bien‑être individuel, notamment en accentuant les difficultés financières, en limitant l’accès aux ressources et aux opportunités, en nuisant à la santé, en renforçant le risque de pauvreté et en entravant la promotion sociale – voir la section 1.2 (Hill et al., 2013[1] ; Wolf et al., 2014[2] ; Hill et al., 2017[3] ; Morduch et Siwicki, 2017[4] ; Wolf et Morrissey, 2017[5]).
Les préoccupations relatives à l’instabilité des revenus se sont accentuées au lendemain de la crise financière mondiale et plus récemment avec la pandémie de COVID-19, alors qu’un grand nombre de personnes étaient confrontées à un risque accru de chômage et à une réduction de leur temps de travail. Dans les pays de l’OCDE, le taux de chômage est ainsi passé de 4.9 % en décembre 2019 à un pic de 8.8 % en avril 2020 au plus fort de la crise sanitaire liée au COVID-19 (OCDE, 2022[6]). Dans la plupart des pays de l’OCDE, le taux de chômage est retombé en deçà des niveaux constatés avant la pandémie, et les marchés du travail se tendent (OCDE, 2023[7]). Toutefois, le risque d’instabilité des revenus devrait persister compte tenu de perspectives de croissance moroses pour l’année à venir (OCDE, 2023[8]) et des signes d’accroissement de l’instabilité dans les économies européennes et de l’OCDE au cours des dernières décennies. En moyenne, les individus sont davantage exposés à l’instabilité, car les contractions de l’activité économique sont aujourd’hui plus fréquentes, alors que dans le même temps, le niveau de vie moyen n’a pas augmenté aussi rapidement, ce qui limite leur capacité à se constituer des réserves financières à utiliser en cas de besoin (Graphique 1.1).
Par ailleurs, les mégatendances (transformation numérique, mondialisation et vieillissement démographique) influent sur les marchés du travail de telle sorte que l’imprévisibilité des revenus pourrait s'intensifier (OCDE, 2019[9]). Par exemple, les personnes qui se situent dans les nouveaux secteurs du marché du travail, comme celui de l’économie à la demande, pourraient basculer dans une « zone grise », c’est-à-dire qu’elles ne sont ni des salariés ayant un temps et des conditions de travail fixes ni des travailleurs indépendants dotés d’un certain pouvoir de négociation (OCDE, s.d.[10]).
En dépit de la prise de conscience croissante des risques persistants (voire grandissants) d’instabilité des revenus sous l’effet des mégatendances, l’instabilité des revenus n’est pas bien suivie ni mesurée régulièrement dans les enquêtes réalisées auprès des ménages. Dans la plupart des pays de l’OCDE, on sait peu de choses sur l’ampleur des variations de l’emploi et des revenus sur des périodes plus courtes. Faute de données suffisantes, les études se concentrent souvent sur les variations annuelles des revenus, qui « lissent » en partie la volatilité des revenus et masquent donc les difficultés qu’il y a à vivre avec des revenus qui changent à intervalles plus fréquents. Les États‑Unis constituent la principale exception, car des données mensuelles sur les revenus y sont disponibles et quelques études ont examiné l’ampleur et les effets de l’instabilité infra-annuelle des revenus.
Ce chapitre élargit le périmètre des analyses antérieures en estimant les variations mensuelles des revenus (instabilité infra‑annuelle des revenus), ainsi que leurs fluctuations annuelles (instabilité interannuelle) dans les pays européens membres de l’OCDE. L’examen de l’instabilité infra-annuelle et interannuelle des revenus peut permettre de déterminer quelles sont les personnes les plus exposées au risque d’insécurité économique (c’est-à-dire celles qui n’ont pas les moyens de faire face aux chocs sur les revenus), étant donné que des variations fréquentes des revenus entraînent une exposition accrue à l’insécurité économique (chapitre 2), et d’élaborer des politiques pour remédier à ce fléau (chapitre 3). Le chapitre présente dans un premier temps une approche empirique de la mesure de l’instabilité des revenus (section 1.2), puis étudie l’ampleur de ce phénomène dans certains pays européens de l’OCDE (section 1.3). Il conclut en répertoriant les groupes les plus susceptibles d’être victimes de l’instabilité des revenus, qui les rend plus vulnérables face à l’insécurité économique (section 1.4).
1.2. Mesurer l’instabilité des revenus et comprendre ses effets sur le bien‑être individuel aujourd’hui et demain
La plus grande partie des travaux publiés sur l’instabilité se concentrent sur les variations annuelles du revenu aux États-Unis, et constatent que l’instabilité des revenus s’est accentuée depuis les années 70 – surtout pour les hommes et les ménages modestes (Moffitt et Gottschalk, 2010[11] ; Moffitt et Gottschalk, 2002[12] ; Hyslop, 2001[13] ; Haider, 2001[14] ; Heathcote, Storesletten et Violante, 2010[15] ; Moffitt et Gottschalk, 2012[16]), voir Annexe 1.A pour un examen détaillé des travaux déjà publiés. Plus récemment, certaines études américaines ont commencé à analyser les variations mensuelles des revenus, ce qui a permis de mieux comprendre l’instabilité des revenus à la fois au niveau des ménages et à l’échelle de la société dans son ensemble.
L’instabilité des revenus est rarement synonyme de hausse soutenue des revenus pour les ménages modestes ; par conséquent, il est encore plus compliqué pour les personnes à faible revenu de progresser le long de la distribution des revenus (« mobilité sociale intragénérationnelle »). L’instabilité infra‑annuelle est de fait associée à un creusement des inégalités de revenu. Aux États-Unis, entre les années 80 et 2008, l’augmentation de l’instabilité des revenus parmi les 10 % de ménages avec enfants les plus pauvres n’est pas allé de pair avec une augmentation de l’instabilité au sommet de la distribution des revenus. En fait, l’instabilité des revenus a reculé parmi les 10 % de ménages les plus riches, ce qui a multiplié par quatre « l’écart en termes d’instabilité » entre riches et pauvres (Morris et al., 2015[17]).
Les risques posés par l’instabilité infra-annuelle des revenus concernent en premier lieu le bien-être actuel et futur des familles modestes, qui sont plus exposées. Les familles modestes sont plus susceptibles de ne compter qu’une seule source de revenus, et lorsqu’elles en comptent deux, on constate que les deux apporteurs de revenu subissent souvent des variations de revenu au même moment (Hardy et Ziliak, 2013[18]). En outre, l’instabilité n’intervient pas de manière isolée en général, mais plutôt dans le cadre d’un « effet domino » où une forme d’instabilité (des revenus par exemple) précipite une instabilité dans d’autres domaines (garde des enfants ou logement notamment) (Sandstrom et Huerta, 2013[19]). Outre qu’il peut être extrêmement stressant, un tel effet domino peut contribuer à une mauvaise santé physique et mentale et empêcher les personnes de gérer leur situation financière et de préparer l’avenir.
À plus long terme, l’instabilité des revenus peut compromettre les perspectives et les opportunités économiques de la prochaine génération, notamment pour les personnes qui grandissent dans des familles modestes (et, partant, limiter la mobilité sociale intergénérationnelle). Les familles aux revenus faibles et instables peuvent avoir du mal à consacrer suffisamment de ressources à leurs enfants, par exemple parce qu’elles peinent à trouver des solutions de garde des enfants adaptées à leur situation qui change fréquemment ou qu’elles reportent les investissements dans l’éducation des enfants (Hill et al., 2013[1] ; Wolf et al., 2014[2] ; Carrillo et al., 2017[20] ; Wolf et Morrissey, 2017[5]). Le manque d’investissements réguliers dans l’éducation et l’exposition au stress des parents peuvent entraver la réussite scolaire des enfants, en particulier de ceux qui grandissent dans des familles aux revenus modestes. Le fait de grandir dans des familles aux revenus faibles et instables est associé à de mauvais résultats scolaires, des troubles de la santé mentale, des retards de développement cognitif et des suspensions, voire des expulsions, de l’école (Sandstrom et Huerta, 2013[19] ; Hill et al., 2013[1] ; Wolf et al., 2014[2] ; Wagmiller, 2015[21] ; Gennetian et al., 2015[22] ; Hardy et Ziliak, 2013[18] ; Hardy, 2014[23] ; Balestra et Ciani, 2022[24]). Or un faible niveau d’études se traduit à l’âge adulte par des liens ténus avec le marché du travail, avec de moindres possibilités économiques d’évoluer (Balestra et Ciani, 2022[24]). Même si les périodes d’instabilité vécues pendant l’enfance sont de courte durée, elles peuvent avoir des effets durables et néfastes sur les individus, qui peuvent être comparables à ceux provoqués par de longues périodes de pauvreté (ou par une pauvreté chronique) (Navarro, 2021[25] ; Wagmiller, 2015[21]).
