Il n’existe pas actuellement de définition communément admise des relations de dépendance commerciale, ni d’approche établie de leur mesure. Les travaux qui commencent à être publiés donnent à penser que les dépendances commerciales peuvent être définies comme des flux d’échanges combinant trois caractéristiques : un risque élevé de perturbation ; une importance économique (ou autre) élevée ; et une possibilité limitée de substitution. L’OCDE utilise trois méthodologies complémentaires - analyse détaillée des données sur les échanges, techniques des données d’entrée et de sortie, et modélisation d’équilibre général calculable (EGC) - pour identifier les flux commerciaux relevant de cette définition et examine la nature et l’évolution des relations de dépendance commerciale.
Interdépendances de la chaîne d'approvisionnement
Ces dernières années, les perturbations des chaînes d’approvisionnement, notamment liées au COVID-19, aux catastrophes naturelles et aux tensions géopolitiques, ont incité les responsables de l’action publique à identifier les vulnérabilités potentielles. L’attention s’est concentrée sur les dépendances commerciales critiques, c’est-à-dire sur les liens commerciaux qui pourraient potentiellement causer un préjudice économique ou sociétal important, être une source de coercition, menacer la sécurité nationale ou perturber des activités stratégiques. Cela dit, ce qui est considéré comme critique ou “stratégique” est souvent propre à chaque pays, et il est difficile de distinguer les relations de dépendance commerciale critiques qui peuvent être sources de préoccupation de relations commerciales par ailleurs avantageuses. Il existe un risque que les mesures prises par les pouvoirs publics pour réduire les risques commerciaux et améliorer la résilience des chaînes d’approvisionnement ne soient pas bien conçues et risquent de compromettre inutilement les avantages des échanges internationaux ou d’avoir des effets indésirables ou fortuits.