Dans l'UE, la part des emplois verts et celle des emplois très polluants varient sensiblement, mais n'ont pas diminué ou augmenté de manière significative entre 2011 et 2019.
La part moyenne des emplois verts est de 8 % dans l'UE, allant de 5 % en Grèce à 10 % au Royaume-Uni et en Estonie. La part des emplois très polluants est d'environ 4 %, variant d'environ 2 % en Autriche et au Portugal à 9 % en République tchèque et en République slovaque.
Effets du verdissement de l'économie sur le marché du travail
La plupart des pays de l'OCDE se sont fixés des objectifs ambitieux pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. La réalisation de ces objectifs nécessite une réorientation substantielle de l'activité économique, ce qui implique une réaffectation de la main-d'œuvre et du capital des secteurs, entreprises et activités "très polluants" vers des secteurs, entreprises et activités plus neutres ou plus respectueux de l'environnement. Si les effets des politiques de lutte contre le changement climatique sur l'emploi devraient être modestes dans l'ensemble, ils varieront considérablement d'un secteur à l'autre et d'un groupe de population à l'autre.
Liens essentiels
Messages clés
La prévalence des emplois verts et très polluants varie considérablement en fonction du sexe, de la région et du niveau d'études.
- Les hommes sont plus susceptibles que les femmes d'occuper des emplois verts ou très polluants, quel que soit leur domaine d'études ou leur niveau d'éducation. Les femmes sont souvent surreprésentées dans les secteurs des services tels que l'hôtellerie, la santé et l'éducation, qui sont pour la plupart neutres d'un point de vue environnemental.
- Les emplois très polluants sont plus fréquents, et les emplois verts moins fréquents, parmi les travailleurs ayant un niveau d'éducation faible ou moyen. Ces derniers risquent donc davantage d'être déplacés dans le cadre de la transition verte.
- Les différences régionales sont importantes, avec une concentration généralement plus élevée d'emplois très polluants dans les zones rurales.
Pourtant, passer du chômage à un emploi vert reste un événement rare, même dans les pays où le taux de recherche d'emploi est élevé.
L'effet est particulièrement fort pour les jeunes travailleurs entrant sur le marché du travail, et surtout si leur domaine d'études est la science, la technologie, l'ingénierie et les mathématiques.
Les exemples incluent des services de conseil et des programmes de formation bien ciblés et dotés d'un personnel adéquat, complétés par une aide au revenu appropriée pour les demandeurs d'emploi.
La formation peut réduire le risque que les travailleurs soient laissés pour compte, en particulier pour les personnes les moins instruites et les plus âgées, qui sont confrontées à des risques de cicatrisation plus importants en raison du chômage de longue durée.
Contexte
L'analyse des implications de la transition verte sur le marché du travail est généralement compliquée par l'absence d'une classification harmonisée des professions très polluantes entre les pays. L'OCDE a élaboré une nouvelle classification harmonisée, qui identifie les professions très polluantes dans chaque pays de l'UE (lien vers le document). La classification repose sur l'identification des professions prédominantes dans chaque secteur très polluant, sur la base des données relatives aux émissions de polluants atmosphériques par travailleur dans chaque pays et dans chaque secteur. L'utilisation d'une approche harmonisée facilite les comparaisons entre les pays, tandis que l'utilisation de données spécifiques à chaque pays permet de prendre en compte les différences dans les technologies de production ou les réglementations.
Les professions vertes sont définies comme celles dont le contenu devrait évoluer de manière significative en raison de la transition verte (lien vers l'article, Vona et al., 2018).
Liens vers les documents clés
Données associées
Comptes d'émissions aériennes
Cet ensemble de données décrit les émissions dans l'atmosphère résultant des processus de production et de consommation. Les activités de production sont ventilées par activité économique et les activités de consommation des ménages sont ventilées par objectif (transport, chauffage et autres activités).