La base de données de l'OCDE sur les compétences pour l'emploi mesure les pénuries de professions et de compétences dans 44 pays. Elle montre que la grande majorité des pays de l'OCDE ont connu des pénuries prononcées dans les professions médicales et de soins à la personne, ainsi que chez les enseignants et les professionnels des technologies de l'information et de la communication. Mais ces pénuries de travailleurs hautement qualifiés s'accompagnent de pénuries dans les emplois de services aux personnes, comme les cuisiniers, les caissiers, les serveurs et les emplois dans le secteur du tourisme. L'OCDE aide les pays à concevoir des politiques qui permettent d'évaluer et de remédier à ces pénuries de compétences.
Évolution des besoins en compétences sur le marché du travail
Les mégatendances telles que la numérisation et la transition vers une économie à faibles émissions de carbone entraînent des changements rapides des compétences nécessaires à la réussite, sur un marché du travail en constante évolution. Le rythme de l'offre et de la demande de compétences étant souvent décalé, des pénuries et des inadéquations peuvent survenir, entravant la productivité, l'innovation et l'adoption de nouvelles technologies.
Messages clés
Les professions hautement qualifiées restent moins exposées au risque d'automatisation, car elles requièrent de nombreuses compétences et aptitudes qui échappent à l'automatisation totale. Les emplois les plus menacés par l'automatisation ne disparaîtront pas complètement non plus, car seuls 18 à 27 % des compétences et aptitudes qu'ils requièrent sont hautement automatisables. En revanche, l'organisation du travail changera et les travailleurs occupant ces emplois devront se recycler.
L'OCDE recueille des informations sur les déficits de compétences par le biais d'une enquête auprès des employeurs. Quels sont les domaines dans lesquels les employeurs rencontrent des déficits de compétences ? Comment les employeurs remédient-ils à ces lacunes ? Quelle est l'ampleur de la formation dispensée lors de l'introduction de nouvelles technologies ou de changements organisationnels ?
Contexte
Pénuries de main-d'œuvre et de compétences
La lutte contre les pénuries de main-d'œuvre et de compétences devient rapidement une priorité absolue pour les gouvernements et les entreprises dans les pays de l'OCDE et dans de nombreux secteurs. L'une des principales préoccupations est que les pénuries empêchent les entreprises d'adopter de nouvelles technologies ou d'écologiser leurs processus de production, réduisant ainsi la compétitivité et ralentissant la transition écologique. Il est essentiel de surveiller les pénuries pour orienter les candidats vers des professions confrontées à des difficultés de recrutement et pour élaborer des politiques de requalification rapide.
La grande majorité des pays de l'OCDE ont connu des pénuries prononcées dans les professions médicales et de soins à la personne, ainsi que chez les enseignants et les professionnels des TIC. Mais ces pénuries de travailleurs hautement qualifiés s'accompagnent de pénuries dans les emplois de services aux personnes, tels que les cuisiniers, les caissiers, les serveurs et les emplois dans le tourisme.
Risque d'automatisation
Les progrès récents de l'intelligence artificielle ont élargi l'ensemble des compétences et des capacités qui peuvent être reproduites par les technologies d'automatisation. Dans le passé, les ordinateurs et les robots ne pouvaient suivre que les règles spécifiées par les programmeurs. Cependant, les algorithmes d'apprentissage automatique, la branche de l'IA qui a connu les progrès les plus importants récemment, peuvent désormais prendre des décisions sans suivre de règles préétablies.
La part des emplois menacés d'automatisation par l'IA et la robotique varie de 18 % à environ 35 % d'un pays à l'autre. Tous ces emplois ne disparaîtront pas entièrement, car ils comprennent également de nombreuses tâches qui ne peuvent pas être automatisées. Toutefois, les tâches concernées et la manière dont elles sont effectuées changeront, ce qui nécessitera des investissements importants dans la formation pour que les travailleurs restent à niveau.
Obstacles à l'adoption de l'IA sur le lieu de travail
L'une des principales raisons des pénuries de compétences est le rythme rapide de l'évolution technologique. Les technologies émergentes telles que l'intelligence artificielle nécessitent une main-d'œuvre qui possède les connaissances et l'expertise nécessaires pour développer, mettre en œuvre et entretenir ces systèmes. Cependant, les établissements d'enseignement et les programmes de formation peuvent avoir du mal à suivre l'évolution des exigences du marché du travail, ce qui entraîne une pénurie de travailleurs qualifiés.
Les enquêtes de l'OCDE sur l'IA menées auprès des employeurs montrent que le manque de compétences est actuellement le deuxième obstacle le plus important à l'adoption de l'IA après le coût, bien plus important que la réglementation gouvernementale ou une réticence générale à l'égard de la technologie.