Les travaux publiés quant aux effets de l’instabilité infra-annuelle des revenus sur le bien-être individuel, la mobilité sociale, les inégalités et la société portent essentiellement sur les États-Unis. Néanmoins, il existe quelques études sur l’instabilité des revenus dans les pays européens, qui reposent pour la plupart sur les variations annuelles du revenu1. Ces études mettent en évidence des tendances différentes en matière d’instabilité des revenus dernièrement : une hausse en Allemagne (Myck, Ochmann et Qari, 2011[26]) et en Italie (Menta, Wolff et D’ Ambrosio, 2021[27]), mais une baisse au Luxembourg (Sologon et Van Kerm, 2017[28]), en Espagne (Cervini-Plá et Ramos, 2011[29]) et au Royaume-Uni (Daly et Valletta, 2008[30] ; Ramos, 2003[31] ; Avram et al., 2021[32] ; Kalwij et Alessie, 2007[33] ; Cappellari et Jenkins, 2014[34]).
Même si les travaux sur l’instabilité infra-annuelle des revenus en dehors des États-Unis sont rares, il est possible d’étendre l’analyse aux pays européens en utilisant les informations mensuelles sur le statut d’emploi contenues dans les Statistiques de l’Union européenne sur le revenu et les conditions de vie (EU-SILC). Ces informations sont mises en correspondance avec diverses sources de revenus marchands dans l’EU‑SILC, comme les revenus du travail et les pensions privées (Encadré 1.1). Cette mise en correspondance peut rendre compte des variations du revenu imputables à des changements dans les modalités de travail, comme les entrées et les sorties du marché du travail, les transitions entre travail à temps plein et travail à temps partiel, la fin des études et la retraite. Cependant, comme les statistiques de l’UE‑SILC ne couvrent pas le revenu mensuel, il n’est pas possible de recenser l’ensemble des déterminants de l’instabilité infra-annuelle des revenus, y compris les hausses de salaire et les heures supplémentaires rémunérées, de sorte que les estimations sont probablement inférieures à la réalité. Par ailleurs, l’analyse est centrée sur les chocs liés à l’emploi et, à ce titre, n’examine que les ménages dont la composition est restée inchangée pendant la période de référence de 48 mois. Ce choix méthodologique est lui aussi susceptible d’aboutir à des estimations prudentes de l’instabilité des revenus, car il ne rend pas compte de l’instabilité des revenus qui résulte de l’éclatement de la famille ou d’autres évènements importants de la vie.
Encadré 1.1. Déterminer le revenu mensuel au moyen des statistiques de l’EU-SILC
Aucune série de données européenne ne recueille d’informations sur le revenu mensuel dans les différents pays, c’est pourquoi le présent rapport s’appuie sur une nouvelle méthode pour définir le revenu mensuel à partir des Statistiques de l’Union européenne sur le revenu et les conditions de vie (EU‑SILC). Cette enquête contient des informations sur le statut d’emploi des personnes au cours de chaque mois civil, qui sont utilisées pour estimer la variabilité du revenu sur une année et d’une année sur l’autre. L’enquête EU-SILC comprend une composante longitudinale, utilisée pour l’analyse de l’instabilité des revenus, dans laquelle les mêmes personnes sont interrogées pendant quatre ans, un quart des répondants étant remplacés par de nouveaux chaque année1. La période d’analyse est comprise entre 2013 et 20182.
Chaque mois au cours de la période de référence, les répondants sont invités à indiquer s’ils travaillent à temps plein ou à temps partiel et s’ils sont salariés ou travailleurs indépendants. En s’appuyant sur ces informations, le présent chapitre répartit les sources de revenus de la manière suivante pour chaque individu.
Les revenus d’emploi sont répartis entre les mois au cours desquels une personne indique travailler en tant que salarié ou en tant que travailleur indépendant. On attribue aux périodes d’emploi à temps partiel la moitié de la valeur du travail à temps plein. Dans les rares cas où les personnes perçoivent des revenus d’activité sans avoir indiqué occuper un emploi, on suppose que ces revenus proviennent d’une activité secondaire, et ils sont répartis de manière égale sur toute l’année.
Les pensions privées sont réparties en fonction des mois au cours desquels les individus indiquent être à la retraite ou au chômage. Si une personne qui occupe en permanence un emploi indique percevoir une pension privée, ce revenu est réparti sur 12 mois.
Les revenus du capital sont divisés de manière égale sur l’année entière, car ils sont généralement accumulés dans le cadre d’un investissement à long terme même si les rendements sont distribués à des moments précis.
Les transferts privés courants entre ménages (perçus ou payés) sont divisés par 12, car il s’agit de transferts réguliers comme les pensions alimentaires.
La consommation propre des ménages est divisée par 12, en l’absence d’informations justifiant une autre affectation, et dans la mesure où cette source de revenus est limitée et où les informations la concernant ne sont pas recueillies de la même manière dans tous les pays.
Ces sources de revenus sont ensuite additionnées puis agrégées au niveau des ménages pour créer une mesure du revenu marchand, qui est utilisée pour analyser l’instabilité des revenus. Les ménages sont pris en compte dans l’analyse si la personne de référence est âgée de 18 à 59 ans, sous réserve que la composition du ménage reste inchangée sur l’ensemble de la période de 48 mois. Par ailleurs, certaines prestations et allocations publiques sont incluses dans le chapitre 3 pour analyser le rôle joué par les systèmes de protection sociale dans la lutte contre l’instabilité des revenus. Pour évaluer les systèmes de protection sociale, les prestations sociales sont ajoutées aux revenus marchands selon les modalités suivantes :
les allocations de chômage sont réparties en fonction des mois pendant lesquels les personnes déclarent être au chômage ou en dehors du marché du travail (si elles ne sont pas au chômage). Si les personnes déclarent travailler chaque mois, on suppose qu’elles ont connu un épisode de chômage court et les allocations sont réparties sur 12 mois ;
les pensions de vieillesse sont réparties de la même manière que les pensions privées ;
les allocations liées à l’éducation sont affectées aux mois pendant lesquels les personnes déclarent être étudiantes, ou sont divisées par 12 si la personne concernée n’a pas été étudiante au cours de l’année écoulée.
1. L’analyse couvre des périodes de 48 mois comprises entre 2013 et 2018. Ces périodes ont été choisies car elles correspondent à la troisième vague de l’enquête sur les finances et la consommation des ménages (HFCS), qui étaye l’analyse de l’insécurité économique présentée au chapitre 2. Par ailleurs, l’utilisation de données collectées avant la pandémie de COVID-19 devrait donner une meilleure indication des niveaux structurels d’instabilité des revenus à long terme par rapport aux données recueillies pendant ou immédiatement après la pandémie.
2. L’un des risques liés à l’utilisation de données longitudinales est que les répondants sortent de l’enquête avant la fin de la période de référence de 48 mois. Cela peut fausser les résultats si certains types de personnes sont plus/moins susceptibles d’abandonner l’enquête (c’est-à-dire si les sorties ne sont pas le fruit du hasard). Eurostat (Jenkins et Van Kerm, 2017[35]) a étudié les sorties de l’enquête EU-SILC et constaté qu’elles concernent plus particulièrement les pauvres, les jeunes et les chômeurs. Aux fins du présent rapport, les taux d’abandon plus élevés observés parmi ces groupes pourraient déboucher sur des estimations prudentes, étant donné qu’ils sont vraisemblablement exposés à une instabilité des revenus supérieure à la moyenne.
