Bien que les pays de l'OCDE disposent de systèmes de protection sociale avancés, toutes les personnes dans le besoin ne bénéficient pas d'un soutien adéquat. Par exemple, les travailleurs ayant des contrats "atypiques" (y compris les travailleurs indépendants ou ceux qui ont des contrats de courte durée), les jeunes travailleurs et d'autres personnes ayant des antécédents professionnels instables n'ont souvent pas droit aux prestations de chômage. 

De nombreux pays étudient donc les moyens de renforcer l'accès de ces travailleurs aux prestations sociales, à la fois pour rendre les marchés du travail plus inclusifs et pour uniformiser les règles du jeu en ce qui concerne les coûts non salariaux de la main-d'œuvre.

Les règles statutaires en matière de prestations permettent d'illustrer dans quelle mesure la protection sociale atteint les personnes dans le besoin, mais elles ne suffisent pas à déterminer si les prestations et les services sociaux atteignent leurs objectifs. Même lorsque les programmes sont correctement ciblés et bien financés, des taux élevés de non-recours - c'est-à-dire la part des bénéficiaires éligibles qui ne s'inscrivent pas à un programme - limitent l'efficacité de ces programmes. Les lacunes en matière d'information et la lourdeur des procédures de demande peuvent contribuer au faible taux de participation. Les pays étudient de plus en plus la manière dont ils peuvent exploiter les nouvelles technologies et les données administratives liées pour faciliter les procédures de demande pour les demandeurs. Certains étudient les moyens d'inscrire automatiquement les personnes éligibles.

Les modèles de financement de la protection sociale diffèrent considérablement d'un pays à l'autre. Dans de nombreux pays de l'OCDE, les travailleurs ont droit à des prestations de remplacement du revenu, telles que l'assurance chômage, l'assurance accident, l'invalidité et les congés parentaux, grâce à des contributions financières prélevées sur les employeurs et les employés. D'autres programmes, tels que les prestations sous condition de ressources, sont souvent financés par les recettes générales de l'État. Les soins de santé et les pensions, ainsi que les soins de longue durée, peuvent être financés par des cotisations, par des fonds privés ou par les recettes générales, ou par un mélange des trois.

Bien qu'il n'existe pas d'approche unique, les différentes bases de financement ont des effets différents sur la redistribution et le partage des risques. Les mégatendances actuelles - notamment le vieillissement et le progrès technologique - peuvent à la fois accroître la demande de protection sociale (par exemple, l'augmentation des dépenses pour les soins de longue durée) et diminuer ses bases de financement (par exemple, si l'offre de main-d'œuvre se réduit).