Les technologies numériques ont apporté des avantages sans précédent à tous, partout dans le monde, y compris aux enfants. Ils ont également créé les conditions propices aux abus facilités par la technologie. En ligne, les délinquants peuvent facilement contacter des enfants victimes potentielles, générer des contenus CSEA et les partager à l’échelle mondiale.

Les décideurs politiques ont exhorté les fournisseurs de services numériques à donner la priorité à la protection des enfants, à être responsables de la manière dont ils déclarent lutter contre la CSEA, à fournir des mesures de sécurité efficaces et à être transparents sur les contenus CSEA connus de leurs services et sur la manière dont ils y répondent. Les efforts déployés jusqu’à présent se sont toutefois révélés insuffisants, car la CSEA reste une menace persistante qui éclipse les nombreux avantages qu’offre l’environnement numérique. Une action collective de toutes les parties prenantes est nécessaire pour lutter contre ce crime odieux.

Des données robustes et fiables sont cruciales pour lutter contre la CSEA. Cela comprend des données sur la quantité de CSEA présente dans différents services, sur les actions pour empêcher sa facilitation à travers ces services et sur leur l'efficacité ainsi que leur impact sur les droits humains.

Ces informations peuvent être fournies par les entreprises dans leurs rapports de transparence. Cependant, lorsque ces rapports diffèrent les uns des autres dans les mesures qu'ils fournissent, dans les périodes qu'ils couvrent et dans la manière dont ils mettent leurs rapports à disposition pour une analyse plus approfondie ou des comparaisons avec les données des rapports précédents, cela ne fait qu'obscurcir davantage le problème. Sans rapports communs et cohérents, les décideurs politiques ne peuvent pas obtenir une perspective sectorielle sur la CSEA en ligne, comparer les réponses des plateformes et évaluer l’efficacité de leurs contre-mesures.

La croissance alarmante de la CSEA en ligne exige une action urgente fondée sur des données factuelles qui dépendent en partie de rapports de transparence solides émanant des fournisseurs de services numériques. Pour aider à évaluer la qualité de ces rapports, l’OCDE a comparé les politiques et pratiques en matière de CSEA des 50 principaux services de partage de contenu en ligne.

L'étude révèle que 60 % de ces services ne publient pas de rapport de transparence traitant spécifiquement de la CSEA. Parmi ceux qui le font, les informations qu’ils fournissent dans leurs rapports sont incohérentes et inégales entre les services. Pour améliorer la base de preuves, des rapports de transparence plus nombreux et plus cohérents sont nécessaires.

La CSEA est un problème complexe et multiforme comprenant différentes formes d’abus et d’exploitation. Pour comprendre ce qu’ils interdisent expressément, il est important que les services de partage de contenu en ligne définissent la CSEA avec spécificité. Sans une telle définition, les utilisateurs – y compris les enfants – ne peuvent pas savoir ce qui est interdit dans les espaces numériques qu’ils fréquentent et ne peuvent donc pas évaluer pleinement le risque que représentent ces services. Si les décideurs politiques ne savent pas ce qu’un service considère comme relever de la CSEA, ils ne peuvent pas avoir une idée claire de la manière dont ces services y réagissent.

Toutefois, une étude de l’OCDE révèle que seuls 10 des 50 principaux services de partage de contenu en ligne ont des politiques qui expliquent clairement les contenus et activités CSEA qu'ils interdisent, et même parmi ces 10, il existe des différences dans ce qui est capturé.