Le présent rapport s’appuie essentiellement sur le revenu marchand équivalent des ménages pour mesurer l’instabilité des revenus, auquel on ajoute les sources de revenu non marchand pour évaluer (en partie) le rôle joué par les systèmes de protection sociale afin d’atténuer cette instabilité (voir le chapitre 3). Comme indiqué dans l’Encadré 1.1, les allocations de chômage, les pensions de vieillesse et les allocations d’éducation sont distribuées chaque mois en fonction du statut d’emploi individuel. Néanmoins, une analyse complète des autres prestations et impôts est impossible, étant donné qu’un grand nombre d’impôts et de prestations sociales contenues dans les statistiques de l’EU‑SILC ne sont pas étroitement liés à l’emploi, et que certains ne peuvent pas facilement être répartis sur une année car il peut être difficile de déterminer à quel moment ils ont été perçus par les ménages. Il s’agit notamment des allocations pour enfant à charge, des crédits d’impôt et des pensions d’invalidité.
Pour autant, l’enquête EU-SILC permet d’examiner divers aspects de l’instabilité des revenus au niveau des ménages. Pour la mesurer, le chapitre estime la variation des revenus sur la période de référence de 48 mois au moyen du carré du coefficient de variation2. Cette méthode permet de mesurer l’instabilité des revenus en fonction de la variation des revenus d’un mois sur l’autre (variation infra‑annuelle) et d’une année sur l’autre (variation interannuelle).
Ces mesures permettent d’analyser l’ampleur de la mobilité ascendante des revenus des ménages, ce qui est important pour évaluer la mobilité sociale. Les ménages en mobilité ascendante sont définis comme ceux dont le revenu a augmenté d’au moins 25 % sur une période de 48 mois, dont le revenu n’a pas fortement baissé (de plus de 25 %) sur un mois, et dont le revenu n’a connu que deux légères baisses (de moins de 25 %) au maximum sur un mois. Les ménages qui ne correspondent pas à cette définition soit ont enregistré une mobilité descendante de leurs revenus (en d’autres termes, ont vu leurs revenus baisser) soit ont connu une volatilité de leurs revenus, qui ont varié au fil du temps sans qu’une réelle tendance ne se dégage3. Dans ce chapitre, les tendances sont évaluées au niveau des ménages et une moyenne est établie pour l’ensemble des ménages afin d’estimer la contribution de la mobilité ascendante à l’instabilité globale des revenus dans chaque pays4.
1.3. Les variations infra-annuelles des revenus sont fréquentes dans les pays européens de l’OCDE
Les changements de statut au regard de l’emploi, qui sont souvent à l’origine de l’instabilité des revenus, étaient déjà fréquents avant la crise du COVID‑19. Au cours de la période qui a précédé la pandémie, près d’une personne sur dix âgée de 18 à 59 ans (la population dite d’âge très actif)5 changeait de statut d’emploi au moins une fois par an. Les changements temporaires – c’est-à-dire de moins d’un an – étaient également fréquents, puisqu’un tiers des personnes d’âge actif qui changeaient de statut d’emploi le faisaient plusieurs fois par an. Compte tenu de la probabilité élevée de connaître des changements temporaires de statut d’emploi ou d’y être exposé(e), il n’est pas surprenant que les variations infra‑annuelles des revenus contribuent de manière significative à l’instabilité totale des revenus marchands.
En moyenne dans les pays européens de l’OCDE, les variations mensuelles des revenus représentent environ deux cinquièmes de l’instabilité totale (mesurée par la somme de l’instabilité infra-annuelle et de l’instabilité interannuelle des revenus marchands des ménages). Néanmoins, l’ampleur de l’instabilité infra-annuelle des revenus varie d’un pays à l’autre (Graphique 1.2). Ainsi, les pays où l’instabilité totale est supérieure à la moyenne (Belgique, Grèce, Irlande et Royaume-Uni) affichent tous des niveaux comparables d’instabilité interannuelle (axe des abscisses), même si le Royaume-Uni se distingue par une instabilité infra-annuelle beaucoup plus marquée (axe des ordonnées). De même, deux pays où l’instabilité totale est faible (Norvège et Tchéquie) affichent de faibles niveaux d’instabilité infra-annuelle, mais diffèrent en termes d’instabilité interannuelle.
L’instabilité des revenus n’est pas nécessairement préjudiciable aux ménages. Au fil du temps, les personnes peuvent connaître une mobilité ascendante – notamment du fait de l’évolution de leur carrière, de leur expérience professionnelle et de leur ancienneté – qui a des retombées positives sur le bien-être. Par ailleurs, les périodes de reprise économique peuvent améliorer la mobilité ascendante des revenus (Encadré 1.2). Toutefois, dans les pays européens de l’OCDE, un cinquième seulement des individus vivant dans des ménages d’âge actif ont connu une mobilité ascendante de leurs revenus au cours de la période de référence de 48 mois, telle que définie dans ce chapitre. Par conséquent, la mobilité ascendante contribue peu à l’instabilité totale des revenus dans la plupart des pays européens de l’OCDE – même si sa contribution est notable en République slovaque (où un tiers de l’instabilité totale provient de la mobilité ascendante), ainsi qu’en Irlande, en Lettonie, au Portugal et en Tchéquie (avec une contribution d’un quart environ dans ces pays (Graphique 1.4).
Encadré 1.2. Les périodes de reprise économique sont propices à la mobilité ascendante des revenus
L’expérience de nombreux pays européens de l’OCDE pendant et après la crise financière mondiale met en évidence le potentiel favorable à la mobilité ascendante des revenus. Pendant la crise financière mondiale, l’instabilité des revenus s’est intensifiée avant de revenir ensuite s’établir à son niveau d’avant la crise dans presque tous les pays européens de l’OCDE. À mesure que les économies se redressaient et que le chômage reculait, les revenus augmentaient et la proportion de personnes connaissant un épisode de pauvreté (de deux mois au moins) diminuait dans de nombreux pays.
Parallèlement, la fréquence la mobilité ascendante s’est accrue. Alors qu’elle contribuait à hauteur de 10 % à l’instabilité totale des revenus en 2009, ce chiffre est passé à 15 % en 2017 dans les pays européens de l’OCDE (Graphique 1.3). L’accroissement de la mobilité ascendante des revenus était relativement soutenu et durable au Portugal et en Espagne, et clairement lié à la reprise économique, à mesure que ces pays en terminaient avec l’intensification de l’instabilité des revenus enregistrée dans les années qui ont suivi la crise financière mondiale sous l’effet de l’explosion du chômage. Pour d’autres pays, comme le Royaume-Uni, la mobilité ascendante des revenus a connu une hausse temporaire pendant la phase de reprise, après quoi elle a rejoint son niveau d’avant la crise financière mondiale.
En dépit de l’évolution positive de la mobilité ascendante des revenus dans les pays européens de l’OCDE en moyenne, elle ne représente toujours qu’une faible proportion de l’instabilité des revenus dix ans après la crise financière mondiale. Par ailleurs, une part croissante de la population a connu une pauvreté chronique (c’est-à-dire pendant au moins trois des quatre dernières années) pendant la reprise économique. En moyenne, la pauvreté chronique dans les pays européens de l’OCDE s’élevait à 11 % environ au début de la crise financière mondiale, et elle est passée à 14 % dix ans plus tard. En Espagne, au Royaume-Uni, en Italie et au Luxembourg, la pauvreté épisodique s’est accrue, de même que la pauvreté chronique.
Au vu de ces résultats, il semble que la reprise économique peut contribuer à sortir les individus de la pauvreté et encourager la mobilité ascendante, mais l’action publique a un rôle à jouer pour veiller à ce que les avantages tirés de la reprise profitent au plus grand nombre. Outre les mesures de soutien financier aux groupes vulnérables et défavorisés, les pouvoirs publics doivent concevoir des ensembles de mesures qui permettent de « reconstruire en mieux » en investissant dans des opportunités rentables à long terme (OCDE, 2020[36] ; 2022[6]). Différentes pistes d’action sont étudiées dans le chapitre 3.
