À l’échelle mondiale, les deux tiers environ des stocks halieutiques estimés sont réputés en bonne santé. Au niveau des pays toutefois, l’étendue des connaissances quant à la santé et à la situation de ces stocks varie très sensiblement. 

Si certains pays évaluent à intervalles réguliers des centaines de stocks, d’autres n’en évaluent que quelques-uns, sinon aucun. Différents facteurs sont en cause, dont la longueur du littoral, les capacités des institutions compétentes et les contraintes techniques. En règle générale, les pays en développement et les pays émergents font état d’un nombre plus faible d’évaluations. La proportion de stocks en bonne santé varie elle aussi de façon considérable. Cela étant, l’état de santé des ressources halieutiques n’est pas seulement une question de gestion : différents facteurs sans rapport avec la pêche – comme le changement climatique – peuvent également avoir sur lui une incidence notable.

Le changement climatique est l’un des principaux problèmes auxquels le secteur de la pêche est confronté. Les variations de la température des mers et océans, la modification des courants et l’acidification des eaux, ajoutées à l’intensification des phénomènes météorologiques extrêmes, auront des conséquences de plus en plus marquées sur les stocks et sur l’industrie halieutiques.

Le réchauffement des eaux de surface va changer les zones d’habitat, mais aussi la taille, la croissance et le taux de survie, des poissons. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat annonce une diminution des prises mondiales de poisson, comprise entre 3.4 et 24.1 %, d’ici la fin du siècle.

Pour les pêcheurs et les gestionnaires des pêches, cela signifie davantage d’incertitude dans l’évaluation des stocks, ainsi que de nouveaux problèmes d’ordre socioéconomique, ainsi que sur les plans de la durabilité et de la gouvernance. Les conséquences sur les pêches seront diverses, par leur moment d’apparition et par leur nature, ce qui compliquera la tâche des gestionnaires et pourrait saper la résilience du secteur.

La gestion des pêches durable procède d’une stratégie à trois gagnants qui accroît le bien-être des pêcheurs, préserve la santé des milieux marins et contribue à l’atténuation du changement climatique. Son efficacité repose sur un ensemble d’instruments d’action servant à encadrer les modalités de la pêche et le volume des prises. Cela passe notamment par la réglementation des flottes (taille et puissance des navires, nature des engins, par exemple), par la définition de zones et de périodes de pêche et, surtout, par l’utilisation de quotas pour contingenter les captures.

L’Examen des pêcheries 2022 de l’OCDE montre qu’en 2021, les restrictions concernant les engins de pêche étaient l’outil de gestion le plus fréquemment utilisé (pour 87 % des stocks), suivi des totaux admissibles de capture (TAC) – appliqués à l’égard de 76 % des stocks. En 2020, les espèces intégralement soumises à un TAC ont représenté 59 % de la valeur des débarquements de toutes les espèces prises en compte dans l’ensemble de données, et 80 % des volumes débarqués. Le rapport fait apparaître en quoi la gestion des pêches demanderait à être renforcée pour que toutes les pêches soient durables.