Les industries manufacturières représentent jusqu'à 40 % des émissions mondiales de CO2. Par conséquent, les objectifs climatiques ne peuvent être atteints sans des progrès significatifs dans la réduction des émissions dans l'industrie. Bien que les industries elles-mêmes prennent des mesures importantes pour réduire leur empreinte carbone - par exemple, 88 % des principales entreprises sidérurgiques du monde ont fixé des objectifs de zéro net – des efforts supplémentaires sont nécessaires, y compris de la part des décideurs politiques.

Atteindre le zéro net dans l'industrie dépasse simplement la traduction des objectifs climatiques en trajectoires de décarbonisation. Cela implique une transformation industrielle complète englobant le travail et les compétences, la recherche et le développement (R&D), les finances et le commerce. L'analyse de l'OCDE souligne la nécessité d'une perspective industrielle - à côté d'une perspective énergétique et climatique - pour atteindre cet objectif. Cette approche exige de prendre en compte les spécificités des industries dans les différents pays, d'impliquer les parties prenantes de l'industrie et de tenir compte de la diversité des situations. Elle met également en évidence la nécessité d'une transition juste et inclusive pour atteindre ces objectifs.

Bien que les industries progressent vers le zéro net, le rythme actuel de progrès est insuffisant. Ce retard peut en partie être attribué aux obstacles entravant l'avancement industriel. La décarbonisation industrielle nécessite un environnement propice offrant un accès au financement et aux compétences, ainsi qu'aux ressources telles que l'hydrogène propre et l'énergie renouvelable, et un soutien au développement de nouvelles technologies et à la mise à l'échelle des technologies propres existantes.

Les décideurs politiques jouent un rôle crucial dans la création d'un environnement facilitant la décarbonisation industrielle. Les politiques efficaces doivent être à la fois globales, combinant différents moteurs de décarbonisation, et adaptées pour répondre aux circonstances uniques de chaque pays.

De nombreuses industries opèrent à l'échelle mondiale grâce au commerce et à l'investissement. Cela signifie que les progrès (ou leur absence) dans la décarbonisation dans un pays peuvent également affecter d'autres pays. La coopération internationale est donc essentielle pour garantir des progrès et éviter des distorsions inutiles aux marchés ouverts et au libre-échange. Cette coopération est également essentielle pour accélérer la transition, établir de nouvelles routes commerciales, créer des marchés régionaux pour les produits verts, développer de nouvelles normes et soutenir le transfert de technologie et le renforcement des capacités grâce auxquels les bonnes pratiques peuvent être partagées.

Le programme de mobilisation des investissements et du financement des énergies propres (CEFIM) a élaboré un cadre pour la transition de l’industrie vers la neutralité carbone dans les pays partenaires, dont la mise en œuvre est complétée par des activités de diffusion par le biais d’un dialogue national, régional et international.