Par ailleurs, la mobilité ascendante n’est pas répartie de manière égale le long de la distribution des revenus. Les personnes qui se situent dans le quintile inférieur de la distribution des revenus et qui progressent pour atteindre des quintiles supérieurs à la fin de la période de référence de 48 mois sont les plus susceptibles de connaître une mobilité ascendante. Celle-ci est aussi relativement élevée pour les personnes qui restent dans le quintile inférieur tout au long de la période de 48 mois, mais elle est insuffisante pour les faire entrer dans un quintile plus élevé. Par ailleurs, les personnes qui restent dans le quintile inférieur sont beaucoup plus susceptibles d’avoir des revenus en baisse ou qui fluctuent que de voir leurs revenus augmenter ; de fait, c’est dans ce quintile que l’instabilité des revenus est la plus prononcée (Graphique 1.5, partie A). L’instabilité totale diminue le long de la distribution des revenus, même si les personnes qui voient leurs revenus diminuer après 48 mois sont davantage exposées à l’instabilité que celles qui restent dans leur quintile ou qui passent dans un quintile supérieur. Dans l’ensemble, ces dynamiques contribuent à accentuer les inégalités de revenus et à freiner la mobilité sociale ascendante, dans la mesure où les personnes aux revenus modestes voient leurs revenus diminuer ou fluctuer de manière irrégulière, tandis que les personnes plus aisées sont en grande partie épargnées. D'une manière générale, les pays où les inégalités de revenu sont plus marquées (telles que mesurées par l’indice de Gini) affichent une plus grande instabilité des revenus, même si celle-ci varie entre les pays aux niveaux d’inégalités comparables – surtout pour les pays très inégalitaires (Graphique 1.5, partie B)6. Par exemple, le Royaume-Uni se distingue par une instabilité des revenus nettement plus élevée que d’autres pays comparables où les inégalités de revenus sont marquées, comme l’Irlande. Les différences sont moins prononcées entre les pays peu inégalitaires, puisque l’instabilité des revenus y est généralement faible.
1.4. Instabilité des revenus : la situation des groupes à risque
Les personnes dont les caractéristiques sont corrélées à un faible niveau de revenu sont très susceptibles d’avoir des revenus instables, comme les chômeurs ou les travailleurs précaires (sans contrat ou avec un contrat temporaire, par exemple) (Graphique 1.6). Les chômeurs sont ceux qui connaissent la plus grande instabilité infra-annuelle en termes absolus, et en proportion de l’instabilité totale. Le taux de chômage des femmes est supérieur de 0.7 point de pourcentage à celui des hommes, ce qui indique qu’elles sont plus susceptibles d’avoir des revenus instables. En outre, les chômeurs connaissent de fréquentes variations de revenu, deux tiers environ de l’instabilité totale de leurs revenus étant le résultat de variations infra-annuelles.
Les taux élevés de pauvreté chronique, définie comme le fait de passer au moins 36 mois sur 48 en dessous du seuil de pauvreté monétaire de l’OCDE, coïncident avec une forte instabilité des revenus des chômeurs. Les travailleurs précaires affichent en revanche les taux les plus élevés de pauvreté épisodique (période comprise entre 2 et 11 mois). Ces effets liés à l’emploi contribuent à l’instabilité dans la plupart des pays européens de l’OCDE, étant donné que les pays où le taux d’emploi est plus élevé et le taux d’emploi précaire plus faible enregistrent généralement des niveaux moindres d’instabilité, et inversement (Encadré 1.2).
Les ménages à revenu unique, qui ne bénéficient pas de la sécurité d’une deuxième source de revenu, sont aussi plus exposés à l’instabilité des revenus et à la pauvreté chronique que les ménages comptant deux apporteurs de revenu. Les femmes sont plus susceptibles que les hommes d’être à la tête d’un ménage à revenu unique, puisqu’elles sont majoritaires parmi les parents isolés et qu’elles connaissent généralement davantage de perturbations au cours de leur carrière, par exemple lorsqu’elles quittent le marché du travail ou qu’elles passent d’un emploi à temps plein à un emploi à temps partiel pour s’occuper des enfants ou d’autres membres de leur famille (OCDE, 2018[37]).
Les personnes ayant un faible niveau d’études et les ménages jeunes dont le principal apporteur de revenu a moins de 35 ans sont aussi plus exposés au risque d’instabilité des revenus que les ménages plus âgés et plus instruits. La plus forte instabilité des revenus chez les ménages jeunes s’explique en partie par leur entrée récente sur le marché du travail, la progression de carrière étant plus rapide à ce moment-là. En effet, la mobilité ascendante des revenus représente environ la moitié de l’instabilité totale de leurs revenus. L’instabilité des revenus n’est toutefois pas unanimement positive chez les ménages jeunes. Quand ces derniers vivent une baisse de revenus, ils sont plus susceptibles de connaître la pauvreté que les ménages plus âgés affichant une dynamique de revenu similaire.7
Encadré 1.3. Les facteurs liés à l’emploi influencent considérablement l’instabilité des revenus dans la plupart des pays
Les effets de la composition de la famille, de l’emploi et du niveau d’études sur l’instabilité des revenus varient selon les pays, même si de grandes similitudes se dégagent (Graphique 1.8). Dans les pays d’Europe du Sud et en Irlande, les taux plus élevés du chômage contribuent à des niveaux accrus d’instabilité, tandis que la plus grande taille des familles vient en partie compenser ce phénomène. En outre, les parts plus importantes de travailleurs indépendants et de travailleurs précaires contribuent de façon non négligeable à l’instabilité en Italie, au Portugal, en Grèce et en Espagne.
En revanche, le fait que la Suisse, la Norvège, le Luxembourg, l’Allemagne et l’Autriche offrent de bonnes perspectives d’emploi réduit l’ampleur de l’instabilité dans ces pays ; l’instabilité y est donc principalement déterminée par la composition de la famille, en particulier les ménages de petite taille et les ménages à revenu unique. Néanmoins, les taux d’emploi élevés compensent largement les effets de la composition de la famille sur l’instabilité des revenus, ce qui fait que l’instabilité totale des revenus est inférieure à la moyenne dans ces pays.
Toutefois, les facteurs liés à l’emploi, au niveau d’études et à la famille n’expliquent pas l'intégralité (ni même l’essentiel) de l’instabilité observée dans tous les pays européens de l’OCDE. Dans plusieurs pays, l’instabilité est plutôt due en grande partie à d’autres facteurs contextuels et institutionnels, tels que la force de la négociation collective et de la législation sur la protection de l’emploi. En Estonie, en Irlande et au Royaume-Uni, ces facteurs contextuels et institutionnels plus vastes accentuent le niveau d’instabilité, tandis qu'ils l’atténuent dans certains pays du sud de l’Europe (Grèce, Italie et Portugal). L’importance et la conception des facteurs institutionnels sont examinées au chapitre 3.
Dans les pays où l’instabilité des revenus est très répandue, la pauvreté ne se limite pas aux groupes les plus vulnérables, comme les chômeurs. Près d’un tiers des membres de ménages d’âge actif ont connu des baisses de revenu si importantes que leur revenu marchand est passé sous le seuil de pauvreté pendant au moins une partie de l’année (Graphique 1.8)8. Parmi eux, 43 % étaient en situation de pauvreté chronique (au moins trois années de pauvreté sur la période d’analyse de quatre ans ; barres bleu foncé dans le Graphique 1.8), 31 % ont connu la pauvreté pendant 12 à 35 mois (barres bleu clair), et les 26 % restants (barres bleu moyen) ont connu de courtes périodes de baisse de revenu. La pauvreté épisodique représentait un cinquième de l’ensemble des situations de pauvreté en Italie et au Royaume-Uni, et jusqu’à un tiers en Autriche et près de la moitié en Suisse. Ces résultats sont cohérents avec les conclusions de travaux américains sur la pauvreté qui ont révélé que l’image traditionnelle de la pauvreté comme une situation persistante n’était pas vraie pour la plupart des individus (Morduch et Siwicki, 2017[4])9. La fréquence et les effets de la pauvreté épisodique ont par conséquent des implications pour l’action des pouvoirs publics (chapitre 3).
Si ces résultats indiquent que les groupes vulnérables et défavorisés sont particulièrement exposés à l’instabilité des revenus et à la pauvreté, ils ne renseignent pas sur la capacité des individus à s’en sortir. Certains ménages seront peut-être moins vulnérables aux chocs sur les revenus parce qu’ils peuvent puiser dans leur épargne, contracter des prêts, réduire leurs dépenses non-essentielles et/ou compter sur leurs amis et leur famille pour les soutenir. Le chapitre suivant examine dans quelle mesure les réserves financières des ménages sont suffisantes pour leur permettre de faire face à l’instabilité de leurs revenus, avant d’évaluer l’insécurité économique en tant que point d’intersection entre la vulnérabilité des ménages et le risque d’instabilité des revenus auquel ils sont confrontés.
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Annexe 1.A. Travaux de recherche sur l’instabilité des revenus
Tableau d’annexe 1.A.1. Études sur l’instabilité des revenus
Étude |
Pays |
Données |
Méthode |
Principaux résultats |
---|---|---|---|---|
Méthodes de décomposition des composantes permanentes et transitoires |
||||
Gottschalk et al. (1994[38]) |
États-Unis |
Panel Study of Income Dynamics (PSID) ; 1970-1987 ; hommes blancs chefs de famille âgés de 20 à 59 ans ; revenus du travail |
Méthode de calcul des moyennes sur fenêtre en fonction des variations annuelles avec effet permanent de la racine unitaire et effet transitoire du modèle ARMA |
Augmentation (composantes à la fois permanentes et transitoires) de la volatilité des revenus du travail entre les années 1970 et 1980 |
Moffitt et Gottschalk (2010[11]) |
États-Unis |
PSID ; 1970-1987 ; hommes blancs chefs de famille âgés de 20 à 59 ans ; revenus du travail |
Modèle à erreurs composées en fonction des variations annuelles |
Augmentation (composantes à la fois permanentes et transitoires) de la volatilité des revenus du travail entre les années 1970 et 1980 |
Gittleman et Joyce (1999[39]) |
États-Unis |
PSID ; 1968-1991 ; familles ; revenu brut équivalent |
Méthode de calcul des moyennes sur fenêtre en fonction des variations annuelles |
Augmentation de la volatilité des revenus |
Haider (2001[14]) |
États-Unis |
PSID ; 1967-1991 ; hommes blancs chefs de famille âgés de 25 à 60 ans ; revenus du travail |
Modèle à erreurs composées en fonction des variations annuelles avec composante de croissance hétérogène |
Augmentation de la volatilité des revenus du travail entre le début des années 1970 et la fin des années 1980 |
Hyslop (2001[13]) |
États-Unis |
PSID ; 1979-1985 ; hommes et femmes âgés de 18 à 60 ans ; revenus du travail |
Modèle à erreurs composées en fonction des variations annuelles permettant de corréler les composantes permanentes et transitoires du mari et de la femme |
Augmentation de la volatilité des revenus du travail dans les années 1980 |
Moffitt et Gottschalk (2002[12]) |
États-Unis |
PSID ; 1970-1996 ; hommes chefs de famille ; 20-59 ans ; salaires et traitements |
Modèle à erreurs composées en fonction des variations annuelles |
Augmentation de la volatilité des revenus du travail au début des années 1980 et au début des années 1990 |
Baker et Solon (2003[40]) |
Canada |
Registres d’impôt sur le revenu ; 1976-1992 ; hommes ; revenus du travail |
Modèle à erreurs composées en fonction des variations annuelles |
L’accroissement des inégalités de revenu traduit un creusement des inégalités à long terme et une hausse de l’instabilité des revenus |
Ramos (2003[31]) |
Royaume- Uni |
British Household Panel Study (BHPS) 1991-1999 ; revenus du travail des hommes |
Modèle à erreurs composées en fonction des variations annuelles |
Accroissement de la dispersion des revenus du travail. Dans les années 1990, la composante persistante a joué un rôle plus important. Ensuite, la dispersion des revenus du travail est devenue plus transitoire et moins persistante. |
Kalwij et Alessie (2007[33]) |
Royaume- Uni |
New Earnings Survey (NES) ; 1975-2001 ; hommes ; revenus du travail |
Modèle à erreurs composées en fonction des variations annuelles |
Forte augmentation des inégalités salariales transitoires |
Keys (2008[41]) |
États-Unis |
PSID ; 1970-2000 ; hommes et femmes chefs de famille et familles ; revenus du travail et revenus des ménages |
Méthode de calcul des moyennes sur fenêtre en fonction des variations annuelles |
Augmentation de la volatilité des revenus des ménages et des revenus du travail des hommes entre 1970 et 1990, puis stabilisation dans les années 2000. La variance permanente pour les femmes cheffes de famille a diminué et la variance transitoire a augmenté. |
Daly et Valleta (2008[30]) |
États-Unis, Allemagne et Royaume-Uni |
Cross-National Equivalent Files (CNEF) ; 1979-1996 pour les États-Unis, 1983-1997 pour l’Allemagne et 1990-1997 pour le Royaume-Uni ; hommes chefs de famille âgés de 25 et 61 ans ; revenus du travail |
Méthode de calcul des moyennes sur fenêtre en fonction des variations annuelles et modèle à erreurs composées |
Malgré les différences observées entre ces pays en termes d’inégalités transversales globales, la composante persistante des inégalités de revenu était similaire dans les années 1990 |
Gottschalk et Moffitt (2009[42]) |
États-Unis |
PSID ;1974-2000 hommes actifs, 30-59 ans. revenus du travail, revenus des ménages |
Méthode de calcul des moyennes sur fenêtre et méthode fondée sur les points de pourcentage en fonction des variations annuelles |
La variance transitoire pour les hommes a augmenté à partir des années 1970 jusqu’à la fin des années 1980 |
Heathcote et al. (2010[15]) |
États-Unis |
PSID ; 1967-2006 ; chef(fe)s de famille et conjoint(e)s ; revenus du travail |
Modèle à erreurs composées en fonction des variations annuelles avec racine unitaire dans la composante permanente |
Augmentation de la volatilité des revenus |
Cervivni-Plá et Ramos (2011[29]) |
Espagne |
Panel communautaire des ménages ; 1993-2000 ; hommes âgés de 21-61 ans ; revenus du travail |
Modèle à erreurs composées en fonction des revenus annuels du travail |
Diminution de l’instabilité des revenus |
Myck, Ochmann et Qari (2011[26]) |
Allemagne |
Données de l’enquête microéconomique allemande SOEP ; 1994-2001 ; salaires des hommes |
Modèle à erreurs composées en fonction des salaires annuels |
Augmentation des inégalités transversales due à une composante transitoire |
Moffitt et Gottschalk (2012[16]) |
États-Unis |
PSID ; 1970-2005 ; hommes chefs de famille ; revenus du travail |
Modèle à erreurs composées avec méthode de calcul des moyennes sur fenêtre et méthode non paramétrique en fonction des variations annuelles |
La variance transitoire a augmenté entre les années 1970 et le milieu des années 1980, puis est restée à ce niveau jusqu’en 2005 |
DeBacker et al. (2012[43]) |
États-Unis |
Données W-2 sur les hommes premiers ou deuxièmes apporteurs de revenu fusionnées avec les données des déclarations d’impôt de l’IRS ; 1987-2009 ; revenus du travail et revenus des ménages |
Deux méthodes de calcul des moyennes sur fenêtre et modèle à erreurs composées |
La variance permanente des revenus du travail des hommes a augmenté mais la composante transitoire était stable. La variance transitoire des revenus des ménages a augmenté |
Jensen et Shore (2015[44]) |
États-Unis |
PSID ; 1968-2009 ; hommes chefs de famille ; revenus du travail |
Modèle à erreurs composées avec effet permanent évolutif et effet transitoire corrélé qui rend compte de l’hétérogénéité des variances permanentes et transitoires en fonction des variations annuelles |
Les variances n’ont pas augmenté pour la majeure partie de la population mais ont fortement augmenté pour les individus qui affichaient auparavant des niveaux élevés de volatilité |
Sologon et Van Kerm (2017[28]) |
Luxembourg |
Données administratives ; 1988-2009 ; hommes âgés de 20 à 57 ans ; revenu d’activité |
Méthode de calcul des moyennes sur fenêtre |
Baisse de l’instabilité des revenus du travail |
Hryshko et al. (2017[45]) |
États-Unis |
Couples mariés dans les données corrélées SSA-SIPP ; 1987-2009 ; revenus du travail |
Méthode de calcul des moyennes sur fenêtre en fonction des variations annuelles |
La volatilité des revenus des maris a diminué entre 1980 et 2000, puis augmenté. La volatilité des revenus des couples a diminué |
Méthodes d’agrégation ou méthodes non paramétriques |
||||
Dynarski et Gruber (1997[46]) |
États-Unis |
PSID ; 1970-1991 ; hommes chefs de famille ; revenus du travail |
Variance des résidus d’une régression des revenus en différences premières |
Augmentation de la stabilité des revenus (contracyclique) |
Van Kerm, (2004[47]) |
16 pays de l’UE (dont la Pologne et la Hongrie, qui n’étaient pas encore membres dans les années 1990) |
Consortium of Household Panels for European Socio-Economic Research (CHER) Ménages aux revenus positifs. Années 1990 revenus des ménages |
Variation du logarithme naturel et valeur absolue de la variation du logarithme du revenu (Classements par centile) |
Forte volatilité des revenus dans les pays d’Europe méridionale et centrale, suivis de l’Irlande et du Royaume-Uni dans les années 1990 |
Hills, McKnight et Smithies (2006[48]) |
Royaume-Uni |
Enquête recueillant des données sur le revenu hebdomadaire de 93 ménages au cours de l’exercice budgétaire 2003-04 |
Écart-type et coefficient de variation du revenu hebdomadaire |
Augmentation de la variation du revenu mensuel sans tendance claire |
Bania et Leete (2009[49]) |
États-Unis |
Survey of Income and Program Participation (SIPP) ; ménages ; panels 1991-1992 et 2001 |
Coefficient de variation des revenus mensuels des ménages sur 12 mois |
Accroissement de la volatilité des revenus, en particulier pour les ménages à faible revenu |
Sabelhaus et Song (2010[50]) |
États-Unis |
Social Security ; 1980-2005 ; individus ; revenus du travail |
La variance permanente a mis en évidence une évolution de la variance de la variation du logarithme des revenus par durée du retard |
La volatilité des revenus a diminué |
OCDE (2011[51]) |
Pays de l'OCDE |
Données de panel ; travailleurs âgés de 25 à 59 ans. Milieu des années 2000 ; revenus du travail |
Augmentation de 20 % ou diminution de 20 % des revenus bruts annuels du travail en termes réels |
Les pays nordiques et les Pays-Bas affichent un niveau de volatilité des revenus moins élevé que les pays d’Europe orientale, l’Espagne, le Portugal, l’Autriche et la Corée |
Rohde, Tang et Rao (2011[52]) |
Allemagne, États-Unis et Royaume-Uni |
CNEF ; 1991-2005 ; revenus des ménages |
Écart-type de la variation sur deux ans du pourcentage d’écart |
Le Royaume-Uni affichait le niveau le plus élevé d’insécurité des revenus, suivi de l’Allemagne et des États-Unis, selon des calculs basés sur les revenus des membres du ménage avant impôts. Avec des calculs fondés sur les revenus des ménages après impôts et transferts, le niveau estimé d’insécurité des revenus était le plus élevé aux États-Unis, suivis du Royaume-Uni et de l’Allemagne |
Shin et Solon (2011[53]) |
États-Unis |
PSID ; homme chef de famille âgé de 25 à 59 ans ; 1969-2004 ; revenus du travail |
Mesures de l’écart-type d’une année sur l’autre |
La volatilité des revenus du travail des hommes s’est accrue dans les années 1970, sans dégager de tendance claire par la suite |
Ziliak, Hardy et Bollinger (2011[54]) |
États-Unis |
Current Population Survey (CPS) ; Individus âgés de 16 à 60 ans ; 1973-2009 salaires et revenus |
Écart-type de la variation du pourcentage d’écart |
La volatilité des revenus des hommes s’est accrue du début des années 1970 au milieu des années 1980, et s’établissait au même niveau en 2009 ; la volatilité des revenus des femmes a diminué |
Dahl et al. (2011[55]) |
États-Unis |
Social Security ; 1984-2005 ; individus ; revenus du travail |
Dispersion des variations de l’écart de revenu supérieure à 50 pour cent d’une année sur l’autre |
Baisse de la volatilité à la fin des années 1980, puis jusqu’en 2005 |
Amuedo-Dorantes et Pozo (2011[56]) |
Mexique |
Encuesta Nacional de Ingresos y Gastos de los Hogares ; 2000-2008 ; ménages ; revenu |
Écart type de la variation mensuelle en pourcentage des flux de revenus |
Il semble que les ménages dirigés par une femme et les ménages de grande taille soient plus susceptibles de connaître une instabilité accrue des revenus, de même que les ménages des zones rurales |
Dynan et al. (2012[57]) |
États-Unis |
PSID ; hommes et femmes chefs de famille, et conjoints ; ménages ; 1967-2008 ; revenus du travail |
Écart-type de la variation sur deux ans du pourcentage d’écart |
Augmentation de la volatilité tout au long des années 1970, 1980 et 1990. Les revenus du travail des ménages et les paiements de transfert sont devenus plus instables au fil du temps |
Celik et al. (2012[58]) |
États-Unis |
Longitudinal Employer-Household Dynamics (données sur les salaires LEHD - UI) dans 12 États ; 1992-2008 ; les revenus des hommes sont comparés au CPS, au SIPP et au PSID |
Écart-type de la variation des résidus du logarithme des revenus |
La base de données LEHD montre que la volatilité a peu ou pas évolué sur l’ensemble de la période ; le PSID et le CPS montrent une hausse de la volatilité entre les années 1970 et 1980, puis une baisse et une hausse au début des années 2000 ; le SIPP montre une baisse entre 1984 et 2006 |
DeBacker et al. (2012[43]) |
États-Unis |
Fusion des déclarations de revenus avec les données W-2 sur les hommes premiers ou deuxièmes apporteurs de revenu ; 1987-2009 ; revenus du travail |
Écart-type de la variation en pourcentage des revenus à un an et à deux ans |
Aucune tendance claire ne se dégage concernant la volatilité des revenus |
Hardy et Ziliak (2013[18]) |
États-Unis |
Données corrélées du CPS, 1980-2009 ; revenu des ménages |
Variance de la variation du pourcentage d’écart |
La volatilité a doublé sur l’ensemble de la période, surtout parmi les hauts revenus |
Cappellari et Jenkins (2014[34]) |
Royaume-Uni |
BHPS Individus âgés de 16 à 59 ans (travailleurs indépendants non pris en compte) 1992-2008 Revenus |
Écart-type de la variation sur deux ans du pourcentage d’écart |
Baisse de la volatilité du marché du travail |
Hannagan et Morduch (2015[59]) |
États-Unis |
Journaux financiers des États-Unis ; revenus et dépenses |
Coefficient moyen de variation des revenus mensuels |
Forte volatilité des revenus et des dépenses sur une année. Les ménages les plus pauvres sont confrontés à une plus grande volatilité et les familles les plus aisées connaissent des fluctuations importantes |
Edwards (2015[60]) |
États-Unis |
SIPP Individus ; de janvier 2009 à décembre 2012 ; revenus |
Variation du pourcentage d’écart des revenus mensuels |
Les populations en situation de pauvreté chronique connaissent de légères fluctuations qui les font basculer dans la pauvreté ou en sortir |
Moffit et Zhang (2018[61]) |
États-Unis |
PSID ; 1970-2014 ; hommes âgés de 30 à 59 ans ; revenus du travail |
Variance de la variation sur deux ans des résidus de la régression du logarithme des revenus |
La volatilité s’accroît entre les années 1970 et le milieu des années 1980 ; elle reste stable entre le milieu des années 1980 et le milieu des années 2000, avant de repartir à la hausse |
Menta, Wolff et D’Ambrosio (2021[27]) |
Italie et États-Unis |
Données de panel (PSID et Enquête sur le revenu et le patrimoine des ménages - SHIW) Hommes et femmes de plus de 15 ans. 1998-2016 Revenus et patrimoine des ménages |
Écart-type des variations en pourcentage sur deux ans |
Volatilité du patrimoine plus élevée dans les deux pays que celle des revenus. Plus grande volatilité des revenus et du patrimoine au fil du temps pour les deux pays |
Avram et al. (2021[32]) |
Royaume-Uni |
UK Household Longitudinal Study (UKHLS) Ménages et individus âgés de 25 ans et plus (y compris les travailleurs indépendants). 2009-2017 ans ; salaires et revenus |
Écart-type de la variation du pourcentage d’écart des salaires et revenus annuels |
La volatilité des revenus individuels a diminué, de même que celle des revenus des ménages |
Chauvel et Hartung, (2014[62]) |
États-Unis et Europe |
PSID et EU-SILC Ménages dont le/la chef(fe) est âgé(e) de 25 à 59 ans ; 1970-2007 revenus des ménages |
Évolution des classements par centile sur la base du continuum des classements |
La volatilité est plus faible dans les pays nordiques, au Portugal et en Italie qu’aux États-Unis, et plus élevée au Royaume-Uni, en Autriche et en Espagne |
Egbom et al. (2022[63]) |
Brésil |
Données administratives ( Relação Anual de Informações Sociais (RAIS)) et données d’enquête ( Pesquisa Mensal de Emprego (PME)) ; 1985-2018 ; travailleurs âgés de 25 à 55 ans ; revenus du travail |
Variation des résidus du logarithme des revenus du travail sur un an |
Depuis le milieu des années 1990, l’instabilité des revenus du travail a diminué dans le secteur formel, tandis que les travailleurs informels ont connu une plus grande instabilité de leurs revenus entre 2002 et 2015 |
Larrimore, Mortenson et Splinter (2022[64]) |
États-Unis |
Données fiscales administratives. Formulaire W-2 et 1099-G ; 2003-2020 ; individus âgés de 25 ans et plus ; revenus du travail |
Augmentation de 10 % ou diminution de 10 % des revenus du travail |
En 2020, les travailleurs dont les revenus se situaient dans les deux quintiles inférieurs étaient plus susceptibles d’avoir subi de fortes baisses de revenus que lors de la Grande Crise financière, tandis que la probabilité était moindre pour les travailleurs du quintile supérieur. |
Annexe 1.B. Description détaillée de la méthodologie
Décomposition de l’instabilité des revenus mensuels en composantes infra-annuelles et interannuelles
L’instabilité des revenus correspond au carré du coefficient de variation individuel moyen des revenus mensuels équivalents des ménages. Dans la population, elle est définie comme suit :
où est la taille de la population et où le pour chaque ménage individuel est donné par :
avec pour l’horizon temporel (habituellement ) et pour la moyenne des revenus mensuels individuels.
peut être décomposé en composantes infra-annuelles et interannuelles de l’instabilité. Au niveau individuel, les variations par rapport à la moyenne peuvent être décomposées comme suit :
où est le nombre de fractions de période dans une année (mois, par exemple) et est le revenu du mois de l’année . L’instabilité infra-annuelle globale résulte du calcul de la moyenne des premiers termes, qui comparent le revenu mensuel à la moyenne de l’année considérée, sur la population :
tandis que l’instabilité interannuelle des revenus résulte du calcul de la moyenne des seconds termes, qui comparent les moyennes annuelles à la moyenne globale :
Suivant la même approche, peut être décomposé plus avant pour tenir compte des effets de la saisonnalité sur l’instabilité en observant que :
où la première somme considère le revenu de chaque mois et année et ajoute (le carré de) son écart par rapport à la moyenne de l’année, après ajustement en fonction des particularités du mois considéré (c’est-à-dire la différence entre la moyenne globale et la moyenne mensuelle sur l’ensemble des années) ; la deuxième somme compare chaque moyenne mensuelle sur l’ensemble des années avec la moyenne globale. Donc :
est la composante infra-annuelle de l’instabilité, hors saisonnalité, et
est la contribution de la saisonnalité à l’instabilité globale. En résumé, le carré du coefficient de variation peut être décomposé comme suit :
Annexe 1.C. Déterminants de l’instabilité des revenus et de la pauvreté
Tableau d’annexe 1.C.1. Facteurs associés aux mesures de l’instabilité des revenus et de la pauvreté
|
(2) |
(3) |
(4) |
(5) |
(6) |
|
---|---|---|---|---|---|---|
|
Instabilité totale des revenus (carré du coefficient de variation, CCV) |
Instabilité infra-annuelle des revenus (CCV) |
Pauvreté chronique en termes de revenu marchand |
Pauvreté épisodique en termes de revenu marchand |
Mobilité ascendante des revenus (CCV) |
Mobilité descendante des revenus (CCV) |
Âge de l’apporteur principal de revenu 35-49 ans (réf < 35 ans) |
-0.081*** |
-0.036* |
-0.027*** |
-0.059*** |
-0.023*** |
-0.058** |
|
(0.029) |
(0.020) |
(0.008) |
(0.008) |
(0.004) |
(0.029) |
Âge de l’apporteur principal de revenu 50-64 ans |
-0.099*** |
-0.056*** |
-0.035*** |
-0.073*** |
-0.037*** |
-0.061** |
|
(0.027) |
(0.017) |
(0.007) |
(0.008) |
(0.004) |
(0.026) |
Part d’adultes diplômés de l’enseignement secondaire |
-0.119*** |
-0.026 |
-0.114*** |
-0.027** |
-0.013** |
-0.106*** |
(0.033) |
(0.020) |
(0.010) |
(0.011) |
(0.006) |
(0.032) |
|
Part d’adultes diplômés de l’enseignement supérieur |
-0.145*** |
-0.039** |
-0.177*** |
-0.096*** |
-0.013*** |
-0.132*** |
|
(0.030) |
(0.019) |
(0.009) |
(0.011) |
(0.005) |
(0.029) |
2 adultes sans enfant à charge (réf. célibataire) |
-0.291*** |
-0.098*** |
-0.140*** |
-0.035*** |
-0.031*** |
-0.260*** |
(0.030) |
(0.018) |
(0.008) |
(0.009) |
(0.004) |
(0.029) |
|
2 adultes et + sans enfant à charge |
-0.483*** |
-0.149*** |
-0.226*** |
-0.062*** |
-0.049*** |
-0.433*** |
|
(0.036) |
(0.023) |
(0.008) |
(0.010) |
(0.005) |
(0.035) |
Ménage monoparental avec enfants à charge |
-0.082 |
0.024 |
0.046*** |
-0.015 |
-0.013 |
-0.069 |
|
(0.124) |
(0.088) |
(0.018) |
(0.015) |
(0.010) |
(0.121) |
2 adultes (ou +) avec 1 enfant à charge |
-0.432*** |
-0.137*** |
-0.179*** |
-0.034*** |
-0.047*** |
-0.385*** |
|
(0.032) |
(0.021) |
(0.008) |
(0.010) |
(0.004) |
(0.032) |
2 adultes (ou +) avec 2 (ou +) enfants à charge |
-0.423*** |
-0.143*** |
-0.143*** |
-0.025*** |
-0.044*** |
-0.379*** |
(0.031) |
(0.019) |
(0.008) |
(0.010) |
(0.005) |
(0.030) |
|
Autre composition du ménage |
-0.542*** |
-0.202*** |
-0.174*** |
0.165 |
-0.098*** |
-0.444*** |
|
(0.078) |
(0.032) |
(0.060) |
(0.114) |
(0.012) |
(0.072) |
Part de travailleurs parmi les adultes (au début de la période) |
-1.095*** |
-0.298*** |
-0.678*** |
-0.128*** |
-0.181*** |
-0.915*** |
(0.060) |
(0.036) |
(0.014) |
(0.017) |
(0.011) |
(0.058) |
|
Part de chômeurs parmi les adultes (au début de la période) |
0.525*** |
0.320*** |
-0.045** |
0.135*** |
0.056*** |
0.469*** |
(0.100) |
(0.066) |
(0.017) |
(0.020) |
(0.015) |
(0.097) |
|
Part d’étudiants parmi les adultes (au début de la période) |
-0.375*** |
-0.049 |
-0.410*** |
-0.002 |
-0.010 |
-0.365*** |
(0.070) |
(0.041) |
(0.021) |
(0.023) |
(0.015) |
(0.066) |
|
Part de retraités parmi les adultes (au début de la période) |
-0.008 |
0.049 |
-0.046** |
0.082*** |
-0.044*** |
0.036 |
(0.082) |
(0.051) |
(0.019) |
(0.021) |
(0.012) |
(0.079) |
|
Part de femmes actives parmi les adultes (au début de la période) |
0.170*** |
0.036 |
0.149*** |
0.018 |
0.030*** |
0.139*** |
(0.037) |
(0.025) |
(0.010) |
(0.013) |
(0.005) |
(0.036) |
|
Part de travailleurs indépendants parmi les adultes (au début de la période) |
0.193*** |
0.034*** |
0.118*** |
0.182*** |
0.040*** |
0.153*** |
(0.018) |
(0.011) |
(0.010) |
(0.014) |
(0.004) |
(0.017) |
|
Part de travailleurs précaires parmi les adultes (contrat temporaire ou sans contrat ; au début de la période) |
0.174*** |
0.059*** |
0.104*** |
0.283*** |
0.032*** |
0.142*** |
(0.024) |
(0.014) |
(0.012) |
(0.017) |
(0.005) |
(0.023) |
|
Variables indicatrices par pays |
X |
X |
X |
X |
X |
X |
Variables indicatrices par année |
X |
X |
X |
X |
X |
X |
N |
124460 |
124460 |
125698 |
125698 |
124460 |
124460 |
R2 |
0.103 |
0.034 |
0.366 |
0.068 |
0.124 |
0.082 |
Note : *** statistiquement significatif au niveau de 1 %, ** au niveau de 5 %, * au niveau de 10 %. Résultats fondés sur des régressions par les MCO, les erreurs types étant regroupées au niveau des ménages entre parenthèses. Les coefficients de pondération ont été ajustés pour obtenir une somme égale à 1 dans chaque pays. L’instabilité et la pauvreté sont évaluées sur 48 mois, et les estimations sont regroupées sur la période 2016-18.
Source : calculs de l’OCDE à partir de Statistiques de l'Union européenne sur le revenu et les conditions de vie (EU-SILC), https://ec.europa.eu/eurostat/web/income-and-living-conditions.
Notes
← 1. À l’exception d’une étude à petite échelle menée au Royaume-Uni auprès de 93 familles interrogées sur leur revenu hebdomadaire au cours de l’exercice 2003-04. Cette étude montre que seules sept familles avaient des revenus stables (c’est-à-dire qui variaient de moins de 10 % par rapport à leur revenu annuel moyen). Les ménages à faible revenu et les familles monoparentales, les locataires et les personnes ayant connu des épisodes de chômage étaient moins susceptibles que les autres d’avoir des revenus stables ; ces mêmes familles doivent établir minutieusement leur budget d’une semaine sur l’autre car elles ont moins de ressources pour compenser les chocs sur les revenus alors qu’elles y sont beaucoup plus exposées (Hills, Mcknight et Smithies, 2006[48]).
← 2. Le carré du coefficient de variation rend compte des variations moyennes (au carré) du revenu mensuel par rapport à la moyenne sur l’ensemble de la période, ajustées (normalisées) en fonction du revenu moyen. Cette mesure est utilisée dans d’autres études de l’instabilité infra-annuelle des revenus car elle permet de décomposer l’instabilité totale des revenus en différentes composantes (infra-annuelle, interannuelle et saisonnière) (Bania et Leete, 2009[49] ; Hannagan et Morduch, 2015[59]) ; Annex 1.B. L’intérêt qu’il y a à décomposer l’instabilité des revenus de cette manière est que l’on rend ainsi compte de l’effet de nombreux changements importants dans les modalités de travail. Par ailleurs, on peut calculer les niveaux moyens d’instabilité dans les ménages afin d’estimer le niveau global d’instabilité des revenus dans chaque pays. La méthode de la moyenne du carré du coefficient de variation est également cohérente avec d’autres approches, comme le calcul des moyennes sur fenêtre et la variation du pourcentage d’écart. Voir l’Annex 1.A pour de plus amples informations sur ces méthodes.
← 3. En théorie, il existe aussi des ménages dont les revenus sont totalement stables et qui ne varient pas du tout sur une période de 48 mois. Toutefois, aucun n’a été identifié dans l’échantillon, ce qui signifie que tous les ménages qui ne connaissent pas de mobilité ascendante ont soit des revenus fluctuants soit des revenus en baisse.
← 4. Une autre façon de mesurer la mobilité des revenus consiste à estimer une tendance linéaire des revenus sur 48 mois, puis à décomposer l’instabilité de chaque ménage en deux : la tendance à la baisse combinée à la volatilité associée autour de la tendance (appelée « mauvaise instabilité ») et la tendance à la hausse des revenus (« bonne instabilité ») (Raitano et Subioli, 2021[65]). Les résultats obtenus à l’aide de cette méthode sont comparables à ceux présentés dans ce chapitre, qui sont estimés en désignant les ménages comme étant en mobilité ascendante ou non selon l’évolution globale de leur revenu sur l’ensemble de la période.
← 5. Toutes les autres analyses présentées dans ce rapport portent sur les ménages percevant des revenus d’activité pendant une partie au moins de la période de référence de 48 mois et comptant une personne de référence âgée de 18 à 59 ans en début de période. Les ménages d’âge très actif et d’âge actif sont utilisés indifféremment pour désigner ce groupe. L’analyse exclut les travailleurs âgés de 60 ans et plus, de manière à se concentrer sur les changements de statut d’emploi plus susceptibles d’être le fruit de chocs plutôt que des transitions vers la retraite.
← 6. L’indice de Gini présenté dans ce chapitre diffère de celui qui figure dans la base de données de l’OCDE sur la distribution des revenus en raison de différences entre les groupes d’âge (la base de données de l’OCDE sur la distribution des revenus calcule l’indice de Gini pour la population d’âge actif de 15 à 64 ans, tandis que ce chapitre se fonde sur les travailleurs d’âge très actif de 18 à 59 ans), les périodes considérées (revenu mensuel sur 48 mois pour le présent chapitre, une année dans la base de données de l’OCDE sur la distribution des revenus), et les sources de données pour certains pays (par exemple, la base de données de l’OCDE sur la distribution des revenus utilise des sources de données administratives pour la France et l’Allemagne et une enquête différente pour le Royaume-Uni).
← 7. Les ménages dont les revenus sont orientés à la baisse sont ceux qui connaissent au moins une forte baisse de revenu (d’au moins 25 %) ou trois baisses mineures de revenu mensuel (moins de 25 %) au cours de la période de référence de 48 mois.
← 8. Le seuil de pauvreté correspond à un revenu marchand des ménages inférieur à 50 % du revenu disponible médian national.
← 9. Par exemple, près d’un tiers des Américains ont connu un épisode de pauvreté (entre 2 et 12 mois) sur la période 2009‑11, soit plus du double du taux annuel de pauvreté, qui s’établit à 14 % (Edwards, 2014[